lundi 23 mai 2011

La merditude des choses

Cette année bien plus que les autres, la Jupiler League a offert bien du suspense à ses amateurs, avec un dénouement hitchcockien à la clef. Explication mathématique. Une fois.

Le championnat de Belgique de football, concernant seize équipes, se déroule selon toute logique sportive, du moins, pour sa première phase avec chaque équipe affrontant chacune des autres équipes à deux reprises, une à domicile et une à l’extérieur ; ça se tient.

Cela dit, suite à ces affrontements ayant vu deux leaders se succéder (Anderlecht & Genk) les play-offs ont démarré. A l’instar des sports US, les meilleures équipes vont se départager en duels directs… Pas du tout ! Un second championnat va démarrer entre les six équipes les mieux classés à la fin de la première phase. D’ailleurs, leur compteur de points va être remis à zéro… Aucunement ! Mais alors, les équipes démarrent la deuxième phase (façon championnat du monde de handball) avec les points qu’ils ont gagné auxquels seront ajoutés les points qu’elles vont remporter lors des dix matchs des play-offs… toujours pas, la vérité est ailleurs.

Le fait est que les points cumulés par les équipes suite à la saison régulière sont divisés par deux et comme vous le devinez, les équipes qui avaient un total impair se retrouvent avec des demi-points (très utiles) un peu comme quand t’as fait un black jack au casino sur un tour à 5€, tu te retrouves avec un jeton tout pourri de 2,50€ dont tu ne peux pas te servir car il correspond à la moitié de la mise minimale. Je digresse, certes, mais toujours est-il que le Standard de Liège, champion en 2008 et 2009 a démarré les play-offs avec 24,5 points… et non ! Au même titre que Anderlecht, La Gantoise et Bruges, on leur a octroyé un demi-point supplémentaire, arrondi permettant aux équipes d’avoir un total de points rond… il ne faut pas paraître trop con non plus.

Ce demi-point supplémentaire a failli bénéficier au Standard que le hasard du calendrier opposait en fin de compétition, au premier, Genk (déjà champion en nonante-neuf et deux mille deux). Le match se déroulait à Genk, non loin des Pays-Bas, et le Standard se devait de gagner le match afin de récupérer son titre, chapardé par Anderlecht l’année précédente. Les liégeois ont d’ailleurs pris le match par le bon bout en ouvrant le score par l'intermédiaire de l'international Espoirs français Eliaquim Mangala à quelques secondes de la pause.

Cela dit, et vous le sentiez venir, les locaux ont repris la partie avec d’immenses ambitions et ont égalisé grâce à Kennedy Nwanganga, la blessure du milieu de terrain Mehdi Carcela aidant peut-être aussi. Il restait alors dix grosses minutes au Standard pour reprendre l’avantage mais c’eût été sans compter sur les prouesses du gardien Thibaut Courtois (19 ans) déjà élu gardien de l’année en Belgique.

Suite à cette ultime rencontre, le Standard avait autant de points que Genk (51 points pour chaque équipe), une meilleure différence de buts, une meilleure différence de buts particulière, mais a terminé deuxième… car le règlement stipule qu’en cas d’égalité, le demi-point arrondi dont une équipe a bénéficié ne compte plus vraiment… logique, cela dit.

Dans un pays sans gouvernement, certaines institutions appliquent des règlements… particuliers ; et encore, Monday Sport ne vous a pas encore exposé les Play-offs 2 ni les Play-offs 3 (renseigne-toi, ou alors ferme-là !). Pour la petite histoire, nos amis liégeois se consoleront avec la coupe de Belgique, remportée à la sueur de leur front face à Westerlo au stade du Roi Baudoin.

Notons que lors de cette compétition baptisée Cofidis cup, « le règlement autorise deux clubs à inverser, de commun accord, l'ordre du tirage initial. Au fil des tours, cette pratique est fréquente. Il est bon de savoir qu'en Coupe de Belgique, les recettes aux guichets sont partagées équitablement entre les deux clubs. Un club d'une série inférieure ou trouve souvent son compte en acceptant de se déplacer chez un adversaire jouant plus haut dans la hiérarchie. La Fédération peut aussi rendre obligatoire cette inversion (ou exiger la tenue du match dans un autre stade) si les conditions de sécurité ne sont pas remplies par l'enceinte devant initialement accueillir la partie». Nous n’inventons rien.

Ceci n'est pas une fiction. Ceci est la Jupiler League.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire