lundi 25 janvier 2010

La saison de la Truffe

Stéphane Ruffier ne doute jamais. Je vous assure, et j'invite les sceptiques à le regarder jouer. Le goal de l'AS Monaco, dont les média ont surtout retenu l'excellente prestation face au PSG au Parc des Princes n'a pas attendu 2010 pour sauver la baraque. MondaySport annonce la couleur et rédige son coup de cœur au jeune gardien qui monte.

L'AS Monaco est 6ème du championnat en ce début d'année et on ne peut que féliciter Guy Lacombe qui a, une fois n'est pas coutume, changé un chantier en équipe de football cohérente. L'avenir nous dira si il fera date à Monaco, chose qu'il n'a réussi sur aucun banc de France, mais pour le moment, l'équipe a plus fière allure que celle qui a terminé onzième de l'exercice précédent. L'animation offensive est assurée par Park et Néné (meilleur buteur de ligue 1 avec 12 unités) alors qu'une défense efficace s'est construite autour de Puygrenier, Nkoulou, Mongongu et du dernier rempart, Stéphane Ruffier.

La "Truffe", aujourd'hui âgé de 23 ans, est titulaire depuis 2 ans et demi ; comme la plupart des gardiens, il a bénéficié d'un concours de circonstances pour bousculer la hiérarchie, en l'occurrence, une blessure de Flavio Roma. Depuis, il a progressé à vue d'œil au sein d'une équipe en reconstruction et aux structures de formation exemplaires, comme en témoigne les nombreuses stars mondiales issues de La Turbie.

André Amitrano, entraîneur des gardiens de l'ASM confirme le dévouement du portier basque, "c'est un boulimique de travail, la plupart du temps on doit le rationner." Le club lui doit de nombreux points sur les vingt-et-une premières journées de championnat. Si on croise les différentes statistiques et classements des portiers hexagonaux, il est en haut de la liste, aux côtés des Lloris et Mandanda, a tel point qu'à quelques mois de la fameuse liste de Domenech, chaque connaisseur fait le lien et le nom du jeune gardien basque revient souvent.

Stéphane Ruffier ne doute jamais, car il n'a toujours été exigeant qu'avec lui même, il ne s'est jamais plaint de sa condition de remplaçant et n'a jamais résigné à l'heure de chercher le ballon au fond des filets. Non, il a préféré attendre et travailler, si bien qu'aujourd'hui, si vous lui parlez d'équipe nationale, il changera sûrement de sujet en vous déclarant son honneur d'avoir fait partie du groupe Espoirs. En 2010 il n'a encaissé qu'un seul but sur 5 matchs et permet pour l'instant à son équipe d'être la 5e défense de France. A noter que le seul but encaissé cette année est l'œuvre de Rihanna en coupe de France face à Lyon.
Le talentueux portier sait que son heure viendra et reste concentré sur sa ligne de but, car si il commence à faire parler de lui, il est loin d'avoir terminé.

lundi 18 janvier 2010

Shaun White et les sept nains

Dans moins d'un mois maintenant commenceront les XXIe Jeux Olympiques d'hiver à Vancouver. Le Canada accueille les jeux d'hiver pour la troisième fois après Montréal en 1976 et Calgary en 1988. Ces olympiades vont se dérouler autour d'une quinzaine de disciplines aussi diverses que haletantes et qui vont du ski alpin au patinage de vitesse en passant par le curling ou encore le biathlon. Notons que ces derniers mois nous laissent présager un bon cru tricolore notamment dans des disciplines phares avec les espoirs suivants: Jason Lamy Chapuis en combiné nordique, Julien Lizeroux et Sandrine Aubert en slalom ou Simon Fourcade en biathlon pour ne citer qu'eux. Mais ce qui a retenu notre attention ces derniers jours est comme souvent une information qui n'a pas fait grand bruit mais qui pourrait être une révolution dans le milieu du Snowboard. En effet, depuis l'accident de Kevin Pierce fin 2009, le double cork, figure spectaculaire, pourrait être interdit aux athlètes car jugé trop dangereux. Or, le grand favori de l'épreuve de Half Pipe, Shaun White, a fait des double corks sa spécialité. Le prodige rouquin est également appelé "flying tomato" et tout cela mérite une explication, donc MondaySport s'y attèle.

Pour commencer, la compétition de Half Pipe masculine se déroulera le 17 février en trois manches pour réunir les huit meilleurs Half Pipeurs à la fin de la journée. Voici la définition du Half Pipe selon le Journal Officiel des JO, appelez le Jojo:

"Dans l’épreuve de demi-lune, le planchiste exécute une routine composée de sauts acrobatiques, de vrilles et de figures, en se déplaçant d’un côté à l’autre d’une rampe ou d’un tube en forme de demi-cylindre. Les compétiteurs sont jugés en fonction de leur style et de la hauteur de leurs figures." Ça promet !

