lundi 30 novembre 2009

Ah quel con ce Jérôme Rothen !

Il peut arriver que certains joueurs atteignent le sommet de leur carrière sans le savoir et dégringolent tout aussitôt sans ne trouver branche à laquelle se rattraper. C’est exactement le cas de Jéjé.

Rappelez vous en Janvier 2002, grâce à ses bonnes saisons à Troyes il est recruté par Didier Deschamps pour rejoindre l'AS Monaco. À cette époque Jérôme est l'un des gauchers les plus talentueux de France et fait du couloir gauche son jardin. Il va rapidement faire ses preuves et s'imposer en tant que titulaire indiscutable dans l'équipe. Pendant la saison 2003-2004 la Desch’ porte le club en finale de ligue des champions et finit 2e du championnat de France.

Cela reste encore aujourd’hui le meilleur parcours d’un club Français en campagne Européenne depuis les titres de Marseille et Paris il y a environ 800 ans. Évidemment après ce parcours, la quasi totalité des joueurs de Monaco sont convoités et dés l'année suivante, le club déchante entraînant dans sa chute le départ de Didier.

Et du coup, où est passé Rothen ? Il va choisir le club de la capitale et connaît même la sélection en 2003. On peut donc penser légitimement que Rothen n'est pas loin d'être au top niveau national. En effet, il est convoité par les plus grand d'Europe et sa réputation est internationale. Sa première erreur ? Avoir choisi le club de son cœur au lieu d'un club Européen plus prestigieux dans lequel il aurait certainement assis sa réputation. A ce moment là, il pense sûrement se servir du PSG comme un tremplin pour la suite de sa carrière.

Or à Paris, son niveau de jeu peine à décoller, ainsi la star de la principauté a du mal à s'imposer en tant que prince du Parc. Dans cette situation délicate, c'est l'amour du maillot qui le sauve aux yeux des supporters à qui il offre systématiquement à chaque fin de match le spectacle de son corps dénudé et la quasi totalité de son équipement.

Il fait bien de garder au moins ses crampons car avec l’arrivée de Paul Le Guen en Janvier 2007 il redore le blason du PSG en grande difficulté, considéré comme un des grands sauveurs de l'équipe cette année là en proie à la relégation.
Pour la seconde fois dans sa carrière il est à un tournant décisif. A défaut d'être courtisé par les cadors Européens il est au moins contacté par les grandes équipes Françaises. En effet il est le meilleur milieu gauche de France et ré-intègre l'équipe nationale en tant que tel. Mais Jérôme loupe encore le coche en faisant le mauvais choix de rester une année de plus Parisien. C'est vrai que la possibilité de gagner la coupe de la ligue le fait rêver.

Avec du recul, on résume la carrière de Rothen en un seul terme : sentiment. Ce grand romantique a le sacré défaut de la fidélité, certains font des pieds ( et des mains ) pour séduire les mêmes clubs qu'il n'a pas hésité a envoyé sur la touche.
Comme prévue la saison 2007-2008 n’est pas meilleure pour Paris que pour Rothen. Il commet l’irréparable aux yeux des supporters en balançant par terre un tract annonçant leur grève en Décembre 2007. Tradition de fin d'année oblige, c'est la crise annuelle pour le PSG.

Le premier joueur a bouger une oreille est black listé. Jéjé est pris pour cible peu importe son passé. L'amère expérience passe par des menaces, une voiture caillassée, quelques dégâts à son domicile. La provocation se paye cash au PSG. Ah tu voulais jouer dans le club de ton cœur ?

Faut bien admettre que les supporters ont la mémoire courte. Parce que apparemment cette situation met du piment dans sa vie, il signe pour une année de plus ayant trop peur de s'ennuyer. Paul le Guen est dans une impasse car Rothen est le seul milieu gauche de métier du club et n'a pas le choix de le titulariser même si il n'apporte plus autant qu'auparavant. Et c'est le moins qu'on puisse dire car Rothen n’a plus l’envie d'aimer et résume tous ses matchs de la saison à deux mouvements : le débordement-feinte de centre-centre OU le débordement-feinte-crochet-je donne à Sylvain Armand qui a dédoublé derrière moi. Encore une fois la stratégie est payante... environ 2 matchs et demi avant d'être totalement grillé par tous les latéraux droits de France.

Nous voici donc cet été, et (enfin) pour la première fois depuis son arrivée, il demande à quitter le club. Son envie d'aller voir ailleurs n'excite pas grand monde : le club veut le voir partir mais sait très bien qu’il ne rapportera rien, les supporters hésite entre le voir jouer en France pour se foutre de lui ou l'exiler à l'étranger pour ne plus en entendre parler. Quant aux clubs ils pensent sérieusement à lui en tant que conseiller capillaire.

Le fait que personne ne s’intéresse plus à lui énerve l’intéressé et pour réagir va critiquer ouvertement les nouveaux dirigeants du PSG. Ultime mauvais choix de Jérôme et c'est même à se demander si il ne fait pas exprès. Il nous donne une leçon : Comment se griller dans tout un pays et un peu partout en Europe y compris ? Et ça se confirme car faute de mieux il est prêté en Écosse pour un an avec option d’achat aux Glasgow Rangers. Il peut dire ce qu’il veut mais à part le derby 2 fois dans l’année et les matchs de Ligue des Champions c’est quand même un peu léger les Glasgow.

Ne soyons pas mauvaise langue pour autant, laissons le leasing faire son effet, et résumons alors son début de saison : En championnat, 1er avec un point d’avance sur le rival du Celtic. Ah c’est pas mal ça Jérôme !

Et la ligue des Champions ? Dernier du groupe avec la seule certitude de ne pas même finir troisième. Ah c’est moins bien, surtout quand on sait que Jérôme est venu quasi-exclusivement pour la coupe d’Europe. Qui c'est qui va se régaler en Championnat ? Ah mais qui vient aussi de choper la grippe A ...

Bien sur il est facile de résumer la carrière de Jérôme Rothen a une sorte de pente descendante depuis son arrivée au PSG. Nous pourrions faire la même chose pour des dizaines de joueurs. mais Jérôme est un cas à part car ses véritables erreurs ne sont pas techniques mais réellement stratégiques. Cette accumulation de petits détails font de lui, au final, un joueur atypique voire carrément maudit, qui n'a jamais pu explosé comme il aurait du. Sa plus grande qualité reste tout de même la faculté de nous faire sourire dés son nom prononcé. Et encore on est cool, personne n'a parlé de sa façon de marcher...

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