mardi 29 décembre 2009

Love Me Thunder

A l'été 2005, le dévastateur ouragan Katrina frappa le sud des Etats-Unis et a rendu sinistrées de nombreuses villes dont la Nouvelle-Orleans. Les basketteurs des Hornets sont donc allé jouer a 1000 kilomètres au Nord en intérim, à Oklahoma City. Le public du Ford Center, peu habitué à un tel spectacle a répondu présent à chaque match joué dans cette enceinte. Le monde du basket se souvient d'un public enthousiaste, debout tout au long des matchs et acclamant les exploits d'un certain Chris Paul, alors élu Rookie de l'année haut la main.

Depuis, suite a d'énormes efforts des joueurs et des communautés locales, les frelons sont devenus des acteurs incontournables de la conférence ouest et ont retrouvé la Nouvelle-Orleans, laissant orphelin l'Etat d'Oklahoma et la ville homonyme. Vous vous demandez maintenant comment cette histoire tournera pour bien finir ? A quelle heure aura lieu le happy-ending sur un fond d'Elvis Presley ?

Il se trouve que cette même année, un homme d'affaire d'Oklahoma City prenait en main la franchise des Seattle Supersonics. Deux ans plus tard, suite a des difficultés sportives et financières, la direction du club prend la décision de déménager et de changer de nom. Les nouveaux Thunder s'installèrent donc à... Oklahoma City. Coïncidence ou magouille ? Clay Bennett est montré du doigt mais l'environnement de Seattle n'était plus compatible avec les progrès du club... et afin d'équilibrer la transaction, l'appellation SuperSonic reste dans la ville de Starbucks et du grunge.

Il y a un peu plus d'un an, les Thunder commençaient à écrire leur histoire avec un bilan de 1 victoire pour 12 défaites et viraient le coach P.J. Carlesimo. La franchise, qui n'aurai sans doute jamais vu le jour sans une tragique histoire d'intérim, embaucha alors un coach temporaire, Scott Brooks, qui n'avait alors aucune expérience en tant que coach NBA (seulement quelques années en tant qu'assistant).

Aujourd'hui, le pari s'avère payant car Brooks est toujours en poste et le bilan positif de l'équipe (15V – 14D) fait d'elle un outsider légitime pour les playoffs dès sa deuxième saison. Nous ne terminerons pas cette chronique sans saluer les joueurs qui offrent un jeu spectaculaire, en particulier le jeune trio Durant – Green – Westbrook. Aimez-les ou pas, si vous êtes amateurs de basket, vous entendrez leurs noms encore de nombreuses fois... et Mondaysport sera assis au premier rang.

lundi 21 décembre 2009

Lille de la tentation

En cette période de fêtes de Noël, nous vous devons une livraison spéciale...la passion d’Agassi pour les perruques ?...Non , l’amour de Tiger Woods pour sa femme ? Évitons. Une fois n'est pas coutume, le paquet sous le sapin vient du Nord... car si l’on devait citer les supporters les plus gâtés du ballon rond, hormis les bordelais, on penserait certainement aux habitués du Stadium Nord de Villeneuve d’Ascq. Vous l’avez compris, Monday Sport a choisi de s’intéresser à la bonne surprise de la première partie de la saison, le Lille Olympique Sporting Club.

Nous sommes à l’issue de la 7ème journée de Ligue 1, le 27 septembre 2009, et le LOSC vient d’arracher un piteux match nul face à des Niçois englués dans la zone de relégation. Lille pointe alors à la 17ème place avec six points au compteur, et 5 petits buts marqués. Mais, finalement, peut-être que ce but inscrit à la 89ème minute par un Pierre-Alain Frau revanchard et remis de son enlèvement (rappelons cet épisode qui prête à sourire : le PAF avait été enlevé chez lui, cambriolé et ligoté dans le coffre d’une voiture avant d’être relâché), a été le point de départ du redressement du club du nord.

