lundi 28 mars 2011

Batman n'est pas Blazé.

Nous sommes le Vendredi 25 Mars 2011, à Portland et plus précisément dans un stade qui affiche complet à tous les matchs depuis Décembre 2007 à savoir le Rose Garden et ses 20500 fans qui viennent acclamer les Portland Trailblazers.

Il reste 0,9 secondes à jouer, Nicolas Batum, l'un des 12 français évoluant en NBA cette année, originaire du Calvados et ayant fait ses gammes dans le club du Mans sous la direction de Philippe Desnos puis de Vincent Collet qui sera aussi son entraîneur en équipe de France senior en 2009, s'apprête à effectuer deux lancers francs pour ramener son équipe à 96 partout.
Face à Portland, les Spurs de San Antonio et de Tony P.

Nicolas Batum aurait bien rejoint les Spurs au moment de la draft 2008 mais à la place du Texas, les Houston Rockets ( rivaux historique des Spurs ) décident de le choisir pour le transférer directement à Portland. Une manoeuvre habile pour ne pas enrichir de nouveaux talents une équipe des Spurs alors vieillissante. Batum est déçu sur le moment mais il s'en remet vite et effectue une première saison en commençant 76 fois dans le 5 de départ. Un événement pour ce rookie qui s'attendait à un temps de jeu minimum.
L'année dernière Batman se blesse mais participe quand même au playoffs et la défaite des siens au premier tour face aux Suns.
Cette année, il va falloir que Portland finisse fort pour espérer rester dans le top 8 et ainsi atteindre pour la 3e année consécutive depuis l'arrivée de Nicolas les Playoffs.
Cela passe par la réussite des deux lancers francs pour aller chercher une prolongation contre ses ex-futurs coéquipiers.

L'ambiance est électrique, il y a encore 1 minute, Portland était mené de 4 points et n'avait pas la balle. Un miracle si Nicolas se retrouve sur la ligne des lancers francs maintenant.
Il met le premier, le public souffle. Il met le second, le public est soulagé, au pire, ils auront des prolongations. Temps mort.

Batum reste sur le terrain pour la remise en jeu des Spurs, il est réputé pour être un redoutable défenseur, d'ailleurs son début de saison fut marqué par un recadrage défensif le poussant à prendre beaucoup moins de tirs. San Antonio ne trouve pas de solution et jette la gonfle vers Manu Ginobili. Celle ci sort directement. Temps mort.

Tous les regards se tournent alors vers la star de Portland, Brandon Roy, il va tenter un tir miraculeux pour arracher la victoire à moins d'une seconde de la fin. La défense des Spurs le sait. Nicolas Batum le sait aussi et part dans le dos de la défense pour lancer sa course.
Andre Miller le voit et tente le Alley oop. Le temps s'arrête, la balle passe au dessus de tous les joueurs, arrive directement dans les mains de Batum déjà en l'air, déjà prêt à marquer. Il a juste le temps de toucher la balle pour une claquette, celle ci fait un tour sur le cercle avant de rentrer. Batum explose de joie, le Rose Garden est en fusion. Batum vient de marquer 4 points de suite alors qu'il restait 0,9 secondes à jouer. Il conclut une semaine à plus de 20 points de moyenne, il obtient une victoire décisive dans la course aux Playoffs, il est le héros d'un soir.

Peu importe si Portland vient de perdre la nuit dernière, ils seront aux Playoffs, peut être même contre les Spurs. Tony Parker aura alors l'occasion de prendre sa revanche.
Dans tous les cas Nicolas Batum vient peut être d'écrire un tournant de son histoire.

lundi 21 mars 2011

Udine à l'aise !

Entre les pattes monumentales de quelques dinosaures se partageant périodiquement le championnat d’élite du football italien, l’édition 2010-11 a vu éclore une équipe fraîche, au sceau familier mais ne l’ayant pourtant jamais remporté. Non, ce n’est pas vers le stade San Paolo de Naples (deux titres à la fin des années 80) que votre regard devrait se tourner mais vers le club tremplin des Oliver Bierhoff, Nestor Sensini, Thomas Helveg, Vincenzo Iaquinta ou autres.

Udinese n’a pas gagné de titre de Série A malgré sa longue histoire ; quelques dynasties concurrentes s’étant accaparé la plupart des trophées. Au lendemain d’une saison 2009-10 triste (quinzième place) le patriarche Giampaolo Pozzo engage Francesco Guidolin, coach énigmatique et bourlingueur (déjà passé à Udine puis Monaco et Palerme entre autres) pour renouer avec un jeu séduisant et des résultats honorables.

