lundi 30 novembre 2009

Ah quel con ce Jérôme Rothen !

Il peut arriver que certains joueurs atteignent le sommet de leur carrière sans le savoir et dégringolent tout aussitôt sans ne trouver branche à laquelle se rattraper. C’est exactement le cas de Jéjé.

Rappelez vous en Janvier 2002, grâce à ses bonnes saisons à Troyes il est recruté par Didier Deschamps pour rejoindre l'AS Monaco. À cette époque Jérôme est l'un des gauchers les plus talentueux de France et fait du couloir gauche son jardin. Il va rapidement faire ses preuves et s'imposer en tant que titulaire indiscutable dans l'équipe. Pendant la saison 2003-2004 la Desch’ porte le club en finale de ligue des champions et finit 2e du championnat de France.

Cela reste encore aujourd’hui le meilleur parcours d’un club Français en campagne Européenne depuis les titres de Marseille et Paris il y a environ 800 ans. Évidemment après ce parcours, la quasi totalité des joueurs de Monaco sont convoités et dés l'année suivante, le club déchante entraînant dans sa chute le départ de Didier.

Et du coup, où est passé Rothen ? Il va choisir le club de la capitale et connaît même la sélection en 2003. On peut donc penser légitimement que Rothen n'est pas loin d'être au top niveau national. En effet, il est convoité par les plus grand d'Europe et sa réputation est internationale. Sa première erreur ? Avoir choisi le club de son cœur au lieu d'un club Européen plus prestigieux dans lequel il aurait certainement assis sa réputation. A ce moment là, il pense sûrement se servir du PSG comme un tremplin pour la suite de sa carrière.

Or à Paris, son niveau de jeu peine à décoller, ainsi la star de la principauté a du mal à s'imposer en tant que prince du Parc. Dans cette situation délicate, c'est l'amour du maillot qui le sauve aux yeux des supporters à qui il offre systématiquement à chaque fin de match le spectacle de son corps dénudé et la quasi totalité de son équipement.

Il fait bien de garder au moins ses crampons car avec l’arrivée de Paul Le Guen en Janvier 2007 il redore le blason du PSG en grande difficulté, considéré comme un des grands sauveurs de l'équipe cette année là en proie à la relégation.
Pour la seconde fois dans sa carrière il est à un tournant décisif. A défaut d'être courtisé par les cadors Européens il est au moins contacté par les grandes équipes Françaises. En effet il est le meilleur milieu gauche de France et ré-intègre l'équipe nationale en tant que tel. Mais Jérôme loupe encore le coche en faisant le mauvais choix de rester une année de plus Parisien. C'est vrai que la possibilité de gagner la coupe de la ligue le fait rêver.

Avec du recul, on résume la carrière de Rothen en un seul terme : sentiment. Ce grand romantique a le sacré défaut de la fidélité, certains font des pieds ( et des mains ) pour séduire les mêmes clubs qu'il n'a pas hésité a envoyé sur la touche.
Comme prévue la saison 2007-2008 n’est pas meilleure pour Paris que pour Rothen. Il commet l’irréparable aux yeux des supporters en balançant par terre un tract annonçant leur grève en Décembre 2007. Tradition de fin d'année oblige, c'est la crise annuelle pour le PSG.

Le premier joueur a bouger une oreille est black listé. Jéjé est pris pour cible peu importe son passé. L'amère expérience passe par des menaces, une voiture caillassée, quelques dégâts à son domicile. La provocation se paye cash au PSG. Ah tu voulais jouer dans le club de ton cœur ?

Faut bien admettre que les supporters ont la mémoire courte. Parce que apparemment cette situation met du piment dans sa vie, il signe pour une année de plus ayant trop peur de s'ennuyer. Paul le Guen est dans une impasse car Rothen est le seul milieu gauche de métier du club et n'a pas le choix de le titulariser même si il n'apporte plus autant qu'auparavant. Et c'est le moins qu'on puisse dire car Rothen n’a plus l’envie d'aimer et résume tous ses matchs de la saison à deux mouvements : le débordement-feinte de centre-centre OU le débordement-feinte-crochet-je donne à Sylvain Armand qui a dédoublé derrière moi. Encore une fois la stratégie est payante... environ 2 matchs et demi avant d'être totalement grillé par tous les latéraux droits de France.

