lundi 5 avril 2010

Ici ici c'est Oyonnax

Actuels deuxièmes du championnat de Pro D2, l’équipe de rugby d’Oyonnax s’est fait un nom en se montrant surpuissante à domicile depuis le jour de son accession à cet échelon en 2003. Grâce à un pack et un mental de plus en plus fort, les rouges et noirs pourraient se retrouver en TOP 14 dès la rentrée prochaine. L’an dernier, ils avaient échoué au pied de la dernière marche quand ils manquaient la pénalité de la dernière chance à 60 mètres des poteaux albigeois (14-12 en finale).


Pour ceux qui ne situent toujours pas l’USO., Monday Sport a fait appel à la personne la plus calée en la matière, Julien Martinez, président de l’amicale des supporters de l’US Oyonnax. Rencontre.


Monday Sport: La dernière défaite du club à domicile est contre le Metro-Racing (15-16) en fin de saison 2007-08, peut-on parler des conditions dans lesquelles se sont déroulées ce match ou c'est un sujet tabou ?
Julien Martinez: Loin d’être un sujet tabou, c’est surtout un match qui s’est déroulé sous des conditions dantesques avec de la neige et un peu de vent. Sur le contenu, il n’y a rien à dire dans la mesure ou cette équipe du métro parfaitement emmenée par Augustin Pichot a restreint le jeu avec une belle performance du 8 Quovu. La spécificité de cette équipe est d’être puissante, mais lourde. Hors, nous n’avons jamais pu mettre en place une stratégie de jeu axée sur beaucoup de mouvements sur les extérieurs afin de faire courir le bloc adverse. C’est une défaite logique ; mais nous nous sommes bien rattrapés un an après pour un match qui restera dans les têtes avec beaucoup d’intensité !


MS: L'USO reste sur 31 matchs sans défaite a domicile depuis, une performance exceptionnelle que vous expliquez comment ?
JM: D’abord par un état d’esprit, résumé par un chant unitaire : ICI, ICI, C’EST OYONNAX !
L’USO s’est forgé une réputation d’intraitable à domicile avec ce statut de petit poucet qui nous allait bien lorsqu’il a fallu valider notre maintien. Jouer à Oyonnax n’est jamais simple, d’abord, parce que le trajet est long pour les adversaires, estampillés en grande partie dans le sud ouest. Ensuite, il y a un parfum de fierté qui transpire dans ce stade, un devoir de gagner devant le peuple Oyonnaxien. C’est un grand village, fait d’irréductibles, et les joueurs qui arrivent dans ce contexte s’imprègnent des valeurs. Lorsque nous sommes arrivé en Pro D2 en 2003, on nous prenait pour des cons. A l’arrivée, en terminant invaincu à domicile et sixième, nous étions de plus en plus respectés.


MS: Le stade Mathon peut contenir 6000 supporters, le remplissez vous à chaque match ? Combien de supporters prennent généralement part aux déplacements?
JM: Nous avons l’un des taux de remplissage le plus élevé de pro d2, qui s’explique évidement par ce manque d’infrastructure et de capacité d’accueil des places assises. Cela reste un frein évident de notre évolution et la progression impulsée par nos présidents. Mais il y a une solution à venir et un projet d’agrandissement qui pourrait se faire rapidement.


MS: L’USO a plus ou moins gagné la moitié de ses matchs à l’extérieur cette saison, belle performance, mais que manque-t-il à l’équipe lors des déplacements par rapport à la maison ?
JM: Je pense que nous sommes dans la mouvance des équipes françaises en général et cette spécificité qui fait que nous sommes moins performant à l’extérieur qu’à domicile. Je l’expliquerai d’abord par l’avantage du terrain, et d’être devant son public, qui est un atout majeur. Ensuite, il y a une telle homogénéité dans ce championnat qu’aucun match n'est facile. Longtemps, l’USO a validé son maintien en privilégiant les matches à domicile par un manque de profondeur de banc, et un système de semi pro en vigueur. Nous voyons avec l’arrivée de Christophe Urios une réelle progression, sur l’approche mentale d’abord.


MS: Au vue des grosses performances de cette année et du calendrier, vous avez un œil sur la deuxième place qui offrirait (enfin!) de bouillantes phases finales à domicile ! L’amicale des supporters à-t-elle prévu un accueil spécial à son équipe et/ou à ses adversaires ?
JM: Nous avons fait des phases finales la saison dernière avec une demie finale victorieuse à Agen. La saison est exceptionnelle pour les journalistes et les personnes extérieures au contexte Oyonnaxien, mais pour nous c’est l’aboutissement des années de travail, d’un projet de jeu et des compétences des personnes mises en place. Nous savourons évidement cette place, mais elle n’a rien d’extraordinaire. Nous savons d’où nous venons et le travail que nous avons entrepris pour arriver à ce statut. Après le match USO - Agen, Lanta a sorti dans le Mid-Ol quelques belles conneries, sous le coup de la frustration, mais une d’entre elle a été blessante : « Oyonnax est un club à la mode »… C’est outre-passer le travail énorme de l’ensemble des composants de ce club, qui ne s’est jamais détaché de ses aspirations. L’Amicale noue des liens d’amitié avec les Clarinautes, groupe de supporter grenoblois. Donc nous espérons partager ce moment de fête avec eux…


MS: L'éventuelle montée historique en TOP 14 est évidemment l’objectif de la saison, quels seraient les majeurs changements en cas de promotion?
JM: Les changements majeurs se feront sur nos infrastructures et l’agrandissement de notre stade. Ensuite il faudra évidement se mettre au niveau sportif, mais ce n’est pas un point qui inquiète le plus. Nous allons souffrir, oui, mais j’ai confiance en notre énorme capacité d’adaptabilité. Et puis, s’il faut redescendre une saison après, tant pis, nous aurons vécu une aventure exceptionnelle ! En tutoyant le haut niveau il faudra aussi consolider nos bases. C'est du ressort de nos présidents, et nous pouvons avoir une entière confiance !


MS: Rien ne nous empêche de penser qu'en TOP 14, cette invincibilité permette au club de devenir une équipe qui fait peur, et qu’elle s’impose durablement dans l’élite...?
JM: Il faut porter un regard d’humilité et l’envie d’apprendre de ce qu’est le haut niveau, non de l’appréhension ou de la peur. J’ai confiance en la capacité de mon club de s’adapter, grâce au travail énorme des présidents, du staff technique, des joueurs et de nos bénévoles. Le club de l’USO Rugby est une grande famille qui se laisse porter par un esprit club, garant des valeurs qui font notre force aujourd’hui. Alors si le top 14 devait être notre terrain de jeu, l’USO arborera avec fierté ses atouts et ses valeurs !


MS: Comme deux clubs promus ces dernières années (Racing et Toulon), vous êtes sûrement en contact avec un milliardaire pour investir dans le club ?
JM: Bill Gates et Warren Buffet sont sur les rangs… Mais l’USO n’a aucun prix , si ce n’est celui de la passion de tout un peuple ! Inestimable…

1 commentaire:

  1. Encore un super article, bravo!
    Vous pouvez jeter un oeil ici : http://www.canadamodel.ca/fr/

    Votre blog pète la balloune!

    RépondreSupprimer