En effet, c’est à partir de là que les Lillois ont semblé se réveiller. Le derby remporté 3-2 en terre boulonnaise témoignait alors de ce regain de forme. Rudi Garcia, l’entraîneur du LOSC, peut en tout cas tirer un coup de chapeau à deux de ses attaquants qui plantent des buts comme on enfile des perles : Pierre-Alain Frau, mais aussi et surtout, la recrue en provenance du Mans, Gervinho. La mobylette de Côte d’Ivoire (9 buts en 17 matchs) est en pleine forme et son aisance technique est une des raisons majeures de la puissance statistique actuelle de l'équipe. Aujourd’hui, le LOSC pointe à la troisième place du classement et présente la meilleure attaque, avec 33 réalisations. Mieux que ça, les quatre récentes victoires consécutives à quatre buts marqués et le succès 3-0 face au Mans hier les ont propulsés sur le podium de la ligue 1 et en 16èmes de finale en Europa League. Alors, oui, neuf points de retard sur le leader bordelais, c’est un écart conséquent, mais si les nordistes parvenaient à maintenir ce rythme effréné, nul doute qu’ils ne seraient plus très loin du paradis. Oui, Lille est bien l’équipe du mois de Décembre avec ces 18 buts marqués en 5 matchs ! Mais comment se fait t’il que la mayonnaise prenne d’un seul coup, après un début de saison poussif voir catastrophique ?

A l'image du jeu huilé des Dogues, la réponse est collective. Tout d'abord, citons l'éviction sur le banc de Butelle et le retour de Landreau, pas exceptionnel mais efficace ! Ensuite, la défense, Rami a retrouvé de la sérénité tout comme son compère Béria ! Ensuite, nous pouvons mentionner le gros travail de l'entraineur, mais surtout à un milieu de terrain ultra efficace composé de joueurs de Ligue 1 chevronnés. En premier, un joueur qui fait son come back en France après son bide monumental à Villareal … j’ai nommé Rio Mavuba. L’ancien girondin est tout feu tout flamme et a retrouvé son niveau qui lui avait fait rejoindre l’équipe de France (dans un match où notre cher Raymond l’avait grillé). Ensuite, il y a un joueur expérimenté qui livre des prestations toujours propres, Florent Balmont. Enfin, le troisième larron qui tient la boutique lilloise est la perle Yohan Cabaye ! On le disait partant pour Bordeaux cet été en cas de départ de Fernando - or, ce dernier est resté en Gironde pour la plus grande tristesse du joueur… et après une période moyenne, le talentueux milieu de terrain a pris le jeu à son compte avec 6 buts à son compteur!

Quant à l’extra-sportif, les coulisses du club, comment ne pas citer l’homme qui est à l’origine de cette réussite et qui compte bien emmener son club le plus haut possible, j’ai nommé : Michel Seydoux ! (aucun lien avec Seydou Keita) Depuis plus de cinq ans, ce président passionné met tout en œuvre pour que Lille devienne un grand club, et cela passe évidemment par la construction d’un stade digne d’une telle ville. Entre les multiples oppositions locales et les difficultés juridiques pour obtenir un permis de construire qui en découlent, Michel Seydoux n’a pas été gâté, mais il semblerai qu’il touche au but puisque le permis de construire lui a finalement été délivré. Se pose dès lors le problème du financement de ce stade mais on ne s’inquiète plus trop sur ce point, les délocalisations au Stade de France en championnat et en ligue des Champions, d’une part, et les ventes de joueurs à prix record au richissime ami lyonnais d’autre part permettent d’envisager l’avenir sereinement. Rappelons que le frère de Michel Seydoux, Jérôme, occupe une place dans le conseil administratif lyonnais, et que les Eric Abidal, Kader Keita, Jean II Makoun, Bodmer ou plus récemment Michel Bastos, c’est en grande partie grâce à lui. Ainsi, les caisses du club nordistes se sont remplies, et continuent de se remplir. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Certes, on est loin de la grande équipe du coach Vahid (Halilhodzic) et son épopée en Champion’s league avec une victoire sur Parme à l’extérieur avec un but du fameux Johnny (Ecker)… mais on peut penser que Monsieur Garcia, ancien joueur du Losc qui avait presque été licencié par son club cet été ne va pas terminer comme lors de sa saison en tant que joueur en 1970 à Corbeil-Essone. En mélangeant jeunesse et ancienneté avec un soupçon de talent, le onze qui figurait déjà bien lors des saisons précédentes, pourrait, dans les années à venir, non seulement tutoyer les sommets nationaux, mais pourrait, qui sait, venir taquiner plus d’une équipe sur la scène continentale. Avec un effectif de plus en plus ambitieux, dont l’on ne citera que les Gervinho, Hazard, Rami, Landreau, ou Cabaye, tous les espoirs sont permis. En tout cas Monday Sport sait qu'ils finiront dans le top 5 cette saison.

lundi 14 décembre 2009

Que reste-t-il du sport Français ?

