lundi 26 avril 2010

Plus dur, meilleur, plus rapide, plus fort.


Lashawn. Quoi, Lashawn ? Ah ! C’est son prénom, le mec s’appelle Lashawn. Et tu veux que j’écrive sur Lashawn... Merritt. Donc, l’athlète qui a détrôné Jérémy Wariner à Pékin. Cette semaine, le dit Merritt a été contrôlé positif à la DHEA ce qui remet vivement en cause ses derniers titres à l’échelle internationale.

Effectivement, l’athlète âgé de 23 ans, actuel champion olympique et mondial du 400m risque une suspension de deux ans. Suite à un beau palmarès en junior, il était devenu le grand rival de Jérémy Wariner qu’il avait réussi à battre en juin 2008 alors que le texan, héritier de Michael Johnson, était invaincu sur 400 m depuis 2005 ! Suite à ce meeting, les duels médiatisés entre les deux hommes (aux JO de Pékin puis aux mondiaux de Berlin en 2009) avaient tournés à l’avantage de Merritt. Aujourd’hui, nous sommes en droit de penser que les dés étaient pipés.

Sur ce sujet, nous décernerons la médaille d’or de l’excuse la plus piteuse de l’année à Lashawn Merritt qui pointe du doigt « la prise d’un médicament en vente libre visant à augmenter la taille du pénis ». Cette affaire, qui vient s’ajouter aux suspensions de Marion Jones et Tim Montgomery ces dernières années, ne rassure pas quant à la transparence de l’athlétisme américain.

Cela dit, cette tricherie ou négligence de Merritt pourrait profiter à Wariner, dont la propreté semble avérée. Effectivement, son talent de vitesse et sa facilité de respiration ont été repérés durant son adolescence. A 26 ans, et dans l’optique d’un coup de mou dans la carrière de Merritt, Jérémy se retrouve face à un superbe challenge de reconquête, lui qui a dominé la décennie, outre la parenthèse 2008-2009, qui correspond à la période ou il ne travaillait plus avec le légendaire Clyde Hart, son entraîneur depuis l’université et mentor de Michael Johnson. Travaillant de nouveau ensemble, ils peuvent se tourner vers les championnats du monde 2011 en Corée du Sud et a toujours pour projet de devenir le premier homme à courir sous les 43 secondes.

lundi 19 avril 2010

Scapulaire-Diagonale : Destin Croisé !

Souvenez-vous ; le 26 Mai 2004 ; Finale de Ligue des Champions, Monaco est à 90 minutes de conclure un parcours européen parfait, et ainsi conclure deux saisons extraordinaires. C'est l'année du périple Rouge et Blanc. L'équipe est sur un nuage et va même compter 12 points d'avance sur Lyon ( 2e à ce moment là ) au soir du 1er match des phases retour. La suite est plus difficile et entre les 1/8 de finale contre le Lokomotiv Moscou, les 1/4 contre le Real et les 1/2 contre Chelsea, la bande à DD laisse beaucoup de force et voit son avance fondre. L'ASM laisse filer la première place et finit 3ème du championnat après une victoire lors de la 38ème journée contre Bordeaux. Mais qu'importe, le plus important est à venir car cinq jours plus tard, Monaco est en route pour rentrer dans la légende. Mais José Mourihno ne l'entend pas de cette oreille et va anéantir les espoirs du club à la diagonale.

Pourtant, en faisant le bilan, depuis l'arrivé de Didier Deschamps en 2002, le club a finit 2ème et 3ème du championnat, a gagné une coupe de la ligue et est vice champion d'Europe. Tout laisse à penser que le club de la principauté vient de poser des bases solides pour l'avenir et ainsi pouvoir enfin s'installer dans confortablement dans le haut du panier Français. Mais le choc du 26 Mai va être long à digérer, et malgré la 3ème place la saison suivante, le club sombre petit à petit dans l'anonymat de la Ligue 1 aux cotés de Lorient, Nancy, Sochaux...

Ce n'est que depuis deux saisons que Monaco semble reparti sur de bonnes bases avec des solutions qu'ils avaient trouvé 10 ans plus tôt, à savoir un mélange astucieux de jeunes talents issues du centre de formation, de jeunes talents tout courts et quelques cadres étrangers. Le malaise était profond mais il semble enfin digérer et la saison 2010-2011 peut présager que du bon.

