lundi 28 septembre 2009

Pourquoi reviens-tu faire chier ?

Ah, celle-là on la voyait venir ! Je vous jure, je la voyais revenir Justine, gros comme une blague belge. En tout cas, les hypothèses, les pronostics, les analyses n’en finissent plus… « T’en penses quoi ? », « C’est bizarre ». « Tant mieux, elle a raison ». Et pour une fois que l’information n’est pas braquée sur les difficultés de l’OM ou sur le dernier Grand Prix de F1 en date, les femmes s’y mettent aussi, à la machine à café. « Tu crois que c’était prévu ? Non, elle a décidé de revenir parce qu’elle déteste Kim, elle veut la battre. Sérieux ? Je croyais qu’elles étaient copines… Moi, je ne sais pas qui a copié qui… vu qu’elle s’entraînait depuis six mois.

Justine Hénin, elle-même, a déclaré que le retour de Clijsters à la compétition (suivi d’une historique victoire à l’US Open) avait eu une légère influence sur son retour, mais pas autant que de regarder Federer soulever le trophée à Roland Garos. « Le voir gagner a remué beaucoup d’émotions en moi, j’ai ressenti le manque. » Ainsi, au risque d’être taxée de girouette, elle a décidé de revenir, pour l’adrénaline de la balle jaune et la gloire en récompense. Que vaut la Justine 2.0 ? Pourquoi est-elle revenue ? A moins que le réel mystère soit… Pourquoi avais-t elle arrêté le tennis, alors qu’elle était une première joueuse mondiale de 25 ans ? Pourquoi tant de champions reviennent systématiquement après avoir pris leur retraite ? Quid de l’addiction au sport de haut niveau ? MondaySport réfléchit, décrypte et donne des pistes.

Un article du monde qui cite Patrick Ladauge explique le cas précis des joueurs / joueuses de tennis qui subiraient une dépendance plus forte à leur sport que les autres athlètes ; les tennismans sont ainsi attirés par le court et succombent systématiquement. Ca parait sensé, ça expliquerait pourquoi Fabrice Santoro boucle sa septième ‘dernière’ saison ATP. Serait-ce également la raison pourquoi tous ces tournois de légendes / vétérans / séniors sont organisés ? Serait-ce pour ça qu’on n’arrive pas à se débarrasser de Mansour Barhami, John McEnroe, Ilie Nastase ou même Jean-Paul Loth ? Même au niveau amateur, nous avons tous connu des sexagénaires qui tapent dans la balle régulièrement. Ne seraient-ils que des drogués s’adonnant à leur déviance personnelle ? Nos parents ne seraient-ils que des junkies accros au Xanax et au Passing-shots ? J’aime à croire que non. J’aime à croire, naïvement, que si addiction il y a, elle est liée aux endorphines, à l’adrénaline, à la gloire et à la passion qu’on trouve dans le haut niveau en général et non au fait de tenir une raquette sur un rectangle contourné à la craie blanche.

Evidement, le tennis n’a aucune caractéristique psychique qu’on ne trouve dans des sports qu’on peut considérer similaires comme les autres sports de raquette et sports individuels. Il s’agit plutôt d’une équation qu’on trouve plus facilement dans ce sport : ‘’les joueurs de tennis commencent très tôt, et en fin de carrière ils n’ont généralement pas de soucis financiers. Ils ne doivent pas trouver un travail pour vivre.’’ En effet, si nous revenons à notre chouchou, Santoro ; il détient, entre autres, le record du français ayant accumulé le plus de gains en tournoi (bientôt 10 millions de dollars) et le défi de la reconversion sera plus de l’ordre du challenge personnel que de la survie pécuniaire ; par opposition a un retraité d’escrime ou de judo par exemple. Mais Fabrice est de la race des champions, des analystes et des perfectionnistes.