La fin d'année donne lieu à une multitude de prix et traditionnelles bilans. Nous allons nous prêter à l'exercice de l'analyse avec un sujet pour le moins dense, à savoir le sport Français.
Se faire une idée du niveau global des sportifs du pays semble difficile, il convient donc de s'intéresser de près aux résultats de l'année et d'essayer de comprendre le pourquoi du comment de la médiocrité de ce bilan. Et pour mieux comprendre les raisons qui poussent le sport français dans une impasse, commençons par voir comment il semble limité par des éléments extérieurs extra sportifs avant de s'attarder sur sa propre responsabilité dans cet échec.

Pour pouvoir résumer l’année sportive 2009 Française, faisons un bilan des performances dans les compétitions majeures dans les domaines les plus populaires (Football, Basket-ball, Rugby, Handball, Tennis, Volley-ball).

Football :
Ligue des Champions 2008-2009 - 1 seul club qualifié en 1/8 et éliminé au même stade. On peut penser que cette année au moins 1 des 2 clubs qualifié pourra atteindre les quarts de finale. Sans parler de l’équipe nationale qui a dû se heurter aux barrages pour se qualifier haut la main.


Basket-ball :
Euroligue – Aucun club au 2e tour. Là aussi on peut penser que l’ASVEL pourrait y accéder cette année mais sans réelle chance de qualification pour les ¼ de finale.


Rugby :
H-CUP – Seul Toulouse est sorti des poules pour se faire éliminer en ¼ de finale. Ce fut l’une des plus mauvaises années pour le rugby Français en H-CUP depuis 10 ans.


Tournoi des 6 Nations – France 3e ex aequo avec le Pays de Galle. Ici aussi, une des pires performances depuis 10 ans dans la compétition

Handball :
Champions League : seul un club s’est hissé au 2e tour pour ne pas le passer par la suite. Cette année on peut penser que Montpellier vise le dernier carré.
L’équipe Nationale masculine est championne olympique et du monde en titre avec dans ses rangs les meilleurs joueurs du monde sur les 2 dernières années à savoir Karabatic et Omeyer. L’équipe nationale féminine est en pleine reconstruction et tente actuellement de se qualifier pour les demi-finales des championnats du monde.

Tennis :
Grands Chelems ; les Français n’ont pas fait mieux qu’un quart de finale cette année.
Coupe Davis : la France n’a pas passé le premier tour contre la République Tchèque.
Fed Cup : pas mieux pour les filles

Volley-ball :
Champions League : aucun club en 1/8 de finale chez les hommes et seulement Cannes chez les femmes qui en sont restés à ce stade.
Les hommes sont vice-champions d’Europe.

En étant objectif on peut affirmer que le bilan est plutôt maigre et alarmant.
Évidemment, on pourra nuancer ce constat en parlant des exploits de S.Loeb, G.Gaultier, J.B Grange ou encore Djibril Ci… euh non.
Mais il est important de garder les sports les plus populaires et donc générant le plus d’intérêt par les médias, le public, les politiques et le commerce.

Nous en avions déjà parlé dans un Lundi précédent mais on ne peut pas dire que les médias Français mettent les sportifs Nationaux dans les meilleurs conditions pour exercer leur métier. De plus la France craint le syndrome du favori quelque soit le sport. De plus, comme dirait Philippe Lucas assez souvent « la France n’est pas un pays pour former des champions et pis c’est tout ». Il n’a pas tort Philou mais il faut dire que nous ne mettons pas toutes les chances de notre coté.

On sait que le Football est la vitrine du sport Français car c’est de loin le sport le plus pratiqué en France et qui génère le plus de revenus. On entend tous les jours des critiques vis-à-vis du salaire colossal des joueurs de Ligue 1 par rapport au spectacle proposé et aux résultats précédemment démontrés. Pour réconcilier tout le monde la fiscalité Française avait trouvé une bonne parade en proposant le DIC (droit à l’image collectif) qui permettait d’exonérer jusqu’à 30% des charges sociales pour les professionnels du Football, Rugby, Basket, Hand et Volley. Le coup de pouce était généreux et sur le papier permettait d'attirer de meilleurs joueurs car ils se verraient proposer des salaires supérieurs et ainsi par la même occasion le spectacle s’en verrait améliorer.

La proposition n’a pas fait ses preuves dans le football ou en tout cas n’a pas eu le temps de convaincre le gouvernement qui a préféré mettre fin à ce « bonus ». Le problème majeur vient des revenus générés par le football. Il est certain que la majorité des clubs va pouvoir s’en remettre mais que dans d’autres sports aux budgets plus modestes la décision de supprimer le DIC a fait l’effet d’une bombe.
C’est le cas dans le Rugby par exemple ou les présidents de clubs ont menacé de faire grève récemment. Le gouvernement vient donc sûrement de faire une erreur en oubliant que le sport français ne se résumait pas seulement au Football.

