dimanche 31 août 2008

Génération Kinder Pingouins

La saison NHL reprend dans 2 mois mais on sait que dans les sports américains les fameux "summer camps" sont primordiaux et une partie du titre se joue en ce moment même. C'est le moment où l'équipe comme dans les autres sports collectifs effectuent des transferts mais surtout décide quelles jeunes vont rejoindre l'équipe première.
Or en NHL l'effectif étant fourni, la réserve de joueurs en attente est énorme d'où l'importance de choisir les bons joueurs.

Je voudrais évoquer ici l'intersaison des "Pittsburgh Penguins" qui sont dans une situation un peu à part.
En effet dans la saison 2005-2006 ils finissent bon derniers la ligue nationale et profitent donc du 1er choix de la draft: Sidney Crosby rejoint les Pingouins et va les faire remonter en 2 ans vers les sommets.
Ce joueur est un génie et a seulement 21 ans est en train de devenir la prochaine énorme star de la NHL. De plus les dirigeants ont pris un risque en mettant à ses cotés d'autres jeunes joueurs talentueux mais sans grande expérience comme Evgeni Malkin, Jordan Staal, Ryan Malone ou Marian Hossa.
Le résultat est sans appel, l'année dernière les Pingouins finissent 3e la ligue et vont devoir céder en finale face aux Detroit Red Wings.
Voilà pourquoi Pittsburgh est dans une phase délicate, l'équipe regorge de talents mais a craqué en finale du en parti à un manque d'expérience car possède l'équipe la plus jeune de la NHL. Mais apparemment ils vont guérir le mal par le mal car ils comptent beaucoup sur un jeune qui a fait des merveilles en AHL ( American Hockey League, sorte de ligue 2 ) Luca Caputi. Sauf que cette fois-ci ils ont pris le soin de le faire jouer une saison entière en AHL avant de la faire signer en Avril dernier en pro en NHL.

La méthode est donc simple pour eux, ils veulent faire une équipe jeune qui d'ici 2 ou 3 ans deviendra la meilleure équipe avec un éventail d'une dizaine de joueurs talentueux qui se connaissent par coeur, tout en essayant de perdre le moins possible de ces jeunes joueurs.
Toute la difficulté étant de trouver le temps de jeu idéal pour un jeune sans expérience du haut niveau pour qu’il apporte un maximum.

Il faut donc souligner ce raisonnement qui est rare dans les sports collectifs et plus encore aux Etats-Unis, qui privilégie souvent une équipe faite de 2 ou 3 jeunes et plusieurs stars pour les entourer.

On pourrait comparer cette politique de jeunesse à celle de Arsène Wenger à Arsenal qui fait entrer ses jeunes petit à petit dans le grand bain pour les intégrer au haut niveau.

Si Cesc Fabregas pouvait soulever la ligue des Champions pendant que Sydney Crossby remporte la Stanley Cup on aurait une bien belle année, et cela pourrait bien être cette année.

lundi 25 août 2008

Un peu de globalité...

Les Jeux Olympiques sont terminés, nous avons bien vibré, mais comme dirait PPD, nous pouvons désormais « éteindre la télévision et reprendre une activité normale. »

Pour démarrer le bilan sportif, nous retiendrons quelques performances énormes comme celle de Michael Phelps, qui a accompli son rêve de remporter 8 médailles d’or sur ces jeux, 14 au total (notons qu’il a 23 ans et qu’il risque d’être présent à Londres dans quatre ans). Je ne pense pas oublier un jour les accélérations du grand Usain Bolt à qui nous avions réservé un article il y a quelques semaines. Pas plus que les coups d’éclats de ce week-end, l’or pour les handballeurs français et pour les basketteurs américains.

Plus globalement, le classement des médailles est assez surprenant puisqu’il détonne avec celui des dernières éditions et dont la tête semblait figée. Bonne nouvelle, alors !



Les chinois ont dominé les débats, à domicile ; ils ont mit fin à 12 ans de règne américain et ont bien prouvé qu’ils étaient présents dans de très nombreuses disciplines. La quatrième place pour la Grande-Bretagne est également une sacré performance qui signifie qu’il faudra bien compter sur eux à Londres, ou ils visent la 3ème place. Enfin, la Corée du Sud atteint la 7ème place et continue de progresser. En ce qui concerne la France, la 10ème place est un échec malgré les 40 médailles remportées. En effet, 7 médailles d’or n’est pas un chiffre à la hauteur des espérances et de la 7ème place qui était l’objectif raisonnablement fixé par Bernard Laporte.

Si vous vous amusiez à regarder les derniers classements des médailles sur Wikipedia, vous verrez que la hiérarchie n’est pas totalement bousculée mais qu’un nouvel ordre mondial est en route et que la bagarre pour figurer en haut de tableau est assez ouverte.

Petit coup de gueule pour terminer, parce que le chauvinisme a atteint son paroxysme. Tous les « live », toutes les chroniques et tous les résumés sont centrés sur les français. Pendant, l’année, c’est compréhensible de suivre en particulier le championnat de ligue 1, les tennismen français, les handballeuses françaises, mais ne peut-on pas rêver d’une trêve olympique basée sur un traitement plus légitime de l’information sportive ? Les Jeux Olympiques ont besoin de plus de globalité !

Pourquoi ne puis-je pas suivre la finale du saut en longueur, par exemple ? Ah, pardon, les chaînes de télévision diffusent le passage du français en Finn (« le finn est un dériveur léger monotype de compétition »). Déconnez-pas ! Il a fait le 7eme temps en série, il a une chance de médaille. Pensez à sa famille qui s’est réunie. OK ! Dans ce cas je me tais et j’attends… Non, il est trop lent, en plus il doit choquer contre les vents, je vais allumer la radio pour voir ce qu’il en est du saut d’Irving Saladino. Mince ! Moscato est en train de décerner une « pompe à vélo » à une nageuse qui pleure… Tant pis pour moi, et pour les autres, on est passé à coté de certaines épreuves malgré une couverture « globale ».

Le mieux pour Londres 2012, ça serait de donner les résultats d’abord, et dans un second temps faire un focus sur nos français. Parce que c’est bien de savoir que la française qui a fini 7ème en kayak s’entraîne aux Aldudes dans les Pyrénées mais j’aimerai bien savoir qui sont les 3 qui sont montées sur le podium.

Ainsi, nos athlètes les plus médiatisés (Manaudou, Estanguet, Riner, Diniz...) reviennent sans médailles, à cause de trop de pression due au chauvinisme exacerbé des journalistes ? Nul ne le sait. Mais je sais qu’entre chauvinisme et nationalisme il n’y a qu’un pas et j’ai beau me sentir français, je n’avais pas le sourire quand les chemises rayées du Blue Cargo ont chanté avec détermination la Marseillaise lancée par le DJ…

lundi 18 août 2008

Kelly Slater, l'extraterrestre !

Brève présentation:

Kelly Slater est né en 1972 en Floride et est le surfeur professionnel le plus titré de l'histoire pour faire court.

Pour un surfeur, deux solutions se présentent quand il arrive à un bon niveau:

- Continuer le free-surf en augmentant ses parutions dans les médias afin de se faire connaître et récolter des contrats en or par les marques spécialisées.

- S'inscrire sur des tournois afin de gagner sa vie de cette façon.

La compétition ultime est le WCT (World Championship Tour) où s'affrontent les 44 meilleurs surfeurs mondiaux sur 11 spots différents à travers la planète.

Kelly Slater va donc commencer sa carrière en gagnant le WCT à 20 ans en 1992 faisant de lui le plus jeune gagnant le l'histoire, et en 2006 il gagne son 8e titre à 34 ans faisant de lui le plus vieux gagnant de l'histoire.

Entre temps, Kelly a pris sa retraite entre 1999 et 2002 pour revenir en 2003 et reprendre son titre en 2005.