Dans cette catégorie, on peut mentionner les deux plus célèbres come-backs de l’histoire récente, Lance Armstrong et Michael Jordan. On peut mettre en parallèle les deux athlètes américains par l’aura et l’influence qu’ils ont eues sur leur sport pendant une décennie. Ensuite, ils se sont retirés au sommet des palmarès avant de revenir. A leur retour, ils ont prouvé qu’ils étaient toujours des meilleurs, mais ne dominaient plus comme à leur firmament. Malgré un foncier physique excellent et une intelligence de jeu exemplaire, la relève a pris le dessus. D’autres cœurs de champions à la volonté sans limite ne s’arrêtent même pas, comme les stars du sport américain Brett Favre (40 ans dans une semaine) et Shaquille O’ Neal (37 ans), qui alignent les transferts vers des équipes douteuses alors que leurs carrières sont en chute libre. Aux sceptiques, j’annonce aujourd’hui solennellement que ces deux joueurs ne toucheront plus de trophées nationaux. Mais ce sont des têtes brûlées, des accros à une gloire qu’ils ont cherché depuis leur jeunesse. Ils optent donc pour l’évolution traditionnelle, ils se battent au haut niveau tant qu’ils le peuvent, et attendent que leurs carrières se terminent naturellement, sur le déclin.

Tant que nous sommes sur les chercheurs de sensations fortes, deux skieurs aux palmarès légendaires ont annoncé leur retour d’une retraite dorée pour les imminents J.O. de Vancouver. Bode Miller et Janne Ahonen. Les enfants ont grandi mais ont toujours très envie de s’amuser. Pour tous ces champions qui ont réalisé des rêves en travaillant très tôt, arrêter leur carrière équivaut à faire un deuil, puis à retourner en enfance. Cette terrible « vie après le sport » entendue pendant des années est en approche, il faut la « préparer », « l’envisager » disent-ils. Tout schuss face au vide, il est plus facile de persister vers une carrière que de faire le grand saut vers un nouveau mode de vie.

L’hypothèse suivante serait qu’ils ont quitté le jeu trop tôt, et le test leur a prouvé qu’ils étaient faits pour leur sport. D’ailleurs avec les échecs successifs et la pression, il est tentant de jeter les gants comme Lily Allen. Désormais, l’évènement n’est plus réellement la prise de retraite mais l’annonce faite devant les media. Les athlètes se trouvent face au public et annoncent une retraite sportive, en choisissant la date d’une olympiade souvent. L’athlète, face aux micros, semble bien seul lorsqu’il explique sa décision, pour essayer de se convaincre lui-même qu’il peut se débarrasser de sa vieille addiction, de passer à autre chose. En France, nous avons construit deux machines à annonces publiques et à préretraites, Laure Manaudou et Amélie Mauresmo, athlètes émérites mais aux performances médiatiques dignes de Britney Spears et Paris Hilton.

Hé Gros Lard ! C’est jusqu’à quelle heure que t’étales tes conneries là ? Deux pages et on ne sait toujours pas pourquoi Justine Hénin avait pris sa retraite en 2008. Euh… Elle a eu un enfant, non ? Clijsters a eu un enfant, elle voulait fonder une famille. Hénin, non. Après relecture des déclarations d’époque, elle avait perdu l’envie de gagner, et voulait prendre du recul, très légitime. L’envie est très vite revenue et ce n’est pas étonnant quand on voit que, depuis son départ, aucune fille ne s’impose vraiment sur le circuit.

