lundi 23 février 2009

Mourad Boudjellal a trouvé un pote

Mourad a tenu son pari, celui de faire remonter Toulon dans l’élite du Rugby en une seule année et cela grâce à un investissement énorme de ses fonds personnels dans le club afin de recruter une pléiade de joueurs d’une relative renommée.

Cette remontée dans le Top 14 est une formalité et certains pensent même que Toulon a sa chance pour accéder aux demi-finales du Top 14 au vu de sa domination en Pro D2. D’un point de vue sportif, il n’y a rien à redire, Toulon fait une saison parfaite avec un bilan de 22 victoires sur 30 matchs et reste invaincu à domicile. Mais le Top 14 est d’un autre niveau et Toulon va devoir se battre sur le terrain pour rester dans les 12 meilleures équipes Françaises. Cet obstacle est légitime car la méthode employée par Mourad Boudjellal ne correspond pas du tout aux valeurs du rugby.

En effet, le Rugby souffre d’une médiatisation moindre que le sport n°1 en France aux yeux du grand public à savoir le Football. Et qui dit médiatisation, dit argent en jeu si on fait un raccourci rapide de toutes les conséquences de la médiatisation. Du coup on est habitué à voir des projets dans le Football qui ressemble plus à des investissements financiers amenant à des résultats plus ou moins probants (Manchester City, Chelsea, Real Madrid).

Dans le Rugby, on pouvait penser que l’opération Boudjellal allait être une exception montrant que l’argent ne fait pas tout pour obtenir de vrais résultats. Or, l’année prochaine, il y a de grandes chances pour que l’on voie le retour du mythique Racing-Métro 92 en Top 14. Et qui se cache derrière ce club qui survole un peu à la manière de Toulon la Pro D2 en 2008 ? Jacky Lorenzetti.

Il a fondé FONCIA Groupe en 1972 et a quitté la présidence du directoire le 1er janvier 2006, il s'est offert 61% du capital du club de rugby francilien Racing Metro 92 en Mai 2006. Le créateur de Foncia a vendu 60% de ses parts aux Banques populaires l'an dernier pour 600 millions d’euros. Il en conserve 7%. C’est le grand ménage quand il arrive au Racing. : 80% des joueurs prennent la sortie pour laisser la place à une pléiade de stars. Désormais, Jacky Lorenzetti envisage de construire pour son équipe un nouveau stade de 35 000 places dès qu'il aura rejoint le Top 14. Et en plus de ça on apprend que Sébastien Chabal et Lionel Nallet, la deuxième ligne du XV de France, devrait rejoindre le club l’année prochaine si celui-ci monte dans l’élite. D’autres pistes devraient d’ailleurs se confirmer une fois la montée assurée mais on peut être sûr que le Racing va concurrencer la collection de stars trentenaires en fin de carrière de Toulon.

Alors, le Racing est-il voué à lutter pour le maintien dés la première année comme Toulon cette année ? C’est largement possible car un groupe fait rarement des miracles dés sa première année. Par contre, Mourad et Jacky sont peut-être les précurseurs du Rugby moderne qui profite de la mauvaise santé financière des clubs anglais notamment en ce moment pour faire des coups et faire ainsi fonctionner un club de rugby comme un vulgaire marché boursier où les joueurs sont échangés comme de simples actions.

Cette tendance à vouloir faire entrer de l’argent dans le Rugby est en tout cas nouvelle mais à de quoi inquiéter les professionnels du Rugby comme le confiait d’ailleurs au «Guardian», Mark McCafferty, l’homme fort du rugby professionnel anglais.

lundi 16 février 2009

Vivre et laisser mourir

Après deux ans de disette, Amélie Mauresmo vient de gagner l’Open Gaz de France et nous la félicitons. La féliciter ? Mais comment osons nous faire ça ? Elle nous a trahis ! Elle n’a jamais gagné Rolland Garros et elle a même pensé à tout arrêter… Elle avait juste besoin qu’on la laisse vivre un peu, dans un pays ou la constance et l’ambition sont de bon ton.

Selon un schéma assez classique, le talent d’Amélie a explosé assez tôt, faisant d’elle une championne du monde junior à 16 ans et une finaliste à l’Open d’Australie a 19 ans. Ses qualités physiques lui permettent de devenir une des meilleures joueuses du circuit malgré quelques blessures handicapantes et un manque de confiance mis sur le compte de la jeunesse.

Mauresmo atteint les sommets du tennis féminin fin 2004, atteignant la place de numéro 1 au circuit WTA. Superbe performance, contrastée par la virginité de son palmarès en Grand Chelem à cause d’un manque de réussite dans les matchs importants. Elle devra, en effet, attendre l’âge de 27 ans (2006) pour gagner son premier tournoi majeur, en Australie ; cette même saison marquera aussi sa dernière victoire en Grand Chelem, à Wimbledon…

Reconnue comme une des meilleures tenniswoman mondiales, elle est appréciée du public français qui, naturellement, attend d’elle plus de titres, et pourquoi pas un à Paris, à Rolland Garros, comme Mary Pierce. En réponse à ces expectatives, les média anticipent, dans d’annuels pronostics, un sacre fantasmatique.

Et Amélie va s’y perdre… elle qui voulait juste jouer, le mieux qu’elle pouvait, sans la pression d’un plan de carrière. Le jeu des promesses et des objectifs ne lui conviendra jamais, puisque les trois premiers tours des Internationaux de France la voient systématiquement se démobiliser, face à des adversaires plus faibles sur le papier, mais plus intelligentes et plus concentrées. A trop jouer par procuration, elle ne prend plus de plaisir à faire ce qu’elle faisait le mieux, et ce qu’elle appréciait le plus, au tennis club de Méru.

A l’instar d’une nageuse célèbre, Mauresmo n’a plus envie de jouer, elle arête de s’entrainer, veut prendre sa retraite, change d’avis, retrouve l’envie, change de coach… Nous sommes en 2009, Amélie Mauresmo a 29 ans et comme on ne l’attendait plus, comme les projecteurs ont arrêté de l’aveugler… elle a renoué avec la victoire et les larmes de joies, ce dimanche 15 Février, à Coubertin.

En plus, les deux dernières sorties de la joueuse face à Jankovic et Dementieva ont été très convaincantes, quelques jours après qu’elle se soit effondrée en Fed Cup face à Pennetta. Sa carrière a été ponctuée de cette irrégularité et ce mental flanchant dans certaines grandes occasions. Cependant, elle a gagné en sagesse, en expérience et déclare a nouveau que cette saison sera peut-être sa dernière ; pour ne pas la laisser mourir, laissons-la jouer, et elle sera brillante.

lundi 9 février 2009

Kezman va enfin commencer sa saison

Le serbe Mateja Kezman, arrivé cet été au Paris Saint Germain, a réussi la prestation d’être détesté de son propre public et beaucoup d’amateurs de la ligue 1, en moins de 6 mois. Pourtant, il débarque dans une saison où tout va mieux pour le club de la capitale qui a su faire un recrutement intelligent et figurer dans le haut du tableau depuis le début de la saison.

Comme souvent au PSG, le club s’invente des crises quand tout va bien. Début 2009, Charles Villeneuve veut, pour résumer, être plus impliqué dans la direction du PSG et met en quelque sorte la pression sur les actionnaires. Ces derniers sont forcés de prendre la décision d’écarter Charles Villeneuve et ainsi obliger le club à nommer un nouveau président en plein milieu d’une saison sportivement équilibrée.

Evidemment nous n’avons dans cette histoire qu’un son de cloche et il semble difficile de se faire une idée précise de la situation… et comme un malheur n’arrive jamais seul, pour le premier match officiel du nouveau président Sébastien Bazin, Mateja Kezman va créer à lui seul la polémique du mois.

Mercredi soir, contre Bordeaux, en demi-finale de coupe de la Ligue, il est remplacé à la 64e minute par Fabrice Pancrate juste après avoir loupé une énorme occasion. Il jette son maillot avant de sortir du terrain et récolte la plus belle sortie sous les sifflets depuis le retour de Fabrice Fiorèse au parc avec le maillot de Marseille. On pense donc que il vient peut être de signer son dernier match qui selon les avis généraux était du même niveau que le reste de sa saison à savoir assez moyen.

Pourtant, nous sommes convaincus qu’avec ce geste et ce match il vient de rentrer enfin dans sa saison et que nous allons maintenant voir un Kezman encore plus fort en espérant que Le Guen, qui on le sait n’est pas fan des joueurs à gros caractères, lui redonne une chance. Tout porte à croire qu’une fois sa période de mise à pied de 15 jours terminée, il aura effectivement une dernière chance qu’il ne devra pas louper.
Mais nous avons confiance car si on regarde bien on ne peut pas dire que son début de saison soit catastrophique, et pour cela on peut se baser sur 2 choses précises.