La mission démarra… très mal puisque le club se trouvait bon dernier avec environ zéro points au compteur après quatre journées de championnat, télévisées en plus. Le club zébré n’a pourtant pas cherché à remplacer l’entraîneur ; Pozzo et son frère, à la tête du club depuis vingt-cinq ans, ont pour habitude de laisser le temps à leurs architectes de bâtir un collectif solide. Ces valeurs de travail et d’équilibre avaient déjà trouvé refuge dans cette ambassade du football qui a vu la génération de Zaccheroni 1995-98 élaborer un 3-5-2 exemplaire et avaient bénéficié au sport et à ses acteurs.

Entre les boulettes monumentales de quelques pontes mafieux, le club frioulan a réussi à se construire un effectif qui tient la route et techniquement capable d’appliquer un jeu magnifique. Alors que j’écris ces lignes, le chianti coule à flots Udinese est en train de gagner son quatrième match de championnat de suite. Quatre correspond également à son classement actuel.

Loin du conservatisme moribond d’un football italien à la compétitivité en recul mais quelques mètres devant Medhi Benatia, s’amusent deux virtuoses, Antonio Di Natale, qui compte bien conserver son titre de capocannionere (25 buts cette saison), ainsi que le phénomène chilien Alexis Sanchez (12 buts). Gokhan Inler et Kwadwo Asamoah pour ne citer qu’eux, sont d’autres exemples d’un recrutement de jeunes talents à former puis à faire briller avant de les voir partir vers des clubs plus riches, laissant derrière-eux une plus-value enthousiasmante. Va bene !

Par ailleurs, les coupes d’Europe ne sont pas là pour nous rassurer quant à la santé des grandes équipes italiennes. Effectivement, le but de Pandev qui a sauvé l’Inter d’une douche bavaroise a évité au football transalpin d’être entièrement mis au ban des compétitions continentales, mais faut-il rappeler qu’il s’agit du club internazionale qui a survécu ? Les baromètres sont formels ; la qualité de jeu de Série A est en baisse, les stades moins pleins et les audiences suivent. Il serait plat, tel une pizza, de s’en plaindre et de fulminer contre un monde trop à la somme de quelques fumeurs de cigares dont les intérêts divergent souvent de ceux de l’art du ballon rond. Mais tant que certains propriétaires de clubs, suffisamment esthètes et fantaisistes, œuvrent en faveur du beau jeu, de la croissance dans la continuité et de la santé financière, j’écrirai dans un blog qu’on appelle Monday Sport.

lundi 14 mars 2011

La Coupe Davis en mode intertoto

La nouvelle est tombée la semaine dernière: Roger Federer sera bien présent lors de la rencontre de la Suisse du 8 au 10 Juillet prochain contre le Portugal pour le deuxième tour de la Zone Europe/Afrique (deuxième division).

Ce sera la première apparition de Federer en Coupe Davis depuis le match de barrage face à l'Italie en septembre 2009 qui avait permis à la Suisse de se maintenir dans le groupe mondial. Il avait manqué à l'appel en 2010 lors du premier tour, un rendez-vous qu'il boude d'habitude, mais aussi lors du barrage perdu au Kazakhstan, une absence qui avait fait couler beaucoup d'encre en Suisse.

Dans le même temps, on apprend que Rafael Nadal sera également présent pour le prochain tour de l'Espagne contre les Etats-Unis ce même week end de Juillet. Bien que statistiquement assez présent dans cette Coupe Davis, (Federer : 48 participations Nadal : 23) les deux cadors du tennis mondial moderne n'étaient pas le meilleur exemple d'investissement patriotique ces dernières années. Un manque de présence largement expliqué par un calendrier trop chargé et des objectifs individuels plus importants. Une raison presque légitime pour ces deux champions qui veulent peaufiner un maximum leur palmarès individuel bien plus prestigieux dans la carrière d'un joueur.

Mais il semblerait que cette année les deux potes aux 25 grands Chelems et la plupart des joueurs du top 30 se soient mis d'accord pour être tous présents en Coupe Davis, histoire d'être tous fatigués de la même façon, en même temps. C'est la grande Famille du Tennis ça. En plus ça arrange bien l'image des joueurs, Roger peut même déclarer "je me réjouis de soutenir la Suisse sur le chemin du retour vers le groupe mondial".

Super. Le problème de la participation des leaders nationaux à la Coupe Davis est résolu. Imaginez, c'est comme si on résolvait le problème de la présence pendant 90mn des leaders nationaux en Football pour des rencontres internationales amicales en plein milieu de la saison.

A moins qu'il y ait une autre raison ?

Nous sommes en 2011. Année non bissextile. C'est pas ça. Coupe du monde de Rugby cet été. Aucun rapport. Un an avant la fin du monde. Ah, on se rapproche. Les derniers J.O de l'Histoire l'année prochaine. Je crois qu'on chauffe. Londres 2012 et le Tennis au programme. Nous y voilà.

On se souvient qu'un joueur de Tennis normalement constitué privilégie son palmarès individuel.
Les J.O sont un bon moyen de rajouter une ligne sur son CV pour qu'il ait de l'allure.