Souvenez-vous, le 30 Mars 2010. Quart de finale de la ligue des Champions. Bordeaux est à 90 minutes d'atteindre la première demi-finale de son histoire et ainsi conclure 2 saisons extraordinaires. Après une série incroyable de 11 victoires consécutives pour souffler le titre à l'OM en 2009, la machine à gagner bordelaise reprend là ou elle s'était arrêtée en fin de saison pour entamer l'année 2009-2010 de la même manière. Au soir du 17 Janvier 2010, les bordelais ont même 12 points d'avance sur leurs adversaires du soir, c'est à dire l'OM. Il n'y pas de doute, les Girondins sont en route pour garder le titre de champion de France en poche. Ils peuvent même encore prétendre aller loin sur tous les tableaux tant tout semble facile. Mais l'accumulation des matchs et le manque de Turnover du "Président Lolo" va durement entamer le physique de l'équipe. Mais tout va rentrer dans l'ordre une fois le 1/4 de finale passé contre les anciennes machines à gagner de la Ligue 1, les Olympiens du Rhône. La encore, on connait la suite mais pas encore complétement la fin même si 20 jours après cette claque reçue au match aller à Gerland, Bordeaux n'a pris qu'un point en 4 matchs. Les Marines et Blancs peuvent désormais oublier le titre, et se concentrer pour sauver les meubles à savoir au moins accrocher le podium. Monaco a mis un an pour subir les effets d'une défaite cruelle en C1, Bordeaux semble payer cash son accession rapide à l'élite Française en espérant qu'il ne faudra pas pour eux 5 ans pour goûter aux joies du podium et des soirées sur Canal+ le Mercredi soir.

lundi 12 avril 2010

Montpellier, paradis du sport

Qu’ont en commun Louis Nicollin, François Trinh-Duc et Nikola Karabatic ? La ville de Montpellier, bien sur ! Certes, une des trois personnalités est actuellement moins affûtée et laisse volontiers sa place sur le pré à des Da Costa ou des Karim Aït-Fana. Cette semaine, MondaySport rend hommage à la ville la plus sportive de France et aux instigateurs de ce titre.

Tout d’abord, le soutien des pouvoirs publics locaux est énorme. Madame le maire, Hélène Mandroux a suivi avec cohérence un travail gigantesque effectué par Georges Frêche (oui, celui qui n’a pas sa langue dans sa poche) entre 1977 et 2004. Avant son arrivée, la ville ne comptait ni de gymnase, ni de piscine ; suite au début de son mandat, les gymnases ont poussé tels des champignons et mis à part ces efforts infrastructurels, il a aussi fait preuve de pragmatisme structurel en transférant la compétence sportive de la ville à l’agglomération, dont il est aujourd’hui le président. « Le résultat a été immédiat. L'agglomération, c'est deux fois plus d'habitants que la seule ville de Montpellier, et donc plus de moyens et d'argent pour les clubs» déclare Robert Molines, co-fondateur du club de handball.

En 2010, la communauté d’agglomération soutient dix-huit clubs sportifs, dont la plupart brillent dans l’élite de leur sport respectif. Nous en retiendrons trois en exemple, trois car ils correspondent à trois sports français populaires et remplissent avec des taux records trois stades de la ville : le MHSC qui est sur le podium de ligue 1 de football (l’équipe jeune a également remporté la coupe Gambardella), le MHB avec neuf titres de champions de France de Handball en dix saisons, et le rugby dont le jeune XV s’installe durablement comme un pensionnaire du Top 14 et dont l’équipe féminine est championne.

A contre-courant des trop nombreux exemples où les municipalités doivent « choisir » de promouvoir un sport en sacrifiant un ou deux clubs, Montpellier est le témoin d’une cohabitation ou les parties sont soutenues équitablement. Nous ne pouvons nous empêcher de citer en vrac les autres clubs qui gagnent ; le MUC, club historique de volley-ball, les Vipers au hockey sur glace, les Barracuda au baseball, ou encore le water-polo. Afin d’être complet, nous citerons les récents passages du Tour de France place de la Comédie et aussi l’organisation du FISE, grande manifestation autour des sports extrêmes et de glisse. Minime ombre au tableau, l’équipe masculine du Montpellier Paillade Basket n’a pas été sauvée de ses déboires financières, ni par la ville, ni par le grand manitou du groupe Nicollin (qui avait, à l’époque, préféré investir dans le Paris Basket Racing) mais c’est le pragmatisme qui est invoqué : « l’équipe était composée de mercenaires américains qui ne gagnaient même pas leurs matchs, nous avons préféré sauver l’équipe féminine. »