Nous voici donc cet été, et (enfin) pour la première fois depuis son arrivée, il demande à quitter le club. Son envie d'aller voir ailleurs n'excite pas grand monde : le club veut le voir partir mais sait très bien qu’il ne rapportera rien, les supporters hésite entre le voir jouer en France pour se foutre de lui ou l'exiler à l'étranger pour ne plus en entendre parler. Quant aux clubs ils pensent sérieusement à lui en tant que conseiller capillaire.

Le fait que personne ne s’intéresse plus à lui énerve l’intéressé et pour réagir va critiquer ouvertement les nouveaux dirigeants du PSG. Ultime mauvais choix de Jérôme et c'est même à se demander si il ne fait pas exprès. Il nous donne une leçon : Comment se griller dans tout un pays et un peu partout en Europe y compris ? Et ça se confirme car faute de mieux il est prêté en Écosse pour un an avec option d’achat aux Glasgow Rangers. Il peut dire ce qu’il veut mais à part le derby 2 fois dans l’année et les matchs de Ligue des Champions c’est quand même un peu léger les Glasgow.

Ne soyons pas mauvaise langue pour autant, laissons le leasing faire son effet, et résumons alors son début de saison : En championnat, 1er avec un point d’avance sur le rival du Celtic. Ah c’est pas mal ça Jérôme !

Et la ligue des Champions ? Dernier du groupe avec la seule certitude de ne pas même finir troisième. Ah c’est moins bien, surtout quand on sait que Jérôme est venu quasi-exclusivement pour la coupe d’Europe. Qui c'est qui va se régaler en Championnat ? Ah mais qui vient aussi de choper la grippe A ...

Bien sur il est facile de résumer la carrière de Jérôme Rothen a une sorte de pente descendante depuis son arrivée au PSG. Nous pourrions faire la même chose pour des dizaines de joueurs. mais Jérôme est un cas à part car ses véritables erreurs ne sont pas techniques mais réellement stratégiques. Cette accumulation de petits détails font de lui, au final, un joueur atypique voire carrément maudit, qui n'a jamais pu explosé comme il aurait du. Sa plus grande qualité reste tout de même la faculté de nous faire sourire dés son nom prononcé. Et encore on est cool, personne n'a parlé de sa façon de marcher...

lundi 23 novembre 2009

L’étrange destin du meilleur agent libre du monde

En ce lundi inspiré, parlons donc d’une légende des paniers, parlons du garçon qui a récemment passé la barre des 24000 points marqués dans le championnat américain (3ème meilleur marqueur en activité), aux côtés de Kobe Bryant. Parlons d’Allen Iverson qui défend aujourd’hui les couleurs de… personne ! Effectivement, en matière de destinée, les deux génies se séparent ; l’un est une légende inamovible chez ce qui se fait des mieux en matière de Basketball (la maison Lakers) et l’autre vient de claquer la porte des Memphis Grizzlies (24 victoires pour 58 défaites la saison dernière). Comment en sommes nous arrivés là ? MondaySport se rappelle les mouvements supersoniques d’un génie sur le déclin. Faute d’un jour chroniquer son premier titre national, nous nous contenterons d’un hommage, dommage.

Afin de restituer Allen Iverson, il est ce lycéen aux problèmes disciplinaires qui trouvera une issue par le sport ou… les sports. Quaterback et leader indiscutable de son lycée, il gagnera le championnat de Virginie en football puis basketball avant de rejoindre l’Université de Georgetown dans le sport qu’il pratique encore aujourd’hui. Outre son talent et sa vitesse qui compensent sa relativement petite morphologie, il s’est fait connaître par ses tresses, ses tatouages et autres manières de gangster.

Il a été drafté numéro 1 en 1996 par les Sixers de Philadelphie et en a été le meilleur joueur durant les onze saisons qu’il y a passé, il terminera d’ailleurs sa première saison ‘rookie de l’année’. Cela dit, 2000-2001 fut sans doute sa meilleure campagne comme le témoigne un palmarès prolifique. Il termine la saison régulière avec 31,1 points de moyenne par match, sa première saison au dessus de 30, exploit qu’il réitérera quatre fois de plus au cours de sa carrière. Après avoir été élu MVP du all-star Game en Février, il est élu MVP de la saison régulière. Certains regrettent déjà son arrogance alors que d’autres voient en lui ‘The Answer’, la réponse à la question « qui succèdera donc à Jordan ? »

