lundi 18 mai 2009

L’envol des Pingouins

La Stanley Cup, bien que créée à Montréal au début du 20e siècle, est donc bel et bien entrain de devenir propriété indiscutable des franchises Américaines...

Bien que depuis sa création officielle, la Coupe du Baron Stanley reste Canadienne grâce à 44 titres contre 40 titres pour les équipes Américaines, sur les 20 dernières années, la sanction est sans appel : 16 titres appartiennent à l’Oncle Sam, dont 4 pour les Detroit Red Wings, 3 pour les New Jersey Devils et 2 pour les Pittsburgh Penguins. Seulement 4 titres pour les équipes du Nord, dont le dernier remonte à 1993 remporté par les Montréal Canadiens !


Encore une fois, et cela devient une impitoyable habitude, nous aurons donc le choix entre deux équipes made in USA à supporter pour la finale de la Stanley Cup. La NHL pourtant remplie à plus de 80% par des patineurs canadiens, est loin de l’époque de la domination sans partage des franchises du grand froid… Les 24 titres NHL des Canadiens de Montréal et les 13 des Maple Leafs de Toronto commencent à paraître anecdotiques tant à l’heure actuelle, la Stanley Cup se résume à 4 équipes, toutes américaines, dont 2 au premier plan :
A l’Ouest, les vétérans des Detroit Red Wings, tenants du titre après une finale sans faute la saison passée face à leurs challengers de l’Est, les Pingouins pas manchots de Pittsburgh, emmenés par leur talentueux capitaine de 21 ans, le canadien Sidney Crosby.

Pour vulgariser la situation, Detroit est le Milan AC de la NHL, un concentré d’expérience dans une équipe à la moyenne d’âge proche de la retraite. Et ces vétérans sont en lutte contre les très jeunes Penguins rappelant l’Arsenal d’Arsène Wenger.
Deux idéologies opposées. L’une favorisant le placement et l’expérience à l’image du défenseur des Wings, Nicklas Lidstrom 39 ans, l’autre la vitesse et la fougue symbolisées par les pingouins Crosby et Staal 21 et 20 ans. Les deux équipes cependant se rejoignent dans le beau jeu et une technique très au dessus du lot à l’heure actuelle, quoiqu’en passe d’être rejointe par l’étonnante équipe des Chicago Blackhawks dont le gardien Français Cristobal Huet se morfond sur le banc depuis quelques bourdes en saison régulière…

On peut aussi citer les New Jersey Devils très en vogue grâce à leurs titres à la fin des 90’s et au début des années 2000, ou encore les Ducks of Anaheim (champions 2007), dont la légitimité sportive est cependant souvent décriée à cause des millions de dollars aidant le recrutement… Un genre de Chelsea, si Chelsea avait gagné la Ligue des Champions… On ne peut cependant pas enlever le mérite de ces riches canards qui ont été les rares de la saison régulière à faire trembler les San Jose Sharks pour ensuite les battre au premier tour des Play-offs, et à avoir cru à l’élimination des incontrôlables Red Wings. Le pari d’un recrutement « Galactique » semble marcher pour San Jose qui joue le haut de tableau depuis maintenant 4 années consécutives et arrivent même à faire trembler les plus grands.

Après une saison 2008-2009 palpitante, nous voici donc à des play-offs au goût de déjà-vu mais à l’enjeu néanmoins d’un intérêt certain.
Cette saison fut pleine de rebondissements, après de très mauvais départs des Vancouver Canucks et des Montréal Canadiens, ceux-ci arrivant pourtant finalement à accrocher la qualification en play-offs après s’être métamorphosés lors d’une deuxième partie de saison sur les chapeaux de roues. Ils rejoignaient donc la seule équipe Canadienne assez régulière pour être tranquille, les Calgary Flames dont c’est sûrement une des dernières saisons à être emmenés par leur emblématique Captain Jarome Inginla, un tantinet vieillissant mais toujours efficace (187 buts sur deux saisons). Entre temps, Toronto et Ottawa continuaient à s’enfoncer dans les ténèbres de l’anonymat et les Edmonton Oilers finissaient par se séparer de leur fidèle coach Mactavish, dont la seule fierté aura été de perdre une finale de Stanley Cup en 2006.

Les Ricains, eux, bombardaient comme à leur habitude. A l’Ouest, les Red Wings et San Jose finissaient la saison régulière avec une avance insolente sur leurs poursuivants ; et à l’Est Boston et Washington déroulaient tranquillement. Les Pingouins se régalaient aussi, malgré un Sidney « The Kid » Crosby assez effacé (33 buts, mais 70 passes décisives).

A l’heure où j’écris ce papier, Chicago et Detroit viennent d’apprendre qu’ils s’affronteront en finale de conférence Ouest. A l’Est, les étonnants Hurricanes de Carolina se sont défaits des excellents Boston Bruins, et doivent déjà s'aiguiser les crocs en pensant à leur finale de conférence à venir contre des Pingouins de haut vol.
Des Pingouins dont le capitaine à la bouille d’ado a retrouvé son niveau de jeu au meilleur moment, avec un doublé contre les Washington Capitals, finalement ridiculisés 6-2 lors du sixième match qui s’avérait décisif. The Kid vient de prouver que la pression des matches à enjeu ne lui fait plus peur. C’est ce qui lui avait cruellement fait défaut lors de la finale 2008.
Si la hiérarchie est respectée cette année encore il aura le droit à sa revanche en retrouvant les monstrueux Red Wings pour la deuxième année d’affilée.

Celui qui était surnommé le Winner (petit zizi) ou encore Cry Baby par ses propres compatriotes pourrait devenir l’idole de tout un peuple en cas de victoire finale. Il est Canadien, il joue bien, il est Capitaine de son équipe après seulement 3 saisons pro, et il gagne. Un beau lot de consolation pour un pays sevré de Stanley Cup depuis trop longtemps…

« Americans play hockey, but Canadians are hockey players » voila le genre de slogan qui pourraient refleurir cet été si Crosby emmène son américaine d’équipe jusqu’au bout.

Glacialement votre.

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