lundi 28 février 2011

Lille aux trésors

Il y a plus d'un an, en Décembre 2009, pour être précis, nous vous annoncions que le LOSC allait finir dans le top 5 après un mois de Décembre canon et ce malgré un début de saison catastrophique. Nous avions visés juste, les Dogues finirent 4e.

Cette fois-ci, nous pouvons vous annoncer qu'ils vont finir Champion de France de Ligue 1, rien que ça. Il y a encore une quinzaine de jours, cette prédiction semblait facile et très peu audacieuse. Depuis, une série de sept matchs pour une seule victoire a fait naître le doute autour du possible sacre des hommes de Rudi Garcia en cette fin de saison.

On entend un peu partout que le jeu Lillois n'est plus le jeu huilé que l'on aime tant, à toi à moi, à 4 buts par match. On entend que Rudi Garcia casse la dynamique de son équipe en sabordant ses chances de qualification en Europa League. On entend que le nouveau film de Dany Boon sur les relations Nord/Belgique mine Eden Hazard et ses potes. On entend que les joueurs sont fatigués et que la pelouse de leur bientôt ex-stade les usent. On entend que la défense ne tient plus qu'à Landreau et ses parades. On entend à peu près tout et le contraire de ce qu'on pouvait entendre à la trêve hivernale quand Lille semblait intouchable.

On entend beaucoup de choses en oubliant, il semble, trop vite les valeurs de Lille ; celles qui ont fait leur ascension ces dernières années et que nous énoncions donc il y a déjà un an.

Premièrement, l'année dernière, le succès Lillois est dû à un effectif complet, expérimenté et talentueux. Rudi Garcia s'est battu à l’inter-saison pour garder la cohésion de ce groupe et cette année on retrouve dans l'équipe les Cabaye, Hazard, Balmont, Landreau, Rami, Frau ou Gervihno. Une épine dorsale plus que solide à laquelle est venu s'ajouter le Sénégalais et prolifique Moussa Sow, arrivé libre de Rennes. Une politique de la continuité qui fonctionne, preuve en est la 1e place en championnat à 13 journées de la fin.

Ensuite, sur la stratégie de Rudi Garcia d'envoyer une équipe bis dans le pays du Gouda pour affronter le PSV... Lille l'a bien cherché ont dit certains, ces mêmes qui disaient l'année dernière que Lille a perdu le titre sur son acharnement à jouer sur tous les tableaux. Rudi vient d'épargner à ces joueurs quasiment volontairement un ou deux tours (si ce n'est plus) c'est à dire deux à quatre matchs dans une période ou chaque minute va compter.

Nous vous parlions de l'extra sportif en Décembre 2009. Celui ci n'a pas changé, Michel Seydoux tient la barque et va mener à terme son projet de nouveau stade et une volonté d'amener Lille au sommet.

Parlons maintenant des adversaires. A Marseille, le retour de Valbuena permet à l'OM de retrouver son niveau de jeu et son efficacité. Amusez vous à jouer au jeu des 7 erreurs dans cette phrase.
A Rennes, depuis 2008, entre Février et Avril, ils sont habitués à perdre toute ambition de podium. Plus que quelques semaines avant de les voir 5e et Fred Antonneti se plaindre des arbitres. A Paris, c'est le grand flou. Paris reste à l’affût en alternant les matchs pleins et les matchs plus que moyens. Le podium devrait être jouable mais pas mieux.

Lyon est le plus grand adversaire de Lille mais la victoire à Bernabeu va les occuper quelques semaines et leur prendre quelques forces. Suffisamment pour finir à la 2e place. On résume, Lille, Lyon, Paris, Marseille, Rennes. Le compte est bon.

D'ici là, les quatre autres équipes vont tour à tour devenir à la mode, MondaySport ne changera pas d'avis.

lundi 14 février 2011

Un palm dans le slip

La Fédération Française des Echecs (FFE) annonce qu'elle a engagé, le 22 décembre 2010, une action disciplinaire contre les Grand-Maîtres Internationaux Sébastien Feller et Arnaud Hauchard, ainsi que contre le Maître International Cyril Marzolo, à la suite de soupçons de "triche organisée, manquement grave à l'éthique sportive, atteinte portée à l'image de l'équipe nationale olympique, dans le cadre du Championnat du Monde d'Echecs par équipes qui s'est déroulé à Khanty-Mansyik (Russie), du 21 septembre au 3 octobre 2010".

