lundi 26 mai 2008

Laurent Sciarra: Fier à bras.

Nous sommes le 26 Mai et je suis prêt à parier que « Lolo », comme l’appellent ses potes, va signer un nouveau contrat Pro pour au moins deux ans ! En même temps, à 35 ans, le Globe-Trotter du Basket Français n’est plus à çà près.

Après avoir débuté sa carrière à Nice, ou il brilla dans toutes les catégories de jeunes, il prit la direction de Toulon à sa majorité avant d’exploser au Paris Basket Racing où il rencontra Stéphane Risacher et Yann Bonato. Il quitta le club parisien suite au titre de champion de France, qui reste le seul de l’histoire du club sous toutes ses ères (RPB, PSG et PBR… !).

Il passa ensuite successivement par l’Espagne, l’Italie et la Grèce pour un retour en France à Gravelines, avec lequel il gagna la coupe de France en 2005, seul titre de l’histoire du club. Enfin, depuis plus de deux ans, il évolue à Dijon, dont il est l’acteur principal du maintien en Pro A cette saison.

« Le voyage forme la jeunesse »… et bien suite à tous ses périples, Lolo conserve son envie de jouer, sa motivation, la même hargne et surtout, un caractère et un franc parlé qui sont largement à la hauteur de ces statistiques. Effectivement, il ne compte pas que des amis dans le monde du basket.

En ce qui concerne les statistiques, il vient de terminer l’exercice 2007-08 avec 37 minutes jouées en moyenne par match pour 10 points et 8 passes décisives. Il est meilleur passeur de Pro A pour la 9ème fois ! C’est incontestable, pour un « quasi »retraité c’est pas mal !

Laurent Sciarra est un génie du basket, voilà tout ! La planète Basket se souviendra de sa prestation aux J.O de Sidney de 2000. Il a démarré la compétition en tant que 3ème meneur mais suite à la blessure de M.Sonko et à la défense sur A.Rigaudeau, il a pu briller et finir meilleur marqueur de la finale (perdue) face aux U.S.A avec 19 points ! Notons qu’il a tourné en ridicule Gary Payton et Jason Kidd, meneurs de jeux adverses ce soir là.

Pour en terminer sur la carrière de ce personnage du basket français et bien je ne serais pas surpris de le voir de nouveau porter son numéro 7 pour faire une dernière pige en équipe de France ( en arrêtant en 2003 sa carrière internationale, il était à 112 sélections ! ) pour les qualifications du prochain championnats d’Europe au vu de la démobilisation de nos « gringos » restant outre atlantique pour cette échéance si importante pourtant pour notre équipe nationale.

Et oui, un meneur de ce calibre, cela ne court pas les parquets et …. Monsieur Sciarra est bien un Fier à bras dont il serait dommage de se priver!

A bon entendeur, salut.

lundi 19 mai 2008

Le Baiser Mortel du Dragon ?


Notre chronique hebdomadaire fait le lien entre deux athlètes à la notoriété différente mais qui ont en commun une période difficile en raison d’une maladie qui peut toucher tout le monde, même ma responsable de stage.

Nous voilà à moins de 100 jours des J.O de Pékin, période où l’on jauge nos différentes chances de médailles dans chaque discipline, et si il y en a bien une qui apparait quasi gagnée d'avance quelque soit sa couleur, à part celles de nos nageurs vedettes, c'est celle de Yohann Diniz.

Voilà un athlète qui il y a encore 4 ans ne pensait surement pas devoir se préparer pour les J.O de Pékin car il n'avait pas était retenu pour ceux de 2004 à Athènes et pire, en 2005 il est disqualifié du Championnat du monde d'Helsinki sur l’épreuve du 50km Marche.

Le grand public le découvre en 2007 lorsqu’il gagne la coupe d'Europe au Royaume-Uni sur 20km avec le Record de France à la clef, il enchainera la même année avec une médaille d'argent aux championnats du monde au Japon avec son meilleur temps de la saison où il ramènera une de 2 médailles Françaises avec celle de Romain Mesnil.

