lundi 24 mai 2010

Ô Toulouse...

"Ici, si tu cognes, tu gagnes. Ici, même les mémés aiment la castagne. Ô mon pays. Ô Toulouse..." est le refrain que l'ERC fait résonner dans les travées du plus grand stade national. Le Stade Toulousain vient de battre le Biarritz Olympique sur un score de 21-19 dont la différence aurait pu être plus large. Parmi les 78000 et quelques spectateurs, se trouvaient des supporters ; certains pleurent et d'autres rient, certains chantent et d'autres crient mais tous sont fiers d'avoir fêté le rugby européen, le rugby français dans un splendide poème méridional que MondaySport s'était déjà amusé à annoncer (NDLR: article du Lundi 26 Octobre 2009).

En remportant sa quatrième H-Cup, le Stade Toulousain confirme qu'il est un des plus grands clubs du monde même si il est difficile de comparer le niveau d'équipes et championnats d'hémisphères différents. Grâce à un effectif, une histoire et des infrastructures de très haute qualité, les toulousains ont éliminé successivement le Stade Français, le Leinster et le Biarritz Olympique pour décrocher sa 4ème coupe d'Europe. Ont-ils lâché le Top 14 afin de se concentrer sur leur objectif annuel ? Oui, ils avaient sans doute la tête ailleurs en demi-finale même si l'équipe a joué le jeu face à Perpignan.

Quid du vice-champion d'Europe ? Le BOPB se présentait en qualité d'outsider car réputé plus faible en terme d'effectif, d'histoire et d'infrastructure justement. La hiérarchie a été respectée et les biarrots ont été dominés à l'avant comme à l'arrière et n'ont pu rivaliser que dans les tribunes. A force de trouver régulièrement le club basque au très haut niveau, nous avons eu tendance a oublier qu'il ne s'agit que d'une ville de 27000 habitants. Effectivement, seul le Stade Français CASG a gagné autant de titres de champion de France ces 10 dernières années. Suite à de nombreux départs, l'équipe rouge et blanche s'est affaiblie, contrairement aux haut-garonnais qui ont su se renforcer d'années en années pour qu'au départ de Fabien Pelous, Thierry Dusautoir soit déjà un immense joueur. Outre "The Dark Destroyer", deux avants se sont révélés au Biarritz Olympique, Benoit Lecouls et Census Johnston, ils ont été hier partie intégrante de la domination rouge et noire...

Ainsi, et malgré leur expérience, les joueurs basques n'ont pas su nourrir les espoirs des nombreuses familles biarrottes ayant enseveli les trains spéciaux en ce week-end de Pentecôte. La mère est fatiguée mais fait preuve de courage, le fils lâche quelques larmes au lever du soleil quand son grand-père l'attend avec ces quelques mots: "relève la tête, tu es biarrot".

"Un torrent de cailloux roule dans ton accent. Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes. On se traite de cons à peine qu'on se traite. Il y a de l'orage dans l'air, et pourtant..."

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