L’agglomération gérant les structures professionnelles comme le stade de la Mosson (football), le stade Yves du Manoir (rugby) et le palais des sports René Bougnol (handball), la Mairie tend à axer sa politique sur les équipements de quartier, la solidarité et l’amateurisme. Par exemple, Karaboué, Guigou et Karabatic sont récemment aller jouer avec des jeunes des quartiers, un type d’action sociale qui ne fait que renforcer le lien avec les héraultais, qui remplissent les stades quotidiennement et aident les sportifs professionnels par leur ferveur et leur impôts locaux. Effectivement, les personnes en charge n’investiraient elles pas trop dans le sport, aux dépens d’autres priorités ? La réponse est non selon Jacques Martin, vice-président de l'agglomération chargé des sports, qui assure que la ville dépense plus dans la culture, le social et l’éducation, par exemple. Septime Meunier, qui a mené l’enquête pour le journal l’Equipe ajoute que Montpellier est une des villes les mieux gérées de France, dont l’administration efficace est le secret, sans doute aussi celui qui en fait une des villes les plus festive et étudiante.

Etant donné que les étudiants s’y sentent bien et que les équipes sportives gagnent, la ville se paye une image jeune et attire les touristes. Effectivement, la communication est axée là-dessus car l’agglomération compte très peu de sièges sociaux et d’industries. Ainsi, la recette du succès de Montpellier s’articule autour des mots-clefs suivants : équité, pragmatisme et cohésion. Politiquement, la cohérence a été assurée par l’équipe entourant Georges Frêche, le fait que les membres de l’agglomération et de la ville appartiennent au même bord politique est un plus indéniable, car il en découle un dialogue excellent. Pour ce qui est des électeurs, ce sont les mêmes que les supporters, on ne peut donc occulter que les résultats positifs des équipes locales les satisfont et créent un cercle vertueux politique permettant aux élus de travailler dans la continuité.

Enfin, dans environ six mois, le grand public pourra goûter aux fruits du dernier projet Montpelliérain, un « super zénith » de 15000 places, qui deviendra la deuxième plus grande salle de France après Bercy.

lundi 5 avril 2010

Ici ici c'est Oyonnax

Actuels deuxièmes du championnat de Pro D2, l’équipe de rugby d’Oyonnax s’est fait un nom en se montrant surpuissante à domicile depuis le jour de son accession à cet échelon en 2003. Grâce à un pack et un mental de plus en plus fort, les rouges et noirs pourraient se retrouver en TOP 14 dès la rentrée prochaine. L’an dernier, ils avaient échoué au pied de la dernière marche quand ils manquaient la pénalité de la dernière chance à 60 mètres des poteaux albigeois (14-12 en finale).


Pour ceux qui ne situent toujours pas l’USO., Monday Sport a fait appel à la personne la plus calée en la matière, Julien Martinez, président de l’amicale des supporters de l’US Oyonnax. Rencontre.


Monday Sport: La dernière défaite du club à domicile est contre le Metro-Racing (15-16) en fin de saison 2007-08, peut-on parler des conditions dans lesquelles se sont déroulées ce match ou c'est un sujet tabou ?
Julien Martinez: Loin d’être un sujet tabou, c’est surtout un match qui s’est déroulé sous des conditions dantesques avec de la neige et un peu de vent. Sur le contenu, il n’y a rien à dire dans la mesure ou cette équipe du métro parfaitement emmenée par Augustin Pichot a restreint le jeu avec une belle performance du 8 Quovu. La spécificité de cette équipe est d’être puissante, mais lourde. Hors, nous n’avons jamais pu mettre en place une stratégie de jeu axée sur beaucoup de mouvements sur les extérieurs afin de faire courir le bloc adverse. C’est une défaite logique ; mais nous nous sommes bien rattrapés un an après pour un match qui restera dans les têtes avec beaucoup d’intensité !


MS: L'USO reste sur 31 matchs sans défaite a domicile depuis, une performance exceptionnelle que vous expliquez comment ?
JM: D’abord par un état d’esprit, résumé par un chant unitaire : ICI, ICI, C’EST OYONNAX !
L’USO s’est forgé une réputation d’intraitable à domicile avec ce statut de petit poucet qui nous allait bien lorsqu’il a fallu valider notre maintien. Jouer à Oyonnax n’est jamais simple, d’abord, parce que le trajet est long pour les adversaires, estampillés en grande partie dans le sud ouest. Ensuite, il y a un parfum de fierté qui transpire dans ce stade, un devoir de gagner devant le peuple Oyonnaxien. C’est un grand village, fait d’irréductibles, et les joueurs qui arrivent dans ce contexte s’imprègnent des valeurs. Lorsque nous sommes arrivé en Pro D2 en 2003, on nous prenait pour des cons. A l’arrivée, en terminant invaincu à domicile et sixième, nous étions de plus en plus respectés.