Le voilà donc favori pour le podium aux J.O.et on lui promet un grand avenir tant son potentiel reste à exploiter.


Mais après son marathon de New York, en Novembre, "pour le fun" où il finira quand même en moins de 4h "en marchant" ce qui est mieux que la majorité des inscrits, les pépins lui tombent dessus avec un retard dans le lancement de son programme d'entrainement à cause d'une légère blessure. Rien de très grave vu le temps qu’il lui reste.

Mais voilà, en stage ces dernières semaines en Afrique du Sud où il était en train d’effectuer, selon ses coachs, ses meilleurs temps, un virus de type inconnu similaire à une mononucléose lui tombe dessus; 1 semaine sans bouger, des difficultés pour manger et l’impossibilité de s'entrainer évidemment.

De retour en France, il constate que son virus va lui demander du temps pour se refaire et pouvoir enfin relancer son programme.

Seulement, le temps presse et Yohann est dans son année la plus importante sportivement et ne doit plus perdre une semaine ou 2. Même si ses coachs restent confiants il est, lui très inquiet pour la suite et espère récupérer très vite…

Le personnage à qui nous le comparons dans cette chronique est tout aussi sympathique. Il fait du tennis, il s’appelle Roger et il a, lui aussi, souffert de la mononucléose, une maladie dont le baiser aléatoire pourrait s’avérer mortel dans les objectifs des deux champions.

Federer dominait tant son sport depuis quelques années que les observateurs n’ont pas compris pourquoi il n’écrasait pas tout sur son passage en ce début de saison 2008. Le principal intéressé non plus ne le comprenait pas… Le niveau des concurrents aurait-il rattrapé le maître comme pourrait en attester sa défaite contre Djokovic en demi-finale de l’Open d’Australie ? N’a-t-il plus l’envie de gagner ?

Il découvrit sa maladie après 6 semaines de souffrance, ce qui transforme la débâcle de Melbourne en un exploit sportif et mental. Si Federer avait remarqué son mal plus tôt, il aurait du stopper la compétition comme d’autres sportifs ont dû le faire pendant 6 mois ou un an.

Avec sa décontraction habituelle, Roger parle d’une expérience « pas très drôle » mais « intéressante ». Ses récentes performances prouvent qu’il est sur la bonne voie mais quelques lacunes mentales laissent planer un doute. Retrouvera-t il son meilleur niveau ? Saurât-il rebondir assez fort pour gagner Rolland Garros, seul tournoi majeur qui manque à son palmarès ?

Roger repart de loin vers un objectif tout proche qui n’était déjà pas gagné d’avance, tout comme Diniz d’ailleurs, dont le principal concurrent vient de battre le record du monde de 50 Km marche.

L’avenir nous dira quelle influence la mononucléose a eu sur ces 2 bonhommes, et quel destin ils vont maintenant embrasser. Les pronostics ne jouent pas en leur faveur… mais il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion.

lundi 12 mai 2008

La Quiche Lorraine

Nancy a gagné une première bataille dans le combat juridique qui l'oppose à Bordeaux. La commission d'appel de la Ligue a estimé mardi que le résultat du match ne pouvait être validé tant que la procédure était en cours.
La commission d'organisation des compétitions, organe qui homologue les résultats de chaque journée, attend le jugement de la commission supérieure d'appel de la FFF pour homologuer ou pas la victoire de Bordeaux, en course pour le titre...

Le regretté Pierre Desproges disait : « Dieu est peut-être éternel, mais pas autant que la connerie humaine. » On en a chaque jour un peu plus la preuve.