Or, comment participer aux J.O de Tennis?

A ce jour, le règlement de l’ITF pour les JO 2012 n’est pas encore sorti. Mais en se basant sur celui de 2008, on apprend cela:
2 Coupe Davis minimum en 4 ans, dont 1 obligatoirement lors des 2 années qui précèdent les JO (soit, ici, 2011 et 2012) Bon, le joueur doit aussi avoir un bon classement mondial.

Donc pour la plupart des joueurs du top 30, qui peuvent prétendre à la victoire finale, autant participer dés cette année à la Coupe Davis pour être sur d'être éligible l'année prochaine à Londres. Et en regardant les présences cette année à la coupe Davis, on retrouve tous les gros noms de la discipline, chez les hommes et les femmes.

Ce qu'on pensait être un bel acte de patriotisme se trouve être sûrement et simplement un moyen de se qualifier pour LONDRES 2012 mais tant que ça relève le niveau... Le titre vous parle enfin. Bonne Semaine.

lundi 7 mars 2011

London Calling

Les Français aiment beaucoup Arsenal, club londonien parmi quelques autres ; du moins, les français qui aiment le football. Ils apprécient plus l’équipe pour la colonie tricolore estampillée Wenger depuis son arrivée que par admiration pour le jeu offensif appliqué depuis quelques saisons. La philosophie managériale est également appréciable et appréciée ; des infrastructures dernier cri tournées vers la formation sont préférées à un recrutement fastueux et rendent l’effectif actuel plutôt sexy, des stars confirmées (Van Persie, Fabregas, Nasri) aux futurs prodiges (Wilshere, Denilson, Vela).

Une vision très louable du football que le coach français n’est pas près de lâcher bien que les retombées sportives soient médiocres (aucun titre depuis 5 ans). Ce qui a maintenu Arsène en poste est peut-être (paradoxalement) le bilan financier systématiquement excédentaire grâce à un classement en championnat toujours digne et la vente de joueurs talentueux à bon prix. Pourtant, un sentiment de gâchis émane depuis quelques semaines et pour cause beaucoup de points gaspillés en cours de route comme contre Sunderland ce week-end ou encore contre Newcastle + l’arbitre après avoir mené 4-0. En premier league, le club du nord de Londres joue actuellement des coudes avec Manchester United pour la tête du classement.

En ligue des champions, ils devront résister au meilleur club du monde au Camp Nou pour espérer voir les quarts de finales. Ceux et celles qui ont vu le match aller (victoire ric-rac 2-1 d’Arsenal) savent qu’ils vont se régaler devant leur TV ce mardi, et ce, quel que soit le résultat. Dans l’histoire récente de ces clubs, le Barça a eu l’occasion de montrer deux fois sa supériorité (finale en 2006 et quarts de finales l’an dernier avec en point d’orgue un quadruplé d’un certain Lionel) mais le fait que la finale 2011 soit programmée au stade de Wembley devrait-il nous faire douter du résultat ?

Rien n’est moins sûr. Le stade susnommé a été le théâtre de la victoire de Birmingham City (ne rigolez pas !) sur les locaux (2-1) il y a quelques jours en finale de FA Cup qui fut une énième preuve du déficit mental d’un groupe qui s’effondre régulièrement dans les grands évènements. Remarquez, le physique n’est pas non plus au rendez-vous ; l’effectif est criblé de blessures comme souvent et Van Persie + Walcott manqueront le rendez-vous de cette semaine en sachant que Fabregas et Song sont incertains. Qui a dit creux de la vague ?

Le FC Barcelone, lui, est également apprécié des français, même si cette admiration est plus récente selon Quentin, spécialiste de la Catalogne. Il est plus qu’un club, bien sûr, et on ne présente plus ni son palmarès ni la qualité inégalée de son jeu… mais à l’heure du coup d’envoi, Monday Sport sait qu’il se passera quelque chose de spécial dans la tête des Gunners, une réaction psychique qui dépasse tout pronostic ou tout schéma de jeu. Suite aux 8èmes de finale aller, on retient deux superbes matches à San Siro terminés sur le même résultat, 0-1 pour Tottenham et le Bayern. Cela dit, le plus beau duel était sans doute celui dont cet article traite.

Du vol low-cost dans lequel je me trouve, je me permets encore une fois de traiter de football et de prophétie. Là ou Henry, Bergkamp, Ian Wright ou Overmars ont plus tôt échoué, Samir, Gaël et Marouane risquent fort de réussir en passant quelques tours contre vents et marrées. Que ce soit vers mon aveuglement ou vers l’entêtement d’Arsène Wenger que vous vous apprêtez à pointer votre doigt connaisseur, n’oubliez pas que la victoire croît dans l’harmonie. Rendez-vous à Wembley !