Et cette saison ne fut pas qu’une réussite individuelle, les Sixers terminèrent même la saison régulière en tête de la conférence Est. Par la suite, ils se hisseront en finale de la NBA ou ils retrouveront l’ogre Lakers de Shaq & Kobe. Les Lakers se présentent invaincus en Playoffs alors que les Sixers ont du disputer 7 matchs de plus. Cela dit, ils sont forts d’un beau parcours, Larry Brown a été nommé coach de l’année ; Aaron McKie, meilleur sixième homme ; Mutombo, défenseur de l’année et A.I. meilleur joueur de 2000-2001. Comme pour confirmer ce titre, et ce lors de sa première apparition dans des Finales NBA, il réalise un match inoubliable et son équipe gagne le premier match à l’extérieur, à la surprise générale. Un shoot victorieux pour la légende et la ligne statistique suivante : 48 points, 5 rebonds, 6 passes et 5 interceptions.

La suite fut moins souriante pour les Sixers qui, handicapés par la fatigue et les blessures, perdrons les quatre matchs suivants. Depuis, nous n’avons trouvé aucune trace des Sixers en finales. Au cours de la saison 2006-07, les relations entre Allen et son nouveau coach se détériorent et il cherche un transfert vers une équipe qui peut jouer le titre. Son passage aux Nuggets n’obtiendra pas le succès escompté et il quittera Denver deux ans plus tard pour les Pistons. L’année qu’il a passé à Detroit n’accouchera pas de résultats remarquables non plus et le joueur est toujours montré du doigt pour son individualisme et son manque de leadership.
Nous sommes donc à la fin de la saison dernière et les Detroit Pistons ont été écrasés 4-0 par les Cavs de LeBron James. Les statistiques d’Iverson sont en chute libre et ses chances d’un jour remporter le championnat ne cessent de s’amenuiser depuis qu’il a quitté son équipe de prédilection. Suite à ces récentes déceptions, the Answer prend le pari des Grizzlies de Memphis ou il ne sera entouré que de jeunes pleins d’avenir qui seront prêts à lui laisser prendre des milliers de shoots et vendre des millions de maillots. Seulement, quelques mois après le transfert, A.I passe quelques matchs en tant que remplaçant derrière le meneur Conley et l’arrière Mayo puis fait part d’un mécontentement justifié. Pire, suite à l’absence de réaction des Grizzlies, il a récemment claqué la porte des vestiaires et se retrouve sans club.

Face à cette crise, on ne peut ni blâmer les dirigeants, ni le coach et sa politique. Allen Iverson s’est blessé durant les camps d’été lorsque l’équipe se construisait et en plus de ça, la famille du joueur est toujours récalcitrante à déménager dans le Tennessee. Dans ce contexte hostile, le staff souhaitait réintégrer le joueur progressivement mais la patience lui a fait défaut. Comme le déclare son ex-coach Larry Brown, les caractéristiques qui lui attirent des ennuis sont celles qui l’ont rendu si spécial, il a encore faim, il a tellement envie de jouer que l’idée d’être sur le banc après tant d’années de gloire le ronge de l’intérieur. Certaines rumeurs l’envoient à droite ou à gauche mais aucune offre précise n’est pour l’instant apparue sur le bureau de son agent. L’homme qui a été sélectionné pour les 10 derniers All-star Game n’est pas prêt pour la retraite, il est encore capable de booster de nombreuses franchises. Mais avant d’affronter la fin, le génie des parquets trouvera-t-il un autre coach prêt à lui céder littéralement les clefs de l’attaque ? Le gamin de 34 ans trouvera-t il un nouveau terrain de jeu ? Souhaitons-le-lui car il a encore faim.

lundi 16 novembre 2009

David Haye dans la légende

Souvenez vous, le 19 Janvier 2009, dans notre article du lundi nous évoquions le parcours du boxeur britannique David Haye ( Article du 19 Janvier sur David Haye )
Nous passions en revue sa glorieuse et fulgurante ascension entre 2005 et 2008 devant champion du monde unifié ( WBA-WBC-WBO ) des lourds-légers provoquant son passage chez les lourds où ses débuts étaient prometteurs avec une première victoire sur Monte Barret en 5 rounds.

Le pari était risqué pour Haye de changer de catégorie pour devenir un "lourd" et ainsi évolué dans une catégorie nouvelle pour lui. C'est aussi cette catégorie qui recense le plus grand nombre de grand champions pour le grand public : Ali, Foreman, Holyfield, Tyson, Lewis, Klitchko...
Ce sont ces deux derniers noms qui nous intéressent justement.