Voici donc ce sur quoi nous sommes tombés en navigant sur la catégorie Sport du site du Monde.fr.
Dans un excellent article de Hélène Bekmezian, on apprend donc que le joueur d'échec est loin du modèle que nous nous en faisions. En effet, le joueur d'échec est censé représenter un monstre de réflexion, calculant chaque coup et prenant de longues minutes avant chaque coup. Le tout après des heures et des heures d'entraînement. Pourtant, celui-ci triche, depuis toujours, notamment grâce à des anti-séches cachés dans le slip permettant un petit coup de pouce lors des arrêts au toilettes , en s'en lavant les mains. Honteux.

Mais aujourd'hui, la tricherie s'améliore avec l'avancée des technologies. Le directeur de la FFE nous explique que pour moins de 100€, le joueur peut se payer un logiciel affichant un niveau aussi performant que le champion du monde. Il lui reste ensuite à cacher son palm, smartphone ou autre PDA dans slip ou chaussette et le consulter au water. Il lui suffit alors de quelques secondes à peine pour décider des coups à prendre dans les minutes suivantes. La technique reste donc la même qu'auparavant avec des moyens bien plus performants. Prends ça, l'éducation nationale.

De plus, avec l'apparition des transmissions des matchs sur internet, les instances doivent aussi faire face aux possibles aides venues de l’extérieur. Nous serions donc à un tournant de l'histoire des échecs qui doit prendre des mesures radicales sans pour autant casser la magie du sport à l'instar de l'instauration de la vidéo dans le foot.

Et cette modernisation des techniques de triche, en plus de poser des problèmes en terme d'équité sportive, pourrait entraîner des poursuites pénales car des éléments matériels viennent étayer ce qui jusqu'à maintenant était de simples rumeurs. Car comme nous le disions dés le début, la tricherie a toujours existé mais elle ne pouvait jamais se matérialiser concrètement et ne se fondait que sur les rumeurs entre joueurs pendant les tournois. Mais c'est en 2005, bien avant ce scandale touchant les joueurs français fin 2010, que la première affaire de tricherie se basant sur des technologies éclate.

On appelle cette morose affaire, le Toiletgate. Tout a commencé au championnat du monde FIDE de San Luis, disputé en Argentine en 2005, le Russe Morozevich, l’un des participants, commença à suspecter Topalov de s’aider en cachette d’un ordinateur pour les moments critiques de ses parties. Sans preuve ni flagrant délit. Une simple rumeur, qui s’est répandue comme une traînée de poudre sur le Net. Lors du match opposant Kramnik à Topalov, le camp bulgare, emmené par le manager de Topalov, Daïnalov, créa l’incident en accusant directement Kramnik de tricherie à partir des WC qu’il fréquentait assidûment. Kramnik, abasourdi et déstabilisé par l’accusation, ne se présenta point à la partie suivante qu’il perdit par forfait. Plus tard, après la clôture du match, le même Daïnalov produisit ce qu’il crût être une bombe: un câble informatique, trouvé dans les fameux gogues, devant témoins.

Alors doit-on voir là une pratique rare mais qui cause beaucoup de tord à son ensemble ou plutôt une habitude bien connue des pratiquants qui devient un peu plus publique aujourd'hui ? A quand les joueurs sponsorisés par DIM et PULL-IN lors des plus grandes compétitions ? Nous approchons sans doute de l'arrivée des détecteurs de métaux et des inspections façon cyclisme. Les échecs n'échapperont pas à la règle des évolutions techniques et réglementaires au service de l'équité sportive.

lundi 7 février 2011

Tout à perdre

Londres 2012: une échéance qui fait de plus en plus parler d'elle, et ce, dans beaucoup de sports. En natation par exemple, les jeux Olympiques seront au moins plus importants que les championnats du monde de l'été prochain à Shanghai. Si vous êtes amateurs de natation et de ses sprinteurs surhumains, vous risquez d'y croiser une vieille connaissance, Ian Thorpe, retraité de 28 ans et légende australienne, prends ça, la rouille! Effectivement, celui qui écrasait tout sur son passage avant l'éclosion de Michael Phelps a (enfin) annoncé son retour dans les bassins ; Monday Sport revient sur le début de carrière de la torpille et en attend impatiemment la suite.

Par sa précocité physique, il a intégré les compétitions internationales à 14 ans avant de devenir à 15 ans et 3 mois, le plus jeune champion du monde de l'histoire (400m nage libre) suite à une course qu'il remporta intelligemment, coiffant au poteau son compatriote Hackett. Suite à cette course, il dominera l'épreuve sans partage pendant six ans, remportant l'or à chaque reprise lors des Jeux olympiques, des championnats du monde, des jeux du Commonwealth ou des championnats pan-pacifiques. Le seul reproche qu'on peut oser lui faire est d'avoir laissé sa place à Phelps, monstre statistique et nouveau roi de la piscine. Durant cette période, il accumulera 17 records du monde individuels, neuf médailles olympiques dont cinq en or, seize médailles mondiales dont treize en or ; ses victoires aux épreuves du 200 m et du 400 m, et celle en bronze au 100 m nage libre à Athènes en 2004 en font le seul nageur de l'histoire à remporter une médaille dans chacune de ces disciplines. Après les jeux Olympiques, il prendra une année sabbatique qui lui sera fatale, il attrapera la mononucléose, perdra la motivation et prendra sa retraite, à 24 ans. VDM.

Que vaut-il aujourd'hui ? On sait qu'il s'est entraîné dans le plus grand secret depuis quelques mois avant de prendre la décision mûrie de revenir, si il n'y a aucun doute qu'il est capable de revenir à un niveau international (Amaury Leveaux) on peut légitimement se demander si il peut à nouveau dominer (Michael Phelps). Le principal intéressé a déclaré qu'il était conscient de mettre en péril son palmarès quasi-parfait et, détail d'ordre plus technique qu'il se concentrait sur le 100m nage libre, puis le 200m et les relais. Le challenge est de taille pour le champion australien qui aura l'opportunité de faire taire ses détracteurs face à un Phelps au sommet de sa carrière ; lors de la "course du siècle" à Athènes, il avait triomphé devant le jeune américain et Van Den Hoogenband. Certains observateurs précisent que la discipline a évolué depuis le départ de "la torpille" et craignent qu'il ne soit qu'un athlète quelconque parmi les autres, comme Schumacher ou Lance Armstrong, deux étoiles aux retours médiatiquement retentissants.

Au niveau technique, les combinaisons ont énormément évolué. Thorpe a été le premier a utiliser une combinaison intégrale mais de nouvelles matières se sont succédées altérant visiblement les performances. Depuis janvier 2010, elles sont ultra-réglementées : "La mesure phare de cette proposition est l'interdiction du polyuréthane et le retour au tissu dans la composition des tenues. Les réflexions autour de la composition de ce tissu sont confiées à des scientifiques. Ce nouveau règlement prévoit aussi la restriction des tenues aux seuls pantalons limités au bas des genoux pour les hommes, idem pour les femmes mais un haut de corps non couvert au-delà des épaule" (Wikipedia). Paul Biedermann, par exemple, nageur germanique de la décennie, a réalisé des performances exceptionnelles grâce à une tenue 100% Polyuréthane ; effectivement ses victoires au 200m et 400m nage libre aux mondiaux 2009 (en battant les records du monde de Thorpe et Phelps) seraient à l'origine des nouveaux règlements. Même si il a remporté des médailles en 2010, ses chronos nettement affaiblis confirment l'avantage technique que son contrat avec Arena lui offrait. Si, au lieu de se triturer l'esprit chaque année sur la composition des combinaisons, la fédération décidait audacieusement de faire nager les athlètes nus, ma copine passerait plus de temps devant Eurosport, mais nous n'en sommes pas là.

Londres 2012: théâtre de la "course du début de siècle" ? Sans doute ; la concurrence sera bien présente ; en espérant voir Bernard et Bousquet aux côtés de Sullivan et Filho pour ce qui est du 100m. Ian Thorpe sera bel et bien de retour et même si on a toutes les raisons de croire qu'il n'atteindra pas son plus haut niveau, on sait également d'expérience qu'un tel champion est capable de tout. Tout, vous dis-je.