Jamais un surfeur n'a autant dominé son sport depuis que Kelly est arrivé, pour preuve, ses statistiques affolantes: 75 % de ses séries remportées et 38 victoires en championnat.

En débarquant en 1991, il est le leader de la "new school' et envoie les vieux briscards de l'époque directement à la retraite. Il devient omniprésent dans les médias, personne ne l'égale de 1994 à 1998. Il faudra attendre l'arrivée sur le circuit d’Andy Irons qui provoquera les plus beaux duels de l'histoire du surf.

Dans sa première période (avant la première coupure), il déteste perdre, est un compétiteur né et se met une pression folle, ce qui en fera le premier vrai grand champion à assumer et revendiquer son statut dans un sport qui se cherche une icône.

Pour son retour en 2003 il apparaît plus détendu, prenant beaucoup de risques en compétition comme si le résultat l'importait peu, mais il devient champion du monde 2 nouvelles fois en 2005 et 2006 annonçant à chaque fin d'année sa retraite définitive. Mais les premières vagues de l'année réapparues, il redevient Kelly l'extra-terrestre terrassant tout sur son passage.

En 2007, Mick Fanning arrive à stopper sa progression en devenant pour la première fois de sa carrière champion du monde. Cela à le don d'énerver Kelly qui revient cette année plus fort que jamais à 36 ans !

Sur les 6 manches disputées cette année Kelly en a déjà gagner 4 et est largement leader et s'inscrit comme grandissime favori pour le titre final.

Il va sûrement annoncer qu'il veut arrêter à la fin de l'année ou voir si il se sent encore en forme pour continuer mais personne n'ose imaginer un WCT sans Kelly quand on voit ce qu'il est capable de faire cette année par rapport à ses concurrents, il est tout simplement dans un autre monde et réalise des manœuvres que certains n'osent même pas imaginer sur des vagues de 2 mètres alors que lui les réalise sur son mauvais pied, dans 4 ou 5 mètres.

Enfin, son sponsor lui a promis 10 millions de dollars si il atteint les 10 titres tout rond, ça devrait le convaincre de se mettre à l'eau encore une année de plus.

lundi 11 août 2008

Le retour de Ronnie

En mai dernier, suite à une batterie de tests physiques, l’information filtre d’un laboratoire catalan que Ronaldinho est inapte à jouer au haut niveau et donc à poursuivre sa carrière. Une bien triste nouvelle qui ne surprend pas trop les Barcelonais. En effet, depuis le début de la saison, il semblait que Ronnie passait plus de temps à danser et à boire en boîte qu’à tirer des coups francs à l’entrainement.

Il est moins en forme physiquement, techniquement et par conséquent, il devient le bouc émissaire des mauvais résultats du Barça, le torchon brûle entre le joueur et le coach, Frank Rijkaard, mais également avec les supporters blaugrana. Ainsi, sa énième blessure, intervenue au mois d’avril, sonne la fin de l’ère Ronnie au sein du FC Barcelone. Effectivement, cela fait maintenant un mois que Ronnie a signé au Milan AC, club qu’il rejoindra après les Jeux Olympiques.

L’histoire retiendra de son passage au FCB, les 2 titres de champion d’Espagne (2005,2006) la coupe aux grandes oreilles, la C1, en 2006 et de nombreuses distinctions personnelles, en particulier le titre de ballon d’or 2005. Ce palmarès montre que le public à la mémoire souvent bien courte, car avant cette saison noire, le monde entier a salué le joueur comme un génie, un des meilleurs dribbleurs de tous les temps, digne descendant de Pelé ou encore Zico. Il a été le meneur de jeu incontestable de l’équipe grâce à certaines actions mémorables, et une palette technique infinie ; lors du classico, il avait fait gagner son club face au Real Madrid grâce à un doublé et avait été applaudi par Santiago Bernabeu, fait exceptionnel pour un joueur Barcelonais.

