lundi 14 décembre 2009

Que reste-t-il du sport Français ?

La fin d'année donne lieu à une multitude de prix et traditionnelles bilans. Nous allons nous prêter à l'exercice de l'analyse avec un sujet pour le moins dense, à savoir le sport Français.
Se faire une idée du niveau global des sportifs du pays semble difficile, il convient donc de s'intéresser de près aux résultats de l'année et d'essayer de comprendre le pourquoi du comment de la médiocrité de ce bilan. Et pour mieux comprendre les raisons qui poussent le sport français dans une impasse, commençons par voir comment il semble limité par des éléments extérieurs extra sportifs avant de s'attarder sur sa propre responsabilité dans cet échec.

Pour pouvoir résumer l’année sportive 2009 Française, faisons un bilan des performances dans les compétitions majeures dans les domaines les plus populaires (Football, Basket-ball, Rugby, Handball, Tennis, Volley-ball).

Football :
Ligue des Champions 2008-2009 - 1 seul club qualifié en 1/8 et éliminé au même stade. On peut penser que cette année au moins 1 des 2 clubs qualifié pourra atteindre les quarts de finale. Sans parler de l’équipe nationale qui a dû se heurter aux barrages pour se qualifier haut la main.


Basket-ball :
Euroligue – Aucun club au 2e tour. Là aussi on peut penser que l’ASVEL pourrait y accéder cette année mais sans réelle chance de qualification pour les ¼ de finale.


Rugby :
H-CUP – Seul Toulouse est sorti des poules pour se faire éliminer en ¼ de finale. Ce fut l’une des plus mauvaises années pour le rugby Français en H-CUP depuis 10 ans.


Tournoi des 6 Nations – France 3e ex aequo avec le Pays de Galle. Ici aussi, une des pires performances depuis 10 ans dans la compétition

Handball :
Champions League : seul un club s’est hissé au 2e tour pour ne pas le passer par la suite. Cette année on peut penser que Montpellier vise le dernier carré.
L’équipe Nationale masculine est championne olympique et du monde en titre avec dans ses rangs les meilleurs joueurs du monde sur les 2 dernières années à savoir Karabatic et Omeyer. L’équipe nationale féminine est en pleine reconstruction et tente actuellement de se qualifier pour les demi-finales des championnats du monde.

Tennis :
Grands Chelems ; les Français n’ont pas fait mieux qu’un quart de finale cette année.
Coupe Davis : la France n’a pas passé le premier tour contre la République Tchèque.
Fed Cup : pas mieux pour les filles

Volley-ball :
Champions League : aucun club en 1/8 de finale chez les hommes et seulement Cannes chez les femmes qui en sont restés à ce stade.
Les hommes sont vice-champions d’Europe.

En étant objectif on peut affirmer que le bilan est plutôt maigre et alarmant.
Évidemment, on pourra nuancer ce constat en parlant des exploits de S.Loeb, G.Gaultier, J.B Grange ou encore Djibril Ci… euh non.
Mais il est important de garder les sports les plus populaires et donc générant le plus d’intérêt par les médias, le public, les politiques et le commerce.

Nous en avions déjà parlé dans un Lundi précédent mais on ne peut pas dire que les médias Français mettent les sportifs Nationaux dans les meilleurs conditions pour exercer leur métier. De plus la France craint le syndrome du favori quelque soit le sport. De plus, comme dirait Philippe Lucas assez souvent « la France n’est pas un pays pour former des champions et pis c’est tout ». Il n’a pas tort Philou mais il faut dire que nous ne mettons pas toutes les chances de notre coté.

On sait que le Football est la vitrine du sport Français car c’est de loin le sport le plus pratiqué en France et qui génère le plus de revenus. On entend tous les jours des critiques vis-à-vis du salaire colossal des joueurs de Ligue 1 par rapport au spectacle proposé et aux résultats précédemment démontrés. Pour réconcilier tout le monde la fiscalité Française avait trouvé une bonne parade en proposant le DIC (droit à l’image collectif) qui permettait d’exonérer jusqu’à 30% des charges sociales pour les professionnels du Football, Rugby, Basket, Hand et Volley. Le coup de pouce était généreux et sur le papier permettait d'attirer de meilleurs joueurs car ils se verraient proposer des salaires supérieurs et ainsi par la même occasion le spectacle s’en verrait améliorer.

La proposition n’a pas fait ses preuves dans le football ou en tout cas n’a pas eu le temps de convaincre le gouvernement qui a préféré mettre fin à ce « bonus ». Le problème majeur vient des revenus générés par le football. Il est certain que la majorité des clubs va pouvoir s’en remettre mais que dans d’autres sports aux budgets plus modestes la décision de supprimer le DIC a fait l’effet d’une bombe.
C’est le cas dans le Rugby par exemple ou les présidents de clubs ont menacé de faire grève récemment. Le gouvernement vient donc sûrement de faire une erreur en oubliant que le sport français ne se résumait pas seulement au Football.

Les raisons de ce coup de poignard ?

Dans un rapport du Jeudi 10 Décembre, (expliqué dans un article du Monde.fr) la cour des comptes révèle que les grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon ou Bordeaux se soucient d’abord du « besoin de financement des sociétés sportives, sans se soucier suffisamment des risques financiers qu'elles courent à soutenir les clubs, ni des retombées en terme économique ou social »

Ce rapport cite l'exemple de Paris. La capitale consacrera 9,5 millions d'euros, en 2010, au "sport de haut niveau". Un "effort élevé", souligne la mairie de Paris, malgré une baisse de 1,4 millions dans le budget qui sera voté lundi 14 décembre. Toujours selon ce rapport, les clubs dans lesquels investissent les villes, ne semblent pas s’impliquer dans les événements sportifs organisés par les mairies. Pire certains clubs créent même des fondations, elles-même financées par la ville, pour mener à bien ces projets. Une aberration au vue de l'indignation que la suppression du DIC a pu provoquer chez certains grands dirigeants du Football Français.

Nous voilà pris dans un cercle vicieux où le serpent se mord la queue.
Le sport Français subit une double pression : celle des brillants résultats de l'étranger, et par conséquent celle de la comparaison.
S'ajoutant à cela les attentes d'un public de plus en plus exigeant, de médias acerbes et tranchants et d'un gouvernement trop réactif à la moindre dérive.

Comment les choses évolueront-elles en 2010 ?
Le sport Français sortira-t-il de cette impasse ?

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