Tout d’abord, la démarche de Nancy après ce match contre Bordeaux est en elle même la pire bêtise de l’année en matière de réclamation. Pour rappel, Nancy veut retirer le bénéfice de la victoire aux bordelais suite à l’énorme faute d’arbitrage de monsieur Poulat. Sur ce plan la, rien à dire vu le niveau catastrophique de l’arbitrage français, qui nous surprend à descendre encore, vu que l’on pensait avoir touché le fond…

A partir de là, Micoud, ce sale tricheur sur qui tout le monde a craché, a été suspendu pour une faute, et paye l’incompétence de monsieur Poulat. Comme pour l’affaire Fiorése, c’est du jamais vu, Bordeaux en subit les conséquences sans broncher. Reverra t’on une sanction du genre, c’est un autre débat.

C’est là que Nancy veut rejouer voire gagner le match sur tapis vert pour cette faute d’arbitrage, qui virerait presque au complot national…Je sais que l’histoire de la banderole de la coupe de la ligue a fait beaucoup de bruit mais faut arrêter de vouloir rejouer un match pour tout et n’importe quoi.

Il n’en reste pas moins que si l’on suit le raisonnement des dirigeants lorrains, la coupe du monde 1986 devrait être annulée et il faudrait faire rejouer Maradona qui a trompé l’arbitre de l’époque, rejouer le match d’Auxerre en coupe d’Europe quand Laslandes met son retourné, et j’en passe et des meilleures…

Bref, à ce rythme la, on connaîtra le vrai champion de France 1934 d’ici peu et le vainqueur de la coupe des clubs champions 65.

Mais le pire reste à venir puisque, vous l’avez vu, la commission d’appel attend l’homologation du match ! Tout le monde sait très bien que la requête de Nancy va échouer mais non, c’est sans compter sur la vista des dirigeants nationaux. Une fois encore, le football français se distingue par sa bêtise en accordant du crédit à une démarche complètement farfelue.

Ajouter cela à la distinction entre la xénophobie et le racisme,…Les Instances françaises ont eu l’occasion de taper un grand coup avec cette histoire de banderole mais comme d’habitude, de mauvaises et confuses décisions sont prises. Pire, on se sert du climat général délétère pour porter réclamation sur tout et son inverse…

Etonnant non ?

lundi 5 mai 2008

Le Bon, la Brute et le Truand

Le bon : Jérémy Florès


Surf-trotter originaire de La Réunion, Jérémy Florès a écumé durant son enfance tous les meilleurs spots de surf du monde. Après une enfance paisible, il partage son temps entre l’Australie et les plages landaises. Même avec son visage d’ange, Jérémy reste néanmoins un compétiteur exceptionnel. C’est en 2005 qu’il va se révéler au grand jour : invité au Quiksilver Pro à Hossegor il surprend tout le monde en éliminant Mick Fanning du haut de ses 17 ans, et se retrouve face à Kelly Slater. Il sera défait mais la série reste dans les mémoires de tous. Ce gamin obligea le roi Slater à sortir le grand jeu. Il recevra les éloges de Slater, disant de lui qu’il était meilleur que lui au même âge. Ces éloges auraient été la récompense suprême pour une majorité de surfer, mais pour Jérémy cela devient un leitmotiv : accrocher le grand Kelly Slater à son tableau de chasse. Et il fit preuve de patience. En 2006 il remporte le championnat WQS (sorte de D2 du surf), et devient le plus jeune surfeur de l’histoire à entrer dans le WCT. Il peut enfin se frotter au gotha du surf mondial, et espérer croiser Kelly Slater dans l’année. Son rêve se réalise à Teahupoo, à Tahiti, plus belle vague du monde, et sans doute une des plus dangereuses. Cette vague qui a réussi à faire pleurer Laird Hamilton en personne, va être le théâtre d’un évènement que personne n’aurait pu imaginer : ce jeune rookie français va éliminer le Roi Slater au terme d’une série d’anthologie sur des vagues de plus de 6 mètres. Même si cette année 2007 n’aura pas vu Jérémy remporter une compétition, il finira 8ème du classement général et sera élu meilleur débutant. Après avoir survolé les catégories junior durant des années, le réunionnais a les crocs et veut remettre le couvert chez les grands…