Enfin, si le tennis est un sport à come-back, comme nous venons de le voir et qu’en plus Justine a une chance de revenir au top très vite, elle ne va pas se priver. En espérant juste qu’elle ne fasse pas une erreur… parce qu’à aligner les victoires, on peut oublier de savoir perdre. Cela dit, si Kim Clijsters rafle les quatre prochains Grands Chelems, MondaySport sera satisfait et utilisera sans doute ce thème pour prolonger à nouveau votre pause café. Pour conclure, de nombreux grands sont de retour et de Vancouver à Londres, 2010 sera légendaire, en attendant la relève.

lundi 21 septembre 2009

La F1 n'est pas un sport

Après deux mois d'absence, il fallait un titre fort pour marquer le retour de MondaySport et de ses chroniques du Lundi. Pourtant, cette petite formule n'est pas de nous mais est extraite d'une interview de la BBC passée inaperçue en France. Elle est signée Eddie Irvine, l’ancien pilote irlandais.

Une semaine après la révélation de la supposée tricherie de l'écurie Renault au Grand Prix de Singapour l’an passé, Eddie est le premier à ne pas paraitre étonné et laisse entendre que la F1 a connu pire. En effet, il rappelle très justement que la F1 n'est pas un sport "juste" et que la tricherie existe au moins depuis l’ère Enzo Ferrari. Il termine en disant que la Fédération Internationale de l’Automobile devrait se montrer tolérante vis-à-vis de Renault car la Formule 1 dans son ensemble risque gros dans cette affaire et que Renault ne serait alors pas la seule écurie à devoir être sanctionnée.

Après cette salve de décibels lâchée par Irvine, on se dit que d'autres déclarations dans ce sens vont suivre. On a donc suivi la conférence de presse de Jeudi qui marque le début du week-end de chaque manche du championnat du monde de F1. Et…Non ! Aucun pilote n'a tenté une explication risquée et le seul à avoir prononcé plus de deux mots sur cette affaire est Rubens Barrichello, en bon doyen du championnat, en disant qu'il ne pouvait pas croire qu'une écurie ai dicté à son pilote de provoquer un accident. Une évidence que tous les pilotes du paddock se sont empressés de confirmer. Puisque les pilotes encore en activité ne parlent pas, on peut essayer de trouver une information chez les responsables de la F1 pour connaitre leurs avis.

On va d'abord voir ce que dit Max Mosley, Président de la FIA et sado masochiste a ses heures perdues. Depuis toujours, un différend existe entre messieurs Mosley et Briatore. Mosley avait le même différend avec l'ancien patron de chez McLaren-Mercedes Ron Dennis avant que celui-ci dut quitter la F1 en début d'année pour l'histoire du mensonge de Lewis Hamilton. Mosley avant son départ à la retraite, en Octobre a déclaré vouloir faire un grand ménage et cette histoire de tricherie pour Renault est l'occasion idéale pour avoir la peau de Flavio Briatore.

Officiellement, Max déclare que c'est un scandale mais qu'avant le procès et donc sans réelle preuve, la FIA ne peut pas complètement accuser Renault et il attend le verdict du procès pour cracher son venin. Officieusement, on imagine très bien que Mosley a laissé entendre que si Renault se séparait de Flavio, les charges contre eux seraient peut-être moins sévères. Mosley en fait donc une affaire personnelle tout en cherchant (à éjecter Briatore du milieu, et…) à mettre une croix sur cette période de la F1 dont est nostalgique Eddie Irvine.

Pari risqué quand on sait que l'engouement pour la F1 s'estompe petit à petit et que les critiques envers les pratiques de la FIA sont récurrentes et souvent légitimes. Mosley, lui, n'a pas peur de bousculer son sport et même celui qui est considéré comme le patron de la Formule 1, « l’argentier » Bernie Ecclestone, a réagi dans ce sens en annonçant que la F1 s'en remettra puisqu’elle s’est déjà remise de la mort de Senna et de la retraite de Schumacher, très distingué.

Le pire, messieurs, dames, c'est qu'il a surement raison. Alors que tous les acteurs principaux de la F1 semblent avouer à demi-mot que ce scandale Renault n'est que l'arbre qui cache la forêt, nous faisons face à un des seuls ‘sports’ où le spectacle et l'argent reprendront toujours le dessus.

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Bonne rentrée sportive à tous !