Lennox Lewis : il est le dernier britannique à être devenu champion du monde unifié (WBA-WBC-WBO) des lourds (2001-2002)
David Haye boxe donc dans l'ombre d'une légende dans son pays mais à l'étoffe pour devenir tout du moins aussi grand que lui voir encore plus légendaire.

Klitchko : derrière ce nom de tueur à gage se cache deux frères, chacun champion du monde: IBF-WBO pour Wladimir et WBC pour Vitalai.
Nous annoncions dans l'article de Janvier dernier que Haye était aux portes de la postérité de son sport mais qu'il lui manquait pour ça le "combat du siècle".
La date était prise l'été dernier avec une confrontation prévue entre David et Vitalai en Juin. Mais des douleurs au dos ont du pousser Haye à déclarer forfait.
Cela laisse plus de temps à Haye pour se préparer finalement.
Pour ne pas perdre de temps il décide en attendant de s'attaquer à la ceinture WBA, la plus "accessible" des quatre dans la catégorie puisqu'elle appartient jusqu'au 7 Novembre dernier à Nikolay Valuez qui a lui même retrouvé le titre WBA, laissé vacant par l'Ouzbek Ruslan Chagaiev sur blessure, à l'été 2008. Il l'avait ensuite défendu avec succès en décembre 2008 face au vétéran Holyfield 8 ans après son dernier titre !

Sur le papier donc Valuez est un vieux boxeur (36 ans) qui est en fin de carrière. Voyons maintenant son palmarès : 52 combats 50 Victoires dont 34 par K.O et une seule défaite. Bon ok il est pas si mal le russe. Il a de quoi de spécial : il fait 2m13 pour 145 Kilos, est surnommé "la bête de l'est" et possède la caractéristique principal de ressembler à un troll.
Bon finalement il a pas l'air si mal ce Valuez. Et Haye qu'en pense-t-il ?
Il déclara après le match  : "Je l'ai touché à la tête en début de match, et c'était la chose la plus dure que j'ai jamais frappée. C'était comme cogner contre un mur en brique. J'ai cru que je m'étais cassé la main."

Pour résumer : David Haye voulait affronter ce qu'il se fait dans la boxe des poids lourds en ce moment mais il a du renoncer et du coup il va s'attaquer, pour obtenir sa première ceinture dans sa nouvelle catégorie, à un surhomme, pas mal le mec !


Le combat a donc eu lieu le 7 Novembre dernier, et David Haye a bien sur joué de sa vitesse et de ses contres pour essayer de toucher son adversaire. A noter que ce dernier n'a jamais était mis au tapis de sa carrière. Et bien au 12e et dernier round le britannique a réussi le véritable exploit de faire chanceler le russe sur un crochet gauche au menton. 
Le combat est gagné par David Haye aux points pour 2 juges sur 3.
Il devient donc champion du monde WBA.
Malgré cela son statut aux yeux des spécialistes n'a guerre évolué, il reste le meilleur boxeur du monde derrière les Klitchko tant qu'il n'a pas affronté l'un d'eux.
On note tout de même qu'en moins de 5 ans il a obtenu 4 ceintures de champions du monde dans 2 catégories différentes.

Pour l'anecdote, il avait mis fin à la carrière de Jean Marc Mormeck en 2007 ( qui va finalement remonter sur un ring le mois prochain pour très certainement le combat de trop ) il vient surement de mettre fin à la carrière de Valuez que l'on voit mal prendre sa revanche.

En bonus cette semaine la vidéo du fameux dernier round entre les 2 boxeurs :

lundi 9 novembre 2009

Le mal-aimé vous salue bien

Grande gueule ou grand talent, le grand public a découvert Robert Pires en suivant chaque week-end ce qui s’appelait encore le championnat de première division au milieu des années 90.
Il symbolisait la talentueuse génération du Football Club de Metz qui vivait alors ses meilleures années. Il devient titulaire à 20 ans et devient une pièce maîtresse de l’attaque. Lors de la saison 95-96, les PP (Pires & Pouget) flingueurs marquent 11 buts chacun en championnat et leur équipe remporte la coupe de la ligue afin de se qualifier pour la prochaine coupe de l’UEFA. Ils seront éliminés par Newcastle en 8èmes de finale mais cela constitue la meilleure campagne européenne de l’histoire du FC Metz tandis que Robert vit ses premières sélections en équipe de France. La saison suivante, alors champions d’automne, ils laissent filer le titre national lors de la dernière journée au bénéfice du RC Lens (Metz termine deuxième à la différence de buts, meilleure performance nationale du club). Le club grenat ne se remettra jamais de cet échec et ne passera même pas le 3ème tour préliminaire de C1 car ses talents ont fui la Lorraine.