Les raisons de ce coup de poignard ?

Dans un rapport du Jeudi 10 Décembre, (expliqué dans un article du Monde.fr) la cour des comptes révèle que les grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon ou Bordeaux se soucient d’abord du « besoin de financement des sociétés sportives, sans se soucier suffisamment des risques financiers qu'elles courent à soutenir les clubs, ni des retombées en terme économique ou social »

Ce rapport cite l'exemple de Paris. La capitale consacrera 9,5 millions d'euros, en 2010, au "sport de haut niveau". Un "effort élevé", souligne la mairie de Paris, malgré une baisse de 1,4 millions dans le budget qui sera voté lundi 14 décembre. Toujours selon ce rapport, les clubs dans lesquels investissent les villes, ne semblent pas s’impliquer dans les événements sportifs organisés par les mairies. Pire certains clubs créent même des fondations, elles-même financées par la ville, pour mener à bien ces projets. Une aberration au vue de l'indignation que la suppression du DIC a pu provoquer chez certains grands dirigeants du Football Français.

Nous voilà pris dans un cercle vicieux où le serpent se mord la queue.
Le sport Français subit une double pression : celle des brillants résultats de l'étranger, et par conséquent celle de la comparaison.
S'ajoutant à cela les attentes d'un public de plus en plus exigeant, de médias acerbes et tranchants et d'un gouvernement trop réactif à la moindre dérive.

Comment les choses évolueront-elles en 2010 ?
Le sport Français sortira-t-il de cette impasse ?

lundi 7 décembre 2009

Le duel de l'année

Encore de la boxe cette semaine mais il faut bien dire que l'actualité le permet.
Après l'éloge de David Haye nous allons cette semaine nous intéresser à un autre monument de la boxe qui cette fois n'a plus rien à prouver.

Floyd Mayweather Jr. a grandi. En plus de 10 ans de carrière professionnel, il a gagné six titres de champion du monde dans cinq catégories différentes, a viré son père pour un coach qui serait moins exigeant, puis a pris sa retraite (2 fois) sans avoir perdu un combat. Il est monté sur le ring pour quarante affrontements qui ont tous la particularité d'avoir eu lieu aux USA et en est descendu avec autant de victoires dont 25 par K.O. Selon lui même, il est le plus grand boxeur de tous les temps devant Ali et Sugar Ray Robinson. Selon les statistiques, De la Hoya a fait mieux car champion dans six catégories différentes. Selon le ring, Mayweather a dominé le Golden Boy à la retraite par sa vitesse et sa précision. Conclusion, comparer la carrière de différents boxeurs, contemporains ou pas, sera toujours relatif.
Mais ce qui est sur c'est que Floyd est sur le papier le boxeur léger parfait.

A 32 ans, couronné de nombreuses fois et conscient de son exceptionnelle technique, Money Mayweather continue de s'éloigner de la boxe pour notamment s'impliquer dans le catch. Il y fera quelques apparitions rapides pour un cachet conséquent.
Il ne peut malgré tout s'empêcher de revenir à la boxe.
En tant qu'observateurs, nous ne pouvons qu'apprécier et ceux qui l'ont récemment vu face a Marquez et Hatton ne peuvent regretter qu'il continue d'écrire sa légende... a l'aube de 2010, qui peut le battre ? Je ne vois qu'un candidat, un seul, il est aujourd'hui considéré comme le meilleur boxeur du monde toutes catégories confondues... Manny "Pacman" Pacquiao. Le philippin est le seul boxeur à avoir détenu en même temps des ceintures mondiales dans 7 catégories de poids différents.

Ce qui énervé sans doute Mayweather, c'est qu'au cours de sa carriere, il est auteur des mêmes prouesses que lui, en mieux. Pacquiao a également domine Hatton, et Marquez (2 fois). Pour prouver qu'il est le meilleur boxeur de tous les temps, Mayweather va devoir donner quelques coups de poings au meilleur boxeur de 2010.
Le risque est énorme pour Floyd car il est entré dans la légende grâce à son palmarès et son invincibilité, et en quelques rounds il peut permettre à Pacquiao de battre une légende vivante. Le pire c'est que malheureusement pour Mayweather, le 13 Mars 2010, c'est ce qu'il va se passer car Manny va l'écraser avant même la fin des 12 rounds lui faisant regretter d'avoir eu les yeux plus gros que les gants.