lundi 24 novembre 2008

Straight Up Paula !

Elle est blonde, taille mannequin, petit short à fentes latérales, brassière ajustée, corps sculpté, poids plume et peut se dandiner pendant plus de deux heures d'affilées mais, Messieurs, cette gazelle court bien plus vite que son ombre...catch me if you can !
Qui est cette femme rêvée pour ce jogger du dimanche qui chausse ses Asics à 180€ la paire pour faire trois tours de lac, Iphone à la main à la recherche des petites socquettes Nike qu'il essaiera de retirer deux heures plus tard ?
Paula Radcliffe, détentrice du record du monde du marathon féminin en 2 heures 15 minutes 25 secondes, triple vainqueur du mythique marathon de New-York, triple vainqueur du marathon de Londres, vainqueur du marathon de Chicago et multiple médaillée d'or dans des disciplines de demi-fond et fond, le tout entre 2001 et 2008.
Madame cumule les mandats car en plus d'être une championne d'exception, celle-ci donne naissance à une petite fille en Janvier 2007 et reprend l'entraînement un mois après son accouchement...Une véritable working-girl de l'asphalte...En moins d'un an, Mummy la compétitrice, cumule les exploits physiques.

Dans une discipline bien moins médiatisée que pratiquée, du fait de son manque d'intérêt télévisuel, Paula Radcliffe a su s'imposer comme l'athlète la plus moderne et impressionnante de son époque. A seulement 35 ans, l'avenir se fait encore prometteur là ou d'autres, à cet âge là, pensentdéjà à une reconversion plus tranquille.
C'est en tous cas ce que l'on souhaite à cette sportive trop souvent dans l'ombre de sa discipline.
Discrète mais emblématique elle est une leçon de vie, de courage et d'allure pour toutes les femmes de sa génération et redore ainsi le blason du marathonien du Parc Monceau.

Alors messieurs, à vos marques, prêts ? Partez !

lundi 17 novembre 2008

Le B.O. est-il mort ?

Fin 2006, le B.O.P.B est à son apogée avec, pour la 2e année consécutive, un titre de Champion de France et une finale perdue en coupe d'Europe contre Munster. Le B.O. vient de conclure la plus belle saison de son histoire en démontrant une facilité et une domination incroyable. Ce deuxième titre d’affilée est d’autant plus historique que c’est bien la confirmation d’un titre qui est l’épreuve la plus dure.


Effectivement, et c’est souvent le cas dans le sport de haut niveau, suite à toute forme de consécration, les attentes grossissent et les nantis investissent alors que l’envie s’estompe, et que le travail s’amoindrit. Biarritz et ses 30000 habitants célèbrent donc naturellement les gloires nationale et continentale de leur équipe sans se douter qu’ils vivent là pour la dernière fois une telle démonstration de force.


En moins de 3 ans, le niveau du club s'est effondré et n'impressionne, en 2008, plus beaucoup de clubs en France et encore moins en Europe. Revenons sur certaines décisions prises en haut lieux qui ont peut-être précipité cette descente infernale.

En effet, surfant sur la période faste de 2002 à 2006, le club fait construire une nouvelle tribune mais ne s'arrête pas là. La présidence voit beaucoup plus grand avec comme ambition la construction d’un véritable complexe touristico-sportivo-commercial, sous l’œil bienveillant de Serge Blanco, à la fois à la tête de la ligue nationale, et personnage influent à la direction du club.


Dans l'espace du stade Aguiléra, le club envisage de faire construire des nouvelles structures d’entraînement de haute qualité, des hôtels pour accueillir les visiteurs européens, des restaurants haut de gamme, un centre aquatique, un espace bar-discothèque ainsi qu'une rénovation ultramoderne du stade.

Alors ce genre de projet semble évident et alléchant quand :

-Le club affiche un bon niveau de jeu et a besoin de ça pour passer un cap

-Quand le besoin s'en fait ressentir au niveau des joueurs et des supporters.


Or, le BO de 2008 ne répond plus à ces critères puisque les résultats et le niveau de jeu sont redevenus ceux d'un club moyen du Top 14. De plus, on ressent une forme d'incompréhension au sein des joueurs eux-mêmes qui ne comprennent pas l'envie de la part des dirigeants de transformer le club en usine à gaz.


Les fonds provenant d’investisseurs privés uniquement, la ville est bien heureuse de toucher sa part du gâteau grâce au leasing qu’elle va appliquer. De plus, il s’agira d’un pôle attractif pour le tourisme et les événements culturels tout au long de l’année. Mais les supporters ne semblent pas non plus ressentir le moindre besoin de changement au niveau sportif. Malgré cela, le projet avance et devrait voir le jour dans les années à venir. On peut se demander si ça ne va pas nuire encore plus à la résurrection éventuelle du BO.