Tout d’abord le premier travail et devoir d’un attaquant est évidemment de marquer des buts et depuis le début de la saison on ne peut pas dire que Mateja soit en retard par rapport à d’autres attaquants du PSG. Voyez plutôt ce récapitulatif de la moyenne de but par match des attaquants des années 2000 au PSG ayant joués plus de 10 matchs :

1. Pauleta : 0.51 buts/match (109 buts/ 210 matches )
2. Guillaume Hoarau: 0.46 buts/match ( 13 buts/ 28 matches )
3. Laurent Robert : 0.41 buts/match ( 35 buts/ 84 matches )
4. Martin Cardetti : 0.30 buts/match ( 8 buts/ 26 matches )
5. Bonaventure Kalou : 0.25 buts/match ( 18 buts/ 72 matches )
6. Mateja Kezman : 0.25 buts/match ( 6 buts/ 24 matches )
7. Jose Aloisio : 0.23 buts/match ( 18 buts/ 78 matches )
8. Ludovic Giuly : 0.23 buts/match ( 5 buts/ 21 matches )
9. Peguy Luyindula : 0.21 buts/match ( 12 buts/ 56 matches )
10. Laurent Leroy : 0.2 buts/match ( 20 buts/ 97 matches )
11. Fabrice Fiorèse : 0.19 buts/match ( 20 buts/ 102 matches )
12. Ronaldhino : 0.19 buts/match ( 15 buts/ 78 matches )
13. Daniel Ljuboja : 0.14 buts/match ( 8 buts/ 56 matches )
14. Amara Diané : 0.13 buts/match ( 6 buts/ 45 matches )
15. Fabrice Pancrate : 0.125 buts/match ( 10 buts/ 80 matches )
16. Carlos Bueno : 0.125 buts/match ( 2 buts/ 16 matches )
17. Bartholomew Ogbeche : 0.10 buts/match ( 8 buts/ 75 matches )


On trouve le serbe dans le peloton de tête et loin devant beaucoup d’attaquants qui ont laissés une bonne image à Paris. Evidemment, il tombe dans la même saison que Guillaume Hoarau qui conforte son statut de grand espoir, alors que lui aussi a essuyé quelques critiques après 4 ou 5 matches difficiles, de plus Luyindula et Giuly font bonne impression à la pointe de l’attaque. Du coup il fait face à une concurrence de haut niveau à son poste. On peut penser que l’année dernière au même moment de la saison, il aurait peut-être était vu comme un titulaire indiscutable.

On peut se baser également, pour juger un joueur, sur son comportement sur et en dehors du terrain. Bien sur ce jugement à tendance à être subjectif mais on peut dégager quelques points.

Tour d’abord, en achetant Kezman, Paris savait qu’il était un joueur avec un fort égo qui ne se laisserait pas faire et aller avoir du mal à s’adapter au club et par la même relancer sa carrière un peu à l’arrêt.

Cependant dés le début de saison on peut s’étonner de voir qu’il est le premier à motiver le groupe ou annoncer que l’équipe veut faire un bon match et fait preuve d’un esprit très positif avant les matchs. Quand il est titulaire il a tendance à s’essouffler en fin de match et commettre des erreurs stupides mais il témoigne de la fameuse agressivité dans le bon sens pendant toute la durée du match ce qui n’est pas toujours le cas chez les attaquants.
Il semble également avoir le soutien de tous ses coéquipiers et du coup n’est pas en conflit avec eux sur le terrain. Cela peut s’expliquer aussi surement par les résultats qui vont dans le bon sens mais on a déjà vu des coéquipiers se déchiraient dans des clubs où tout va bien côté résultats.

Il a aussi toujours l’envie de bien faire et parait très frustré à chaque erreur et ce trait de caractère semble se confirmer dans ce qu’il annonce en conférence de presse, car c’est d’ailleurs l’envie de s’imposer à Paris qu’il a fait remarquer dans son intervention après ce fameux jet de maillot contre Bordeaux.
A chaque but, on a l’impression qu’il vient de sauver le club de la relégation et que sa vie en dépend. Enfin il démontre parfois maladroitement qu’il aime le club et ne veut pas se laisser « mourir » sans avoir essayé de bien faire. Si on relit donc cette description, cela n’apparait pas comme étant le profil type du joueur qui fait les mauvais choix pour être accepter dans un grand club.

Alors que reproche-t-on à Mateja Kezman ? Le fait d’être trop impulsif et vouloir absolument marquer les esprits par tous les moyens ? Manquer des occasions énorme que même Ogbeche aurait mis les yeux fermés ? Trop montrer qu’il aimait ce club trop tôt ?
Alors les supporters de Paris devraient huer 90% des attaquants du club pour ne pas respecter la moitié de ce que donne Kezman à chaque match.