Le joueur formé au Stade de Reims gardera de proches relations avec le club messin qui retiendra qu’il a marqué 11 buts durant chacun de ses trois derniers championnats de France sous leurs couleurs. A l’été 98, il fait partie de la légendaire liste des vingt-deux joueurs d’Aimé Jacquet qui lui offre un rôle plus polyvalent pour lequel il est prié de « muscler son jeu ».
Suite à cette compétition, et sollicité par de nombreux clubs, il choisit l’OM où il s’impose avec succès. Lors de sa seconde saison, sa première en tant que capitaine, il est pris en grip par les supporters marseillais et décide de changer d’air à nouveau. Encore une fois, avant de représenter ses nouvelles couleurs, il participe à un été réussi avec ses copains de l’équipe de France. Lors de l’Euro 2000, qu’il a passé en majorité sur le banc, il apportera sa fraîcheur en finale avant de transmettre la balle à Trézéguet pour le succès qu’on connaît.

A partir de 2000, Arsenal et sa colonie française voient éclore un Pires ‘musclé’ et encore meilleur ; l’année suivante, il profite de l’absence de Zidane en coupe des confédérations pour dominer le milieu de terrain et être élu meilleur joueur de la compétition lors du sacre bleu. Durant la saison suivante, il forme, aux côtés de Patrick Vieira, un milieu de terrain redouté dans toute l’Angleterre jusque sa douloureuse blessure au genou. A la fin de la saison, les Gunners sont sacrés champions et appellent Robert Pires sur la pelouse. C’est en béquilles qu’il viendra soulever le trophée, il vient également d’être élu meilleur joueur de Premier League. Il quittera Arsenal après six saisons, il y laissera un excellent souvenir et un bilan de 84 buts en 284 matchs sous Arsène Wenger.
Son palmarès sous les couleurs du plus titré des clubs londoniens parle de lui-même : trois coupes d’Angleterres et deux premierships, ce deuxième titre de champions entrera dans la légende britannique puisque les Gunners ont terminé le championnat, invaincus (30 buts pour Thierry Henry).

Il ne manquait qu’une chose à la superbe génération 2000 d’Arsenal FC pour devenir légendaire, une coupe aux grandes oreilles. Seulement, en 2006, lors de leur saison européenne la plus aboutie, ils se sont inclinés au pied de la dernière marche, face aux barcelonais de Ronaldinho (2-1 au Stade de France). Comme souvent, les finales se jouent sur les détails les plus infimes et bien malin qui peut prédire le vainqueur si Pires n’était pas sorti à la 18ème minute pour laisser sa place à Almunia suite à l’expulsion de Lehmann. Après ce match, Pires, alors âgé de 32 ans, ne verra pas son contrat renouvelé, et signera à Villareal. Comme avant chacun de ces transferts, Pires espère s’affirmer lors d’une compétition internationale mais… il n’a pas été appelé depuis presque deux ans par Raymond Domenech, et malgré le mea culpa du joueur (en rapport à des critiques médiatisées à l’encontre du sélectionneur) il n’accompagnera pas ses copains en Allemagne en 2006.

Après une autre grave blessure au genou, Pires débute avec Villareal en mars 2007 et s’y trouve toujours aujourd’hui. Il s’est imposé comme un des meilleurs joueurs du club qui a fini deuxième de la Liga en 2007-08. Bien que le sous-marin jaune paraisse couler en ce début de saison 2009-10, le joueur français, qui a fraichement fêté ses 36 ans, a enchaîné quelques brillantes performances au Madrigal et elles semblent relancer Villareal. Jamais considéré comme une légende, le statut international de Robert Pires est indéniable. Si il avait bénéficié différemment de l’effet papillon, si il avait eu moins de blessures et fais quelques meilleurs choix, il aurait été plus fort. A la vue de certains noms sur les listes de l’équipe de France, on pense régulièrement qu’il a sa place, par la propreté de son jeu, son intelligence, et son fair-play. Suite à de tels propos, Monday Sport risque de ne pas figurer dans le groupe pour affronter l’Eire, espérons que ça ne nous coûtera pas une coupe du monde…

lundi 2 novembre 2009

La chute de l'armée rouge

Derrière ce titre pas super fun se cache une référence à l'équipe de Football du FK CSKA Moscou. Elle fut l'équipe de l'armée rouge pendant longtemps avant de représenter jusqu'à récemment une des rares équipes russes dont on pouvait citer trois joueurs.