La Brute : Alain Bernard

Pour nous, français, ce gentil géant, représente notre meilleure chance de titre olympique à Pékin cet été. Vu de l’extérieur, les éloges sont plus nuancées et les soupçons de dopage important. Il y a encore quelques mois ce nom était totalement inconnu du grand public, mais lors des derniers championnats d’Europe à Eindhoven, Bernard va littéralement se révéler aux yeux du monde entier. Pas seulement grâce à sa combinaison dernier cri, et ses muscles à la Schwarzenegger, mais parce qu’en l’espace de 3 jours il va battre 4 records du monde. Sur 100 mètres il va améliorer deux fois son propre record, et faire tomber celui du 50 mètres. Mais pendant qu’il fait exploser les chronos aux Pays-Bas, Eamon Sullivan lui reprend son record du 50 mètres au championnat d’Australie. Lors des JO la bataille entre ces 2 nageurs à la morphologie diamétralement opposée, mais aux chronos très proches, promet d’être dantesque. Mais ce Sentenza à la française garde la tête sur ces larges épaules, car il a déjà subit des multiples épreuves dans sa carrière, tel qu’une mononucléose il y a 3 ans lui ayant fait perdre plus de 20 kilos. Le rendez-vous est pris pour Pékin, en espérant qu’il terrorisera à nouveau ses adversaires.

Le Truand : Hatem Ben Arfa


Fils d’un ancien international tunisien, Hatem Ben Arfa, saute les étapes depuis son plus jeune âge. Toujours surclassé dans les équipes jeunes, il intègre dès l’àge de 12 ans l’INF de Clairefontaine, dans une promotion désormais célèbre dû au reportage de Canal+ (« A la Clairefontaine »). Mais à 15 ans toutes les plus grandes équipes du continent se bousculent au portillon pour attirer ce diamant brut. Mais, une fois n’est pas coutume, Hatem fut raisonnable et choisit de rester en France, et de rejoindre le centre de formation de l’Olympique Lyonnais, où il va s’épanouir au côté de son copain Benzema. Bien qu’il fasse quelques sporadiques apparitions en équipe première dès l’âge de 17 ans, Hatem, laisse apparaître des bribes d’un talent extraordinaire, bien que terni par un certain manque d’altruisme. Avec le départ de Florent Malouda à Chelsea, le flanc gauche de l’attaque lyonnaise semblait bien pauvre. Mais c’était sans compter sur Ben Arfa. En effet le jeune prodige va faire un début de saison absolument tonitruant ponctué de performances de grande classe, teintées d’actions de génie. Ces performances vont lui valoir d’être appelé en équipe de France, et de fêter sa première cape avec un but. Mais l’insatiable appétit de ce gamin est dur à satisfaire, et regagner le banc lui est insupportable. Et il le fait savoir à tort et à travers, se mettant son coach à dos, ainsi que son tout-puissant président, Jean-Michel Aulas. A la mi-temps d’un match il en vient même au main avec son coéquipier Sébastien Squillaci, à qui il rend facilement 20cm, comme quoi rien ne l’effraie. Frustré de ne pas être un titulaire indiscutable dès ses 20 ans, Hatem boude, Hatem râle, Hatem s’énerve. Mais quand il rentre sur le terrain l’émerveillement provoqué est toujours le même. Il ne reste plus qu’à espérer que cette petite terreur prenne du plomb dans la tête et accomplisse sa destinée qui pourrai être immense.

Même si ces fleurons du sport français ne sorte pas de l’imagination de Sergio Leone, il devrait à leur manière marqué l’histoire sportive de la France, et cela pourrait commencer très vite avec un nouveau titre de champion de France pour Ben Arfa, en attendant l’or olympique pour Bernard et qui sait un titre mondial pour Jérémy Florès.