Aujourd’hui âgé de 28 ans, va-t-il être capable de retrouver son meilleur niveau ? Bien sûr ! Il a été humilié, blessé, mais il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion. Le challenge est de taille, c’est une nouvelle ère qui démarre pour lui, qui débarque chez les vieux du Milan AC dont le recrutement minimaliste est unanimement critiqué.

Pour l’instant, Carlo Ancelotti a de quoi être optimiste, Ronaldinho a perdu du poids, expose un large sourire et a marqué 2 buts hier avec la nouvelle génération brésilienne qu’il chaperonne actuellement dans l’empire du Milieu. Les dés sont jetés et le joueur a toujours des détracteurs qui souhaitent qu’il se plante, mais moi, non. Pourquoi ? Parce que j’apprécie le beau jeu, les flip-flaps, les passes aveugles, et certaines soirées qui ne s’oublient pas, comme celle du 9 mars 2005, celle d’un des duels Chelsea – Barcelone..


lundi 4 août 2008

Paris, 7 Juin 2009

Nous sommes début Juin 2009, il fait 27°, et la finale du tournoi de Roland Garros opposant le numéro 3 mondial, Roger Federer au tout nouveau numéro 1 mondial Novak Djokovic va démarrer dans quelques minutes. Et pour l’un des deux c’est peut-être le match le plus important de sa carrière et une chance à ne pas laisser passer.

Pour mieux comprendre la situation il faut revenir à la fin de l’été 2008 ; Roger Federer vient une nouvelle fois d’encaisser une défaite dans cette saison 2008 cauchemardesque pour lui, mais cette fois il a provoqué la perte de son trône de numéro 1 mondial détenu depuis 235 semaines.

C’est Rafaël Nadal qui devient alors le nouveau prince du tennis mondial et cela après un début de saison incroyable avec un doublé Rolland Garros-Wimbledon en battant deux fois Roger en finale.

Roger Federer avait annoncé en début d’année 2008 que son seul objectif était de gagner les JO à Pékin mais sa saison en demi teinte l’a affecté et pour un champion comme lui, la confiance nécessaire pour un gros tournoi et trop importante et il se fera éliminer en demi-finale par le futur gagnant Novak Djokovic...

Il ne lui reste donc plus que l’US OPEN pour espérer sauver sa saison et avec un peu de chance récupérer sa place de N°1.

Mais on va assister à un double retournement de situation pendant ce tournoi à New York ;

- Roger Federer va perdre en 1/8 de finale contre son compatriote Wawrinka et donc conclure une saison noire avec aucun titre du Grand Chelem,

- Mais surtout, Rafaël Nadal va se blesser très gravement à l’épaule dès le 2e tour, l’obligeant à s’arrêter pendant 1 an minimum.

Voilà donc Novak Djokovic qui se retrouve gagnant de l’US OPEN et qui revient à quelques centaines de points au classement ATP d’un grand champion en perdition et du tout nouveau numéro 1 contraint à l’arrêt.

Assez discret avant l’été, Novak va donc faire un triplé historique JO-US OPEN-MASTER, lui permettant de se retrouver à la première place mondiale en fin d’année.

Federer, lui, de son coté, décide après l’US OPEN de se concentrer sur sa saison 2009 et particulièrement sur ROLAND GARROS qu’il voudrait tant gagner avant de finir sa carrière.

Nous voici donc le dimanche de la 2e semaine de Roland Garros ce qui signifie le jour de la finale, avec d’un coté le serbe Novak Djokovic qui a su rester discret ces derniers mois derrière Roger et Rafael en attendant son heure et qui maintenant peut prétendre garder sa place un bon moment, et de l’autre le suisse Roger Federer qui vient de vivre sa pire saison sportive en terme de résultats et qui est a quelques heures de décrocher le tournoi qu’il manque à sa collection et pour une fois il ne devra pas affronter son grand rival Nadal.

Le score restera anecdotique, on ne retiendra que le résultat et le discours qui en suivra à savoir la victoire de Roger et son retrait dans la foulée du monde du tennis en déclarant « je laisse ma place aux jeunes, je ne veux plus leur voler la vedette »