A Turin, en 2006, lors des derniers Jeux Olympiques d'hiver, l'américain Shaun White, alors âgé de 19 ans, survola la compétition et s'octroya la médaille d'or. A l'époque, déjà, il était au dessus de tout le monde sur le plan technique et se place comme favori à sa propre succession en 2010. Depuis sa première médaille d'or olympique, il est devenu champion du monde du TTR ( Ticket To Ride World Snowboard Tour) en 2007 et a sorti, entre autres, deux jeux vidéos à son nom. White est une icône, le pendant de Tony Hawk dans le milieu du Snowboard Freestyle. Il vient d'ailleurs de passer ses derniers mois dans les rocheuses où son généreux sponsor en boissons énergétiques lui a fait construire le plus haut halfpipe du monde... où il a perfectionné son art du double cork.

Il est ainsi attendu à Vancouver en tant que grand favori jusqu'à ce fameux accident de Kevin Pierce en décembre dernier. Kevin était l'un des concurrents les plus sérieux de Shaun avant sa chute terrible car il faisait parti du club très fermé des riders à avoir battu White en compétition. Sa chute survient le 31 décembre pendant un entrainement à Park City (Utah/USA), il effectuait un double cork avant que sa tête heurte violemment le bord glacé du pipe. Il a subi un lourd traumatisme du cerveau, mais aujourd'hui, heureusement,ses jours ne sont plus en danger. Cet accident pose la question de la dangerosité du Double Cork ou en français, un double saut périlleux arrière vrillé. La Fédération Internationale de Ski se pose la question et a même répandu la rumeur que cette figure pourrait être interdite pendant les jeux olympiques, voire disqualifiante. Pour Shaun White, cet accident entraîne deux choses : tout d'abord, la disparition d'un concurrent sérieux mais surtout, la possible disparation dans son catalogue de figures de sa manœuvre préférée. En effet, il a récemment repoussé les limites du double cork en y ajoutant à chaque fois une variante. Pour lui, la figure ne présente pas de danger tant il la maîtrise parfaitement mais cela signifie aussi pour ses concurrents que le seul moyen de l'égaler est de prendre des risques élevés. Ce 17 février, un estropié ferait tâche, à plus forte raison dans les conditions du direct planétaire. Dans un sport où la créativité et l'originalité font parties intégrantes de la discipline, il est pénalisant d'interdire arbitrairement des figures aux athlètes.

Cette problématique rappelle l'épisode Surya Bonaly qui avait était interdite de saut périlleux en concours officiel de patinage artistique car jugé trop dangereux mais aussi inéquitable car elle était quasiment la seule à pouvoir le faire. Elle en réalisera un, sorte de pied de nez à l'univers glacial du patinage artistique, lors de sa dernière compétition , les J.O. de Nagano en 1998.

La fédération de Snowboard a t elle "profité" de l'accident de Kevin Pierce pour limiter Shaun White et ainsi espérer une compétition plus équitable ou sommes nous face à un vrai problème de sécurité dans un sport qui se veut toujours plus spectaculaire. Effectivement, le snowboard est il toujours un sport extrême, à l'heure du tout sécuritaire ? Quelles sont les priorités de la fédération de ski ? Le garçon en question est une tête brûlée, skateur professionnel pendant l'été - jeune, il a subi deux opérations à cœur ouvert, suite a une malformation congénitale. Une bande d'officiels en costard (qui pratiquent un sport avec des bâtons, de surcroît) suffiront-ils à empêcher la Tomate de décoller ? Dans tous les cas, Shaun saura s'adapter et nul doute qu'il a déjà un plan B.

mardi 12 janvier 2010

Allez Pontoise Allez !

Oui, Pontoise est toujours en tête de la Pro A, ils viennent de ramener une victoire aisée d'Angers, un beau 4-0. Vous ne saviez pas que le ping-pong se jouait par équipe ? MondaySport se diversifie et étudie les deux élites du tennis de table français.

La première, individuelle ou double, est celle qui occupe les meilleurs joueurs du monde. Non, Jean-Philippe Gatien ne participe pas, il a pris sa retraite en 2004 avec l'auréole du joueur le plus titré de l'histoire du tennis de table français. Il a remporté l'intégralité de ses 13 finales disputées en championnat de France Individuel au palmarès duquel on croise d'autre nom d'une familiarité olympique, Damien Eloi, Patrick Chila et Jacques Secrétin.

En outre, c'est le championnat de pro A, dont la saison bat son plein actuellement, qui nous intéressera aujourd'hui. Ce championnat rassemble les 10 meilleures équipes françaises, qui recrutent, elles, les meilleurs pongistes disponibles de la planète.

Si Levallois a dominé les années 90 avec 14 titres de suite de 1988 à 2001 inclus, Nevers et surtout Hennebont ont pris la suite avec 4 titres sur les 5 derniers championnats en date; ces derniers sont les tenants du titre. Chaque équipe présente un effectif de 4 joueurs: focus sur l'équipe en forme du moment, Pontoise.

En effet, l'équipe leader de la pro A est composée du taïwanais Chiang, des allemands Fejer-Konnert et Franz et enfin, d'Adrien Mattenet, n°80 mondial. Si ils surmontent la peur de gagner, le club pourrai s'octroyer le premier titre de son histoire. Cela dit, nous ne sommes qu'à mi-championnat et la tête est serrée. Hennebont est la seule équipe qualifiée pour les quarts de la ligue des champions et va devoir jouer sur deux tableaux. Pontoise ainsi que Levallois, toujours invaincus, espèrent se trouver plus frais que l'ogre morbihannais en fin de saison.

Affaire à suivre...

lundi 4 janvier 2010

La tournée des voltigeurs

Voilà maintenant cinquante-sept ans que la même folie empare l'Autriche et l'Allemagne à la même époque ( autour du nouvel an ) pour 10 jours de compétition sur quatre sites différents reparties équitablement entre les deux pays. Oberstdorf,Garmish-Partenkirchen,Innsbruck,Bischofshofen. C'est sur les tremplins de ces quatre villes que se réunissent les 50 meilleurs sauteurs à skis du monde devant plus de 40 000 personnes en moyenne. Voici les bases qui compose la Tournée des Quatre Tremplins, événement majeur dans la saison de saut à ski.
Le format est quelque peu différent de celui utilisé pendant l'année en coupe du monde car la Tournée délivre un classement particulier en additionnant les quatre tremplins. A noter que les résultats obtenus pendant ces dix jours comptent aussi pour le classement final de la coupe du monde.
Aussi les sauteurs s'affrontent en première manche sous la forme de duel ( 50e-1er 49e-2e...) selon les les résultats de la veille en qualification. On ne garde que les 25 gagnants des duels et les 5 meilleurs perdants pour la manche finale.
C'est donc un moyen pour les sauteurs de faire une coupure avec les concours traditionnels de la saison dans une ambiance qui ne retrouvent nulle part ailleurs au cours de l'année. De plus le vainqueur de cette Tournée entre directement au Panthéon des sauteurs tant le prestige de cette compétition est grand. A noter que les gagnants de la Tournée sont quasiment tout le temps dans les cinq premiers à la fin de la saison.

D'ailleurs l'année dernière c'est l'Autrichien Wolfang Loitzl qui a gagné la Tournée pour ensuite finir 3e au classement général de la coupe du monde.
Celle ci voit depuis plus de deux ans la naissance d'un prodige en la personne de Gregor Schlierenzauer lui aussi Autrichien, de 19 ans ! Il a d'ailleurs gagné la coupe du monde en 2009 après un 4e place en 2007 et une 2e place en 2008. Il est pour l'instant également en tête du classement général. Il lui manque encore cette fameuse Tournée même si après sa victoire hier à Innsbruck il pointe à la deuxiéme place avant la dernière épreuve à Bischofshofen cette semaine. Il est pour l’instant derrière encore un autre Autrichien, Andreas Kofler. Voici d’ailleurs le classement après trois épreuves.

1. Andreas Kofler (AUT) 772,2 points
2. Gregor Schlierenzauer (AUT) 757,6
3. Wolfgang Loitzl (AUT) 750,7
4. Janne Ahonen (FIN) 749,9
5. Simon Ammann (SUI) 746,8

On remarque tout d'abord la présence de la légende vivante Janne Ahonen qui a remporté cinq fois la Tournée et deux fois la coupe du monde. Il est sorti de sa retraire cette hiver sans doute motivé par l'idée de décrocher un premier titre olympique le mois prochain à Vancouver, le seul qui lui manque à son palmarès.

Ensuite on se rend compte que Thomas MORGENSTERN n'est pas présent dans ce top 5 alors qu'il est le gagnant de la coupe du monde 2008 et actuel 5e.

Enfin pour trouver le premier Français il faut chercher à la 22e place. Il s'agit d'Emmanuel Chedal qui s'est hissé sur le podium d'une manche de coupe du monde début décembre. Un véritable exploit pour le sauteur de Couverchel détenteur depuis Mars dernier du record de France. Du coup, il reposait sur lui les espoirs légitimes mais quelque peu inespérés d'un second podium en Tournée pour un sauteur Français. Le seul étant l'oeuvre du Français Didier Mollard ( 3e en 1993 à Bischofshofen )
L'année suivante Nicolas Dessum avait réussi la prouesse de finir 5e de la tournée.
Pour l’instant Chedal a fini 44e à Oberstdorf, 18e à Garmish-Partenkirchen et 21e a Innsbruck. Pas vraiment à la hauteur des espérances françaises.
Emmanuel Chedal semble aujourd'hui encore en dessous du top 10 mondial et l'exigence technique de la Tournée a encore plus accentué les petits détails qui le sépare des meilleurs mondiaux.

Cependant pour lui aussi, la perspective des Jeux Olympiques à Vancouver cette année doit alimenter sa motivation même si la pression sera encore plus grande que ces dix derniers jours entre l'Allemagne et l'Autriche.