lundi 27 septembre 2010

Un Lyon sans Puel

Le 18 Juin 2008, Claude Puel est recruté par Jean Michel Aulas en tant qu’entraîneur de l’Olympique Lyonnais. Il est le 5ème entraîneur en six ans pour le club. Il est recruté pour faire passer un cap au club et enfin atteindre l’élite Européenne. Il prend les commandes d’une machine de guerre. Entre 2002 et 2008, c’est sept titres de Champion de France pour l’OL et une coupe de France. Certes, l’OL ne brille pas en Ligue des Champions mais est souverain dans le championnat National.

Claude Puel peut compter, entre autres, sur un duo offensif du feu de Dieu : Junhino aka le meilleur tireur de coup franc de France, du Monde et Karim Ben-Ben-Benzema aka le meilleur espoir de France du Monde.

Bien qu’un peu moins impressionnant sur les deux précédentes saisons, Lyon reste l’épouvantail de Ligue 1 et commence l’année 2008-2009 sur les chapeaux de roues en étant Champion d’automne. Claude Puel n’a pas commencé, c’est cadeau. Tout ça, c’est avant la confrontation légendaire contre le Barça en Ligue des Champions. 6-3 sur l’ensemble des deux matchs. Un seul set aura suffi pour plomber la saison des Gones, même si l’écart de niveau n’était pas une surprise.

La suite est catastrophique, Claude Puel n’arrive pas à trouver un schéma de jeu adapté a son effectif, pour la première fois depuis des années, Lyon n’impressionne plus, Lyon est battable.

Pour la première fois depuis 2000, Lyon finit l’année sans titre, à la 3ème place en Ligue 1. Claude Puel a ses raisons, le vestiaire est compliqué à gérer. Les Cris, Benzema, Junhino font leur loi et ne sont plus impliqués comme avant dans le club. Ok Claude, pas mal comme excuse. On te transfère Karim et Junhino et on achète Lisandro, Gomis, Bastos et Cissokho, ça ira ?

Pas beaucoup mieux l’année suivante, le style du jeu de Lyon est à pleurer, c’est lent, brouillon, inefficace. On murmure que la préparation est axée sur la période Janvier-Février pour les matchs couperets de la Ligue des Champions. Bien vu, Puel fait son plus gros coup depuis son arrivée au club et tape le Real à 100 Milliards de Dollars. En même temps, si on veut être mauvaise langue, le Real a été stoppé en 1/8 de finale depuis 5 ans, donc pas vraiment une référence Européenne récemment. L’exploit est quand même de taille, l’euphorie accompagne le club rhodanien pendant quelques semaines au point d’éliminer Bordeaux en quart de finale dans la foulée. Jean Michel Aulas tient enfin sa première demi-finale en LDC, Claude Puel vient de gagner 10 points dans son estime. Par contre, la suite est moins glorieuse, Claude Puel retrouve ses habitudes et construit une équipe trop peu audacieuse pour espérer battre un Bayern doté entre autres du phénomène Robben.

Lyon finit 2ème de la ligue 1, 0 titre pour la seconde année consécutive. Cette année, malgré une confiance en lui renouvelée, le début de saison est plus qu’alarmant, 5 points en 7 matchs. Malgré un effectif très talentueux intrinsèquement, le renouvellement des générations ne prend pas ; Claude Puel a échoué et est aujourd’hui sérieusement menacé. La mauvaise ambiance dans le vestiaire est évoquée mais ne peut pas être retenu comme excuse valable. La défaite contre l’ASSE ne change rien, le style Puel dérange au point même que les supporters en venait à souhaiter une défaite dans le derby pour accélérer l’éviction de l’homme qui ne sourit jamais.

Quel avenir pour Lyon sans Claude Puel ? Il peut être pire, bien sur, le club peut glisser dans le ventre mou du classement et redevenir un club lambda à fort potentiel attendant son heure pour se hisser de nouveau au sommet à l’image du PSG. Il peut être largement meilleur à condition de recruter (enfin) un entraîneur à réputation internationale quitte à laisser tomber quelques pistes de transferts pour l’été prochain. Un Troussier vaut mieux que deux Gomis tu l’auras.

Quel avenir pour Claude Puel sans Lyon ? Après une forte crédibilité au sortir de ses expériences à Monaco et Lille, il va maintenant souffrir du syndrome de l’entraîneur viré qui n’a pas su maintenir la stabilité du succès au sein d’un club ayant le potentiel. Fin 2010, le premier coach auquel Aulas a donné les pleins pouvoirs va devenir le premier coach qu’il congédie en cours de saison depuis Guy Stéphan. Claude, à poil, cherche une nouvelle petite douzaine de joueurs sur qui vociférer, c’est Arles Avignon qui se frotte déjà les mains de recruter un entraîneur dont personne ne voudra.

lundi 20 septembre 2010

Je suis débile, mais je me soigne.

Soixante-Quinze millions d’euros dépensés pour le recrutement de six joueurs, dont au moins quatre milieux de terrains à vocation offensive d’une part, trois départs ayant généré zéro euro d’autre part... Au premier coup d’œil aux mouvements estivaux, le Real de Madrid n’a pas changé ; le recrutement est au service du marketing et les résultats ne suivent donc pas.

Certes, on ne peut pas taxer le club de ridicule, il a remporté la Liga en 2008... Génial ! Ceci était avant le retour du président « galactique » Florentino Pérez et les rivaux du Barça ont depuis longtemps effacé ce titre et ses célébrations.

En effet, les (très) nombreuses compétitions gagnées par le FC Barcelone depuis cette époque et l’arrivée du coach Guardiola n’ont fait qu’amplifier la frustration des socios madrilènes qui n’ont même pas vu une finale européenne depuis la reprise de volée d’un certain Zidane (2002). Et même pire, ils n’ont même pas vus un quart de finale depuis leur élimination en 2004 contre l’AS Monaco.

En Catalogne, terre d’avant-garde, nous trouvons en 2010 plus qu’un club, un football artistique et efficace alors qu’en migrant vers la capitale, on trouve un climat sec, de beaux musées et un club qui fait briller ses coupes des années 50 en vitrines et essaye de suivre la cadence en dépensant ses deniers royaux.

Au premier coup d’œil uniquement... car même un observateur dédaigneux peut voir les changements qui s’y opèrent depuis cet été. Si, je vous en assure, moi-même qui espère chaque semaine depuis mon enfance que le Real se ridiculise, je les ai vus; à l’instar d’un club favorisé qui s’est mis des bâtons dans les roues, je suis débile, mais je me soigne.

Tout d’abord, exit Pellegrini ; le coach chilien laisse sa place à l’élu de tout l’organigramme madrilène : José Mourinho. Maintenant que le club a institué un des meilleurs entraîneurs du monde, place à la rigueur, à l’ambition, au futur. Prochain coup de pied à la face de l’Histoire, la maison blanche congédie ses deux plus anciens occupants : Guti et Raul ; ce dernier, ayant joué les seize dernières années au club après avoir essuyé le bitume des rues madrilènes, quitte la Liga en tant que légende nationale. En regardant ensuite les dernières signatures inspirées par Mourinho, y apparait un pragmatisme qui n’est pas dans les habitudes du club ; les noms de Khedira, Ozil, Carvalho ou Di Maria apparaissent comme les pièces manquantes au puzzle de la saison passée plutôt qu’à des maillots immaculés qui s’empilent.

L’effectif est pléthorique, comme toujours. Le club du roi, par définition, se doit d’en jeter… mais ça ne suffit pas, la victoire est impérative et pour se sortir de la médiocrité actuelle, Mourinho, qui est le seul a s’être montré plus fort que le Barça l’an dernier (avec l’Inter) va avoir besoin de temps. Aucune capitale européenne ne s’est faite en un jour (posez donc la question aux dirigeants du Hertha Berlin et du Paris SG) et le temps que l’alchimie prenne, que l’équipe devienne plus forte que ses rivaux européens, espérons qu’il ne soit pas déjà trop tard pour le chef d’orchestre portugais, celui qui est plus beau que la terre entière, celui qui ne perd jamais à domicile, celui qui aimerait être le premier coach à gagner trois fois la C1 avec des équipes différentes… Un seul joueur l’a fait pour le moment, c’est un génie et il est toujours en activité…
En attendant lundi prochain, pouvez-vous le nommer ?