D'ailleurs, c'est bien pour ça qu'il y a quatre ou cinq ans quand on cherchait un défi sur Football Manager on sélectionnait le CSKA Moscou pour être sur de jouer la ligue des champions et gagner au moins deux titres minimum dans l'année sur le territoire en gérant pas trop mal les quatre gros matchs de l'année en championnat et la finale de la coupe de Russie contre le Spartak Moscou trois fois sur quatre.

Ensuite, on finissait très souvent relégué en coupe UEFA après les poules pour espérer atteindre le dernier carré avec un tirage pas trop dur et la moitié des équipes jouant la coupe pour s'occuper. Et bien ce qui se passait dans le monde virtuel s'est souvent confirmé dans le monde réel entre 2003 et 2006. En effet, le CSKA enchaine les bonnes saisons avec en 4 saisons; 3 championnats, 2 Supercoupes de Russie, 2 coupes de Russie et surtout la coupe UEFA en 2005. Cette année, le club est sponsorisé indirectement par l'homme qui valait 3 milliards : Roman Abramovitch avec son groupe pétrolier Sibneft.

A ce moment là, l'équipe titulaire est tout juste incroyable avec en attaque Ivica Olic ( aujourd'hui au Bayern) Wagner Love (encore au club mais prêté au Palmeiras cette année) Jo (aujourd'hui à Manchester City), au milieu Yuri Zhirkov ( aujourd'hui à Chelsea ) Daniel Carvalho ( peut être le meilleur joueur de l'équipe et pourrait jouer dans n'importe quel grand club européen ), en défense un quatuor ultra solide composant en grande partie la défense de l'équipe nationale de l'époque sans oublier le jeune gardien et capitaine aujourd'hui Igor Akinfeev trop souvent oublié dans les grands gardien européens.

Voilà pourquoi en 2005, le CSKA Moscou apparaît comme étant la meilleure équipe de Russie et surement aussi continentale (d’Europe si on excepte les cinq grands championnats). De plus, le CSKA possède une rigueur et une stabilité dans la gestion du staff et de l'effectif qui ne change que très peu d'année en année en gardant ses meilleurs joueurs. Mais ce doux rêve moscovite ne pouvait pas durer éternellement et avec l'évidence de talent en Russie, les gros clubs ne tardent pas à recruter directement au cœur de la capitale Russe.

En deux ans, tout s'effondre pour le CSKA qui perd beaucoup de joueurs et surtout qui n'arrive plus à régner sur le championnat (2ème en 2006,3ème en 2007, 2ème en 2008, et cette année ils ne peuvent plus mathématiquement être champions à 3 journées de la fin et peuvent même finir 5ème et non européens) Le CSKA est donc en train de vivre sa pire saison depuis 10 ans et vient de renvoyer Juande Ramos (ancien coach du FC Séville, débarqué à Moscou après un passage express à Tottenham) après 47 jours au poste !

Là, c'est sur, rien ne va plus au CSKA et en plus de ça… voilà d'autres clubs russes qui se distinguent sur la scène européenne, voir le Rubin Kazan avec 4 points après 3 matchs dans un groupe qui contient juste le FC Barcelone et l'Inter de Milan. Et… le CSKA cette année où sont-ils ? 3ème avec 3 points en 3 matchs, ce n’est pas gagné pour la qualification.

Peut-on alors conclure que les années folles du CSKA ont tiré vers le haut l'ensemble du football Russe (équipe nationale en barrages pour la coupe du monde contre la Slovénie) ? La réponse par l’affirmative parait facile et tentante mais bien réelle ! On ne peut s'empêcher de penser que le CSKA a permis à tout un pays de prouver que leur football tenait la route et qu'ils avaient leurs places parmi les grands. Quel avenir maintenant pour le CSKA ? Pas facile à dire surtout après une année comme celle qui se termine en Russie, mais la mise en place d'un entraineur russe au poste de coach semble vouloir montrer la volonté des dirigeants de repartir comme à la base de leur succès story c'est-à-dire… par la base.

Article disponible également sur http://zinfomanes.over-blog.com