lundi 20 septembre 2010

Je suis débile, mais je me soigne.

Soixante-Quinze millions d’euros dépensés pour le recrutement de six joueurs, dont au moins quatre milieux de terrains à vocation offensive d’une part, trois départs ayant généré zéro euro d’autre part... Au premier coup d’œil aux mouvements estivaux, le Real de Madrid n’a pas changé ; le recrutement est au service du marketing et les résultats ne suivent donc pas.

Certes, on ne peut pas taxer le club de ridicule, il a remporté la Liga en 2008... Génial ! Ceci était avant le retour du président « galactique » Florentino Pérez et les rivaux du Barça ont depuis longtemps effacé ce titre et ses célébrations.

En effet, les (très) nombreuses compétitions gagnées par le FC Barcelone depuis cette époque et l’arrivée du coach Guardiola n’ont fait qu’amplifier la frustration des socios madrilènes qui n’ont même pas vu une finale européenne depuis la reprise de volée d’un certain Zidane (2002). Et même pire, ils n’ont même pas vus un quart de finale depuis leur élimination en 2004 contre l’AS Monaco.

En Catalogne, terre d’avant-garde, nous trouvons en 2010 plus qu’un club, un football artistique et efficace alors qu’en migrant vers la capitale, on trouve un climat sec, de beaux musées et un club qui fait briller ses coupes des années 50 en vitrines et essaye de suivre la cadence en dépensant ses deniers royaux.

Au premier coup d’œil uniquement... car même un observateur dédaigneux peut voir les changements qui s’y opèrent depuis cet été. Si, je vous en assure, moi-même qui espère chaque semaine depuis mon enfance que le Real se ridiculise, je les ai vus; à l’instar d’un club favorisé qui s’est mis des bâtons dans les roues, je suis débile, mais je me soigne.

Tout d’abord, exit Pellegrini ; le coach chilien laisse sa place à l’élu de tout l’organigramme madrilène : José Mourinho. Maintenant que le club a institué un des meilleurs entraîneurs du monde, place à la rigueur, à l’ambition, au futur. Prochain coup de pied à la face de l’Histoire, la maison blanche congédie ses deux plus anciens occupants : Guti et Raul ; ce dernier, ayant joué les seize dernières années au club après avoir essuyé le bitume des rues madrilènes, quitte la Liga en tant que légende nationale. En regardant ensuite les dernières signatures inspirées par Mourinho, y apparait un pragmatisme qui n’est pas dans les habitudes du club ; les noms de Khedira, Ozil, Carvalho ou Di Maria apparaissent comme les pièces manquantes au puzzle de la saison passée plutôt qu’à des maillots immaculés qui s’empilent.

L’effectif est pléthorique, comme toujours. Le club du roi, par définition, se doit d’en jeter… mais ça ne suffit pas, la victoire est impérative et pour se sortir de la médiocrité actuelle, Mourinho, qui est le seul a s’être montré plus fort que le Barça l’an dernier (avec l’Inter) va avoir besoin de temps. Aucune capitale européenne ne s’est faite en un jour (posez donc la question aux dirigeants du Hertha Berlin et du Paris SG) et le temps que l’alchimie prenne, que l’équipe devienne plus forte que ses rivaux européens, espérons qu’il ne soit pas déjà trop tard pour le chef d’orchestre portugais, celui qui est plus beau que la terre entière, celui qui ne perd jamais à domicile, celui qui aimerait être le premier coach à gagner trois fois la C1 avec des équipes différentes… Un seul joueur l’a fait pour le moment, c’est un génie et il est toujours en activité…
En attendant lundi prochain, pouvez-vous le nommer ?