MS: Le stade Mathon peut contenir 6000 supporters, le remplissez vous à chaque match ? Combien de supporters prennent généralement part aux déplacements?
JM: Nous avons l’un des taux de remplissage le plus élevé de pro d2, qui s’explique évidement par ce manque d’infrastructure et de capacité d’accueil des places assises. Cela reste un frein évident de notre évolution et la progression impulsée par nos présidents. Mais il y a une solution à venir et un projet d’agrandissement qui pourrait se faire rapidement.


MS: L’USO a plus ou moins gagné la moitié de ses matchs à l’extérieur cette saison, belle performance, mais que manque-t-il à l’équipe lors des déplacements par rapport à la maison ?
JM: Je pense que nous sommes dans la mouvance des équipes françaises en général et cette spécificité qui fait que nous sommes moins performant à l’extérieur qu’à domicile. Je l’expliquerai d’abord par l’avantage du terrain, et d’être devant son public, qui est un atout majeur. Ensuite, il y a une telle homogénéité dans ce championnat qu’aucun match n'est facile. Longtemps, l’USO a validé son maintien en privilégiant les matches à domicile par un manque de profondeur de banc, et un système de semi pro en vigueur. Nous voyons avec l’arrivée de Christophe Urios une réelle progression, sur l’approche mentale d’abord.


MS: Au vue des grosses performances de cette année et du calendrier, vous avez un œil sur la deuxième place qui offrirait (enfin!) de bouillantes phases finales à domicile ! L’amicale des supporters à-t-elle prévu un accueil spécial à son équipe et/ou à ses adversaires ?
JM: Nous avons fait des phases finales la saison dernière avec une demie finale victorieuse à Agen. La saison est exceptionnelle pour les journalistes et les personnes extérieures au contexte Oyonnaxien, mais pour nous c’est l’aboutissement des années de travail, d’un projet de jeu et des compétences des personnes mises en place. Nous savourons évidement cette place, mais elle n’a rien d’extraordinaire. Nous savons d’où nous venons et le travail que nous avons entrepris pour arriver à ce statut. Après le match USO - Agen, Lanta a sorti dans le Mid-Ol quelques belles conneries, sous le coup de la frustration, mais une d’entre elle a été blessante : « Oyonnax est un club à la mode »… C’est outre-passer le travail énorme de l’ensemble des composants de ce club, qui ne s’est jamais détaché de ses aspirations. L’Amicale noue des liens d’amitié avec les Clarinautes, groupe de supporter grenoblois. Donc nous espérons partager ce moment de fête avec eux…


MS: L'éventuelle montée historique en TOP 14 est évidemment l’objectif de la saison, quels seraient les majeurs changements en cas de promotion?
JM: Les changements majeurs se feront sur nos infrastructures et l’agrandissement de notre stade. Ensuite il faudra évidement se mettre au niveau sportif, mais ce n’est pas un point qui inquiète le plus. Nous allons souffrir, oui, mais j’ai confiance en notre énorme capacité d’adaptabilité. Et puis, s’il faut redescendre une saison après, tant pis, nous aurons vécu une aventure exceptionnelle ! En tutoyant le haut niveau il faudra aussi consolider nos bases. C'est du ressort de nos présidents, et nous pouvons avoir une entière confiance !


MS: Rien ne nous empêche de penser qu'en TOP 14, cette invincibilité permette au club de devenir une équipe qui fait peur, et qu’elle s’impose durablement dans l’élite...?
JM: Il faut porter un regard d’humilité et l’envie d’apprendre de ce qu’est le haut niveau, non de l’appréhension ou de la peur. J’ai confiance en la capacité de mon club de s’adapter, grâce au travail énorme des présidents, du staff technique, des joueurs et de nos bénévoles. Le club de l’USO Rugby est une grande famille qui se laisse porter par un esprit club, garant des valeurs qui font notre force aujourd’hui. Alors si le top 14 devait être notre terrain de jeu, l’USO arborera avec fierté ses atouts et ses valeurs !


MS: Comme deux clubs promus ces dernières années (Racing et Toulon), vous êtes sûrement en contact avec un milliardaire pour investir dans le club ?
JM: Bill Gates et Warren Buffet sont sur les rangs… Mais l’USO n’a aucun prix , si ce n’est celui de la passion de tout un peuple ! Inestimable…