En ce qui concerne la gestion de l’effectif, elle est douteuse depuis le titre de 2006, avec de nombreux départs et de nombreuses arrivées chaque saison : Les gros bras qui assuraient une défense de fer ne sont plus là : entre autres, Dusautoir le destructeur est à Toulouse, Serge ‘’la faucheuse’’ Betsen s’essaye au championnat anglais et Thomas Lièvremont est coach à Dax avec 2 artisans du titre biarrot de 2002…


Leurs départs sont très compréhensibles, et les joueurs qui ont été recrutés d’autre part, malgré un budget moins important qu’on le croit, ont le niveau pour former un effectif capable de jouer les premiers rôles chaque année. A condition qu’on leur donne une chance… Momo Dridi, par exemple, que j’ai vu de mes propres yeux infliger à Chabal un plaquage des plus retournés, a du talent et un grand cœur mais n’a pas été épargné par les choix des coachs ; je n’en fais pas partie, donc mon avis… on s’en fout un peu.


Donc, parlons-en des coachs : Lagisquet, Rodriguez, Delmas, Isaac, Lagisquet, Rodriguez… on s’y perd un peu, et ça n’aide pas les joueurs à faire leur boulot sur la pelouse. Cette équation : instabilité des effectifs et des joueurs, ponctués par les blessures et des choix discutables, ne peuvent mener qu’à trop d’inconnues, la principale étant: à quand la stabilité ?... Robert ‘Geronimo’ Rabagny à du souci à se faire, et heureusement que j’étais au Stade de France ce soir de victoire 40-13 face à Toulouse, car en tant que supporter, c’est ma seule raison de clamer que je peux mourir tranquille.

lundi 10 novembre 2008

Le jeu de polo, à la recherche d'une nouvelle identité

Le polo, sport atypique s'il en est et encore peu connu en France, se cherche depuis quelques années une nouvelle identité. Nous voulions profiter de la saison 2008-2009 qui vient de se terminer avec le championnat de France à Chantilly pour vous proposer une découverte de ce sport, un des plus vieux du monde, qui mériterait une meilleure exposition.
Si l'on ne peut déterminer avec précision où et quand naquit le jeu de polo, on s'accorde cependant à considérer qu'il apparût il y a quelques 2500 ans, chez les peuples cavaliers des steppes de l'Asie Centrale, entre Chine et Mongolie.

Il est ainsi le premier jeu de balles et de maillet du monde et peut-être, selon certains historiens, le plus ancien des sports d'équipe. Cependant, s'il ne plane aucun doute sur l'origine orientale du polo, c'est en Perse que l'on relève les premières traces de cette activité mi-sportive, mi-guerrière, qui allait traverser plus de deux millénaires pour parvenir jusqu'à nous.
Les Anglais ont découvert ce sport aux Indes et l'ont importé en Europe vers la fin du XIXème siècle puis exporté vers les USA quelques années plus tard.
L'Argentine, prédisposée, a alors accueilli ce sport les bras ouverts, elle qui avait déjà les chevaux, les cavaliers et les plaines pour pleinement profiter des joies qu'il procure. Les Argentins ont depuis lors toujours été les meilleurs de la planète et leurs chevaux, les criollos, dire ''criojos'', peuplent aujourd'hui les terrains du monde entier et offrent à leurs cavaliers leurs extraordinaires qualités, leur vivacité, leur docilité et leur robustesse. Les pur-sang anglais ont ensuite apporté leur vitesse et vous obtenez ce qui se fait de mieux pour le jeu de polo : un père anglais et une mère argentine.
En France, le premier match se joue à Dieppe : une équipe française, emmenée par le duc de Guiche, rencontre une formation britannique. Nous sommes en 1880. L'épopée du polo français vient de commencer.

Entre combat et finesse, ce sport est surtout l'occasion de voir à l'oeuvre un couple homme-cheval qui se doit de ne faire qu'un pour mieux maîtriser la course de la balle sur un terrain grand comme 6 terrains de football (260x180m) et où les changements de rythme et de trajectoire sont constamment recherchés.
Entendre le martèlement des sabots des chevaux sur une pelouse qui ferait pâlir d'envie des crampons de joueurs de football, regarder la beauté du swing des joueurs frappant dans une balle de la taille d'une balle de tennis à une vitesse avoisinant les 50km, sentir la sueur des chevaux et le ronflement de leurs naseaux d'où s'échappe un souffle chaud...
Ce mélange de sons, de couleurs, de mouvements et de passion fait la magie du polo, de cette union dans l'effort et le combat entre un homme et un cheval.
Longtemps considéré comme inaccessible pour la plupart, le polo entre depuis quelques années dans une nouvelle phase, l'ouverture.

Sport essentiellement amateur, les équipes de polo ont longtemps eu besoin d'un apport financier, en général par le capitaine de l'équipe, pour exister. Depuis quelques années, les organisateurs ont cherché à rendre l'esprit du polo plus collectif et à s'appuyer sur une nouvelle génération de joueurs, plus désireux de jouer entre amis que d'être ''propriétaires'' d'une équipe. Les moyens financiers ne sont plus les mêmes et les joueurs cherchent donc aujourd'hui un club qui leur permettra d'accueillir quelques 500 chevaux au plus fort de la saison (mai, juin, juillet) ainsi que beaucoup d'espace pour s'entrainer, progresser et jouer ensemble.
Le Polo Club du Domaine de Chantilly a en effet été créé pour proposer des infrastructures uniques en Europe (9 terrains opérationnels en permanence pendant la saison) en 1997. Progressivement la taille des installations a permis à ces nouveaux joueurs de se lancer dans l'aventure. Le polo à poney a également été créé pour susciter des vocations et proposer aux petits clubs une nouvelle activité ludique et abordable pour les jeunes cavaliers, diffusant ainsi la pratique du polo sur tout le territoire français.
Le polo s'est également ouvert depuis quelques années au réseau des universités en proposant de nouvelles règles et en rendant ce sport plus accessible à des bourses plus modestes. L'esprit collectif s'affirme totalement au sein de ces équipes d'anciens étudiants qui se retrouvent quelques années après avoir ciré les mêmes bancs.
Enfin, on ne pouvait conclure sans préciser que beaucoup de jeunes joueurs ont pu se lancer dans l'aventure grâce au soutien de certains capitaines d'équipes désireux d'investir pour l'avenir et bénéficier de la fougue d'une jeunesse, riche en talent, mais moins gourmande que les Argentins professionnels. De même, quelques joueurs sont issus de la grande diversité des personnes qui gravitent autour de ces chevaux, entraineurs, soigneurs ou garçons d'écurie, qui ont beaucoup de temps pour s'entrainer et proposer également aux propriétaires leur coup de maillets rapide et audacieux. Qu'on se le dise, le polo se démocratise ! Les élites françaises n'ont plus la primeur, au plus grand bonheur des spectateurs et des cavaliers qui découvrent par hasard ce sport sans plus jamais vouloir le quitter.
Comment en effet, après avoir goûté au plaisir de la chevauchée après la balle avec 7 autres fougueux cavaliers lancés à sa poursuite, renoncer à ce qui reste un sport et une relation unique entre un cavalier et sa monture.

N'hésitez pas découvrir la folie des hommes alliée à celle des chevaux unis dans une frénésie excitante et spectaculaire, le jeu de la balle à cheval, une véritable bataille que se livrent hommes et bêtes, à la poursuite d'une grande aventure, d'un rêve de bataille initiée par les guerriers mongols, afghans ou pakistanais à travers les steppes d'Asie Centrale.

lundi 3 novembre 2008

Loeb construit sa légende

En décembre 2007, Sébastien Loeb décroche son 4e titre mondial en Rallye automobile en Grande Bretagne devant le finlandais Marcus Gronholm qui effectuait son dernier rallye professionnel. Le Français voit donc là son plus coriace adversaire des dernières années abandonner le combat. Dans la foulée, Sébastien fait sentir qu’il voudrait se tourner vers autre chose, un autre défi. On l’imagine mal se décider à arrêter le rallye pour passer à une autre discipline. Par contre ce qui est sur c’est que sans Gronholm, la course au titre individuel sera surement moins acharnée.

Effectivement, il ne nous surprend pas en repartant pour une année en commençant par le Rallye de Monte Carlo qu’il domine du début à la fin. On peut donc craindre ce qu’on pensait à savoir une domination outrageuse du Français tout au long de l’année, à cause d’un manque d’adversaires à son niveau.

D’un point de vue comptable, ça ne sera pas vraiment le cas à cause d’un abandon au 2e rallye de la saison en Suède, et une 10e place en Jordanie 2 mois plus tard qui lui font perdre sa première place au championnat du monde. Mais il va la récupérer à la mi-saison en Finlande pour ne plus jamais la lâcher.

Mais il réalise cela en faisant forte impression sur chaque rallye, et sur le championnat en général, avec une statistique assez incroyable cette année : sur les 14 des 15 rallyes disputés, il en gagne 10 (record personnel égalé qu’il peut battre s’il gagne en Grande Bretagne en fermeture de saison) et finit 2 fois sur la 3e marche du podium. Il frôlera même l’exploit de remporter l’intégralité des spéciales du Rallye de Corse. En 7 saisons de rallye, Loeb a accumulé 46 victoires sur 112 participations.

Autant dire que lorsque Sébastien Loeb prend le départ d’un rallye, la plus grande chance de s’imposer pour tous ses adversaires est d’espérer que le Français ne finisse pas.

N’oublions pas de féliciter la 2e partie du tandem, le monégasque Daniel Elena qui accompagne le pilote dans sa voiture depuis son premier sacre.

Nous revenons donc au même moment qu’en Décembre dernier avec des nouveaux paramètres :

- Il est devenu le premier pilote à être sacré 5 fois
- Sa domination fut quasi-totale cette année
- Il semble prendre plus de plaisir sur chaque rallye
- La FIA a concocté un calendrier avec seulement 2 courses sur bitume (terrain de prédilection de la C4) en 2009.


Aujourd’hui consacré « meilleur pilote de l’histoire », la question semble donc plus simple:

Dois-je continuer à faire ce que je fais le mieux pour entrer encore un peu plus dans la légende de mon sport ?

Et ce n’est pas tous les jours que des sportifs peuvent objectivement se demander si continuer à dominer